mardi 24 août 2021

Verticalp Sky Race

 


Toujours pas de récit du KV de Val d'Isère, mais à chaque fois que l'on en parle c'est pour le critiquer. Notamment si l'on fait la comparaison avec cette belle course, la Verticalp.

La Verticalp c'est en Catalunya, et la première difficulté était de trouver des renseignements, à commencer par savoir si la course aurait bien lieu et où était le site internet. Heureusement Pere, un coureur catalan, m'a bien aidé. A quelques jours de la course on se décide donc pour y aller. L'attrait d'un parcours inconnu, l'exotisme d'un lieu où l'on ne parle quasiment pas la langue, notre anonymat de coureurs étrangers et l'absence totale de pression nous ont décidé. 

Le format est intéressant, un gros KV de 1442m+, pour 7,4km de distance. On a fait nos calculs, nos règles de trois, et on devrait boucler ça entre 1h20 et 1h30.

 

Dimanche matin le réveil est très matinal, et après la route nous voilà sur place peu avant 8h. Une belle salle des sports nous accueille, wc propres et bénévoles sympathiques avec qui nous arrivons à échanger quelques mots.

Un tshirt sympa récupéré, nous voila partis repérer le début du parcours. Pas de doute, ça va monter. On se prépare, on s'échauffe, et on se dirige vers le départ.


Seule concession sanitaire, le départ se fera par vaques de trente coureurs toutes les deux minutes. Nous sommes loin de toutes les contraintes imposées en France qui poussent beaucoup d'organisateurs à annuler. Ici c'est tranquille, et le fameux pass sanitaire ne nous aura été demandé nulle part.



On part donc dans la quatrième vague à 9h06, Marion n'ayant pas été repérée comme une élite. On ne part pas à fond, mais on ne chôme pas non plus.
Ca monte de suite dans les rues du village, puis rapidement on rentre dans la nature.
 



Marion est passée devant, et elle y restera, même si je l'ai quasiment toujours eue en point de mire. Le début est très raide, sur un sentier qui monte souvent tout droit dans les bois. Ici on marche plus que l'on ne court.



Le premier ravito, au km2,5, arrive très vite. J'y bois rapidement un coca, et je repars. On est sur une partie plutôt roulante, en faux plat montant, et il faut à nouveau courir.


Je ne me rappelle pas de toutes les portions, mais globalement il faut alterner passages en courant et en marchant jusqu'au km5. Un peu de bois, un peu de prairie, sur un sentier qui surplombe la route.
Je vais bien, même si les tendons d'Achille ou le dos tirent parfois un peu. Ce qui n'arrive pas quand j'ai les bâtons.



Au km5 se trouve le deuxième ravito. Marion est juste devant moi, elle en repart 10 ou 20 secondes avant. Je prends un peu de temps pour recharger en eau, tout en buvant un coca.

Bien sûr on ne connait pas le parcours, donc on découvre. En fait la vraie course commence là,  avec des pentes de plus en plus énormes.


 J'essaie de courir un peu, de relancer, mais rapidement je dois me résoudre à la marche. Marion n'est pas loin (ici à gauche dans l'ombre) et elle effectue une belle course. Je la vois peu à peu reprendre des coureuses qui étaient parties dans les sas précédents, ça va payer.
 
 
 Pour ma part part j'ai un petit passage à vide vers l'heure de course, puis la forme revient. Je bois, je mange mes pâtes de fruits, et j'avance. Lentement, car comme on le voit sur les photos, la pente est très raide. Par endroits il faut aussi chercher la meilleure trajectoire pour marcher sur un sol stable et éviter de reculer un peu sur les éboulis.





C'est un peu technique parfois, mais jamais chiant. Entre les bois, les sentiers, puis les montées finales avec de supers vues, on aura vraiment beaucoup apprécié ce parcours. Et puis sur les photos il manque l'ambiance, le public par endroits, les "Venga, venga !", les tentatives de dialogue avec d'autres coureurs.



 En tous cas, la pente après l'espèce de col est encore plus raide, et toujours compliquée si l'on s'égare dans les éboulis. Je monte bien, l'arrivée est en vue, et je serai sans doute sous l'heure et demie.
 
 



 
 
 
 
Marion m'attend sur le court replat final, arrivée depuis près de deux minutes. Ligne d'arrivée, félicitations réciproques, on a bien marché, et surtout on a pris énormément de plaisir. Nos chronos sont bons, 1h24'51" pour Marion, et 1h26'30" pour moi. Mais souvent, c'est le jeu sur les montées, il faut tout redescendre pour connaître son classement.


On se repose un peu, et on profite des boissons du ravito, ainsi que de la vue sur la sierra de Cadi et le Pedraforca.





Et puis il faut se décider à redescendre, et ce sera long. Mais sympathique aussi, en "discutant" avec les coureurs qui descendent ou en encourageant ceux qui montent encore. Vraiment une belle ambiance. 





Dans la descente par les pistes, une belle vue ce que l'on vient de monter.


Arrivés dans Alp, plusieurs bonnes surprises nous attendent : tout d'abord le classement, avec Marion qui est 5ème fille et première de sa catégorie "Vetera femini". Pour ma part, je rate de 17 petites secondes la troisième marche du podium "Master 50 masculi". Dommage, mais je suis quand même très heureux de ma course.
Autre bonne nouvelle, ici ils laissent le temps de descendre aux coureurs et nous aurons le plaisir d'apprécier bière et sandwich offerts avant qu'ait lieu la remise des récompenses.


Mon presque trophée à 17 secondes. I'll be back.


Sympathique podium, même si l'on n'a pas compris un seul mot de catalan durant toute la remise des prix.





Et voila, fin de cette Verticalp et retour en France, au pays de l'administration et des contraintes sanitaires. Mais pas un seul contrôle à la frontière.

La journée fut belle, très belle. On a vraiment apprécié ce petit saut en Catalunya, l'ambiance populaire de la course, l'organisation au top et le parcours aussi beau qu'intéressant. Très costaud aussi, mais on aime ça.

Rendez-vous pris pour 2022, évidemment.

Résultats complets :

https://www.9hsports.cat/fr/resultat_cursa/700
 
 
 

samedi 21 août 2021

KV du Sarrazi / Montcalm

 
Du retard dans les récits, avec le championnat de France de KV et l'UltrAriège en attente. Mais pour ne pas en prendre plus, et tant que c'est frais, voici un retour sur le KV du Montcalm.

Pas question de fraîcheur ici, car à l'heure du départ fixé à 18h il faisait encore 30 degrés...Dures conditions, les records ne devraient pas tomber aujourd'hui.

Le temps de faire le trajet depuis Limoux et nous voila au retrait des dossards. Mauvaise surprise pour moi, il n'y a plus de tshirt taille M alors que c'est la première course d'une série de quatre ou cinq durant le weekend. Dommage. Par contre le masque aux couleurs du Montcalm est utile et bien sympa.

Ensuite préparation, boisson, échauffement.

Pour la première fois, le départ est annoncé en contre la montre. Normalement, on part toutes les vingt ou trente secondes, et on connait l'ordre de départ. Ce qui permet pendant la course de se situer au classement, de surveiller ses adversaires du jour. Là ce fut un grand n'importe quoi, à 18h nous sommes partis tous à la suite les uns des autres, au moment où l'on voulait. Impossible d'avoir un quelconque repère.


 
Et donc, une fois partis, il suffit de monter vite, en théