mercredi 16 mars 2016

Trail de Fontfroide


Retour à Fontfroide, trois ans après ma dernière participation. L'organisation a changé et le parcours aussi, tout cela reste à découvrir pour moi.
J'arrive la veille, invité par les organisateurs à une réception de présentation de la course en tant qu'organisateur des Citadelles, avec quelques autres VIP. Après quelques grignotis pris sans alcool, je m'enfile une pizza et dodo.


La journée est belle même s'il y a du vent, comme souvent dans le coin. Je m'échauffe avec deux couches, avant de changer de stratégie quelques minutes avant le départ. Ce sera juste un maillot manches courtes et les lunettes de soleil, deux bons choix.



Je pars avec un bidon à remplir au ravito, et l'autre plein de Nutratlétic. Enfin c'est ce que je crois car quelques mètres après le départ, pris au deuxième rang, le bidon saute du sac et roule par terre. Me voici partant à contre sens pour le récupérer, buttant sur quelques coureurs lancés en sens inverse. J'y arrive après avoir pris un dernier et gros tampon, heureusement contre un copain, Michel l'organisateur des Trois Rocs.


Le bidon remis en place, j'attaque une folle remontée pour reprendre des places tant que les chemins sont larges. Je finis par arriver au  niveau d'un groupe dont l'allure est bonne et je me cale derrière eux. D'autant plus qu'il y a là  un cheveux grisonnant qui doit être Master 2, donc à surveiller.


Honnêtement j'étais là tranquille, sans aucun objectif précis. Ici je sais qu'il y a du beau monde et j'avais du mal à rentrer dans les 30 premiers il y a quelques années. Donc j'étais là pour me faire plaisir, et découvrir le nouveau parcours.
Mais forcément je me suis pris au jeu et j'ai longtemps suivi l'homme en rouge, qui tenait un très bon rythme.


 Je passe aussi David. On ne le sait pas, mais le podium catégorie se joue là. Pas mal de pistes en début de course, alternant avec quelques jolis sentiers. Ca envoie.

 



Puis arrive le fameux sentier Ruiz, bien technique mais heureusement sec. Je suis toujours calé derrière le maillot rouge et suivi de près par un autre coureur.
Avant cela j'ai un peu galéré avec ma montre que je connais peu, pensant que le chrono ne défilait plus, et que surtout je n'allais plus avoir le décompte des kilomètres. Après le coup du bidon au départ, ça faisait une autre galère. Mais je décide de ne pas m'énerver là-dessus, de me fier à l'heure pour le temps de course et puis de rester positif. Finalement tout cela marchait bien, et le bip des kilomètres qui défilaient m'a bien aidé dans le labyrinthe de ce nouveau parcours.






Nouveau changement dans le tracé, on quitte le sentier Ruiz par la gauche pour attaquer une très forte pente. Toujours en forme en montée, je dépasse l'homme en rouge et creuse un peu l'écart.
Suit une longue piste puis un sentier que je reconnais. Mais les changements se succèdent avec beaucoup de monotraces que l'on sent ouverts pour la course. C'est joueur, ça zigzague, ça monte et ça descend.
J'y aurais quand même trouvé deux défauts : c'est étroit, et même si je ne suis pas trop épais je me serais griffé les bras et les cuisses tout le long de la course. Rien de dramatique.
Et puis à tourner et retourner dans la végétation, j'ai trouvé qu'on y perdait un peu en paysages. Soit je l'ai raté, soit on ne voit jamais le Canigou par exemple, comme c'était le cas avant.






La course se poursuit donc et je m'arrête au ravito du km13 remplir mon bidon. Petit coup au moral, les coureurs que je croyais avoir distancés me passent sans s'arrêter et je repars derrière eux, un Tuc à la bouche. Je vais avoir un petit passage à vide, en ayant un peu de mal à tenir leur rythme.


Mais j'arrive à les suivre, de plus en plus à distance, durant une boucle toujours plus ou moins dans la végétation, qui finalement nous ramène au ravito.


Cette fois je ne m'arrête pas  et je poursuis, direction l'abbaye de Fontfroide, toujours sur des sentiers nouveaux.




Au pied de l'abbaye, bonne surprise puisqu'il y a la Manu et sa femme, en touristes supporters. Pas le temps de m'arrêter, mais ça me fait plaisir de les voir.
 




J'attaque ensuite la montée vers la croix, en profitant pour m'alimenter une nouvelle fois, entre marche rapide et petite course.


J'ai repris deux coureurs du trio, mais l'homme en rouge que je croise a déjà une bonne avance. Un peu plus loin je compterai 35 secondes, mais finalement il m'aura pris six minutes à l'arrivée.




 J'arrive au pied de la croix pour le pointage, et les encouragements, avant de filer dans la descente. Les croisements se passent bien, et les encouragements mutuels font plaisir.





 Sur le bas je retrouve Manu, mais je n'ai toujours pas le temps de discuter. Une tape amicale suffira.




Un peu de roulant, puis c'est l'énorme montée du mur coupe feu. Personne derrière et le coureur qui me précède est pour l'instant trop loin. Mais je ne faiblis pas. 

La descente qui suit a aussi changé, avant de retrouver des pistes connues. Les kilomètres défilent, il doit en rester sept ou huit et le terrain est roulant. J'ai deux coureurs devant dont je me rapproche peu à peu. Mais l'écart ne diminue pas vite.




Nouvelle montée bien raide, puis la cote vers le poste à gaz. Surprise là aussi, nous partons sur la gauche pour un nouveau sentier sympa dans les bois. Les deux coureurs devant ne sont plus très loin, et je les passe à la faveur de leur arrêt au ravito.







Je file ensuite dans les bois, à la poursuite de Béba Tocino. Ca fait un moment que l'on joue au yoyo, mais il arrivera à me tenir à distance jusqu'au bout.
J'ai un peu perdu le compte, ou plutôt je ne le tiens pas, mais on m'avait annoncé 29ème il y a un paquet de kilomètres et je n'ai fait que progresser.
Et comme je vois un maillot rouge à l'horizon de temps en temps, je n'ai pas perdu l'espoir de le rejoindre. Mais je m'apercevrai plus tard que ce n'était pas le même coureur.


Passé Jonquières, l'ancien site de départ, ça commence à sentir bon l'arrivée et la fin des petites souffrances, avec les cuisses qui tirent un peu.
Mais c'est plus compliqué que cela, puisqu'il reste encore une courte descente technique, un passage dans de jolies gorges et une grosse remontée. Ca n'en finit pas...







Je finis par apercevoir le site d'arrivée, et reconnaitre les pistes où je me suis échauffé, mais même là ce n'est pas simple avec encore un petit monotrace à parcourir, qui nous amène jusqu'à l'entrée du domaine de Montplaisir.


Cette fois c'est bien fini, applaudissements chaleureux, ligne d'arrivée et tableau d'affichage. Je vais voir, il me note arrivé 23ème. Après correction ce sera 24ème, une belle place à laquelle je ne m'attendais pas ici.


Les 31km ont été avalés en un peu plus de 3h01, et je n'ai pas relevé le dénivelé, annoncé pour 1000m. Le maillot rouge était bien un Master 2 et il a fini premier, ce qui fait que je suis second. Une autre satisfaction.






L'après course est sympa avec une bière offerte, et quelques stands de fruits de mer et grillades en libre service. J'en ai bien profité pour me refaire, comme d'autres, et point négatif il n'y avait plus rien pour beaucoup de coureurs du 30km arrivés plus tard. Un contrôle serait sans doute nécessaire pour mieux répartir la nourriture et éviter que les accompagnants en profitent aussi. Ou alors juste prévoir beaucoup plus.

A part les quelques détails cités, ce fut donc une belle réussite. Le parcours, sur la base de l'ancien tracé, est beaucoup plus compliqué et technique. L'orga est en place, le tshirt et le gobelet offerts sont jolis, je suis content d'y être retourné, et je me suis bien éclaté.
A noter que si vous êtes mannequin bras ou jambes, prévoyez de bien les protéger car la végétation griffe sévère dans le coin.



mardi 1 mars 2016

Ronda des Bojos








Trail de la Courbière ou Ronda des Bojos, choix difficile dans le calendrier. Finalement j'ai décidé d'accompagner Marion pour découvrir un nouveau coin de pays catalan.
Aucun objectif pour moi, juste accompagner et découvrir ces sentiers, en craignant une descente annoncée difficile.
9h le départ est donné, avec une pluie qui heureusement a cessé. La neige est annoncée pour le haut du parcours. Ca part vite, pour un tour de Vinça, puis des chemins, et très vite que du monotrace. Une grosse montée de temps en temps, mais un début assez roulant où je suis Marion, seconde, sans avoir beaucoup de marge supplémentaire.




Peu à peu la neige est partout, au sol comme sur les arbres. C'est beau autour de nous, et plus loin quand le paysage se laisse apercevoir. Ca commence à monter beaucoup plus fort, et maintenant que je suis chaud cela me convient bien. En marche rapide ou relance, on tient un très bon rythme. Penser à manger, à boire, et à pousser sur les jambes.

On atteint un premier sommet et une belle crête boisée et enneigée s'ouvre devant nous. On devine sous la neige des pierres qui affleurent et j'imagine un sentier bien plus technique et difficile quand il est nu.
On passe la croix de Joch avec un faux prêtre qui nous bénit et une chaude ambiance assurée par les bénévoles.








 Et maintenant il reste à se lancer dans une grande descente, et pour Marion assurer sa seconde place. Le sentier tient du toboggan, parfois neigeux, souvent boueux, et rarement technique. J'y prends beaucoup de plaisir, enchaînant aisément les difficultés sans me poser de question. Marion file à un très bon rythme devant moi, et je sers juste de tampon pour éviter qu'elle ne se fasse piétiner lors de ses quelques glissades.

Cette descente grandiose se poursuit, tout en glisse contrôlée, jusqu'à ce que la troisième fille nous dépasse comme une flèche. Impossible à suivre.Je me rappelle avoir lu que le final serait sur piste et avec la vitesse de Marion je considère que rien n'est perdu.
Le bas de la descente est là, du chemin plus roulant, encore quelques bosses et descentes, mais on revient bien en vue de la deuxième.



A l'entrée dans les rues de Vinça, Marion sort sa pointe de vitesse et je peine à la suivre. Elle fond sur Christelle, puisque c'était elle, et prend un peu d'avance. L'arche d'arrivée est en vue, mais Christelle revient très fort, passe Marion, puis lui tend la main pour une arrivée commune.

Le moment est magnifique et quelques mètres derrière, en spectateur privilégié, j'en ai les larmes aux yeux. Elles finissent donc main dans la main à la seconde place, avant de tomber dans les bras l'une de l'autre.

Dommage que le speaker, sur le podium, ait insisté lourdement pour qu'il y ait une deuxième et une troisième. Bien plus intelligentes que lui, elles sont montées ensemble sur la seconde marche du podium.


A part cette faute incompréhensible, la course était parfaite. Un tracé court d'environ 17km 800m+, de superbes petits sentiers avec de jolies vues, du technique, du roulant, et une grosse ambiance, il y avait tout. Il sera difficile de faire mieux, car la neige avait embelli le tout pour en faire une course mémorable dès la première édition.






A noter que raisonnablement j'avais abandonné le traditionnel menu de veille de course, bière / pizza. La nouvelle formule crêpes salées / crêpes Nutella chantilly semble bien fonctionner.

Et pour conclure ou se replonger dans cette belle course, un très bon article illustré d'excellentes photos à voir ici :

Ronda des Bojos (Le Journal Catalan)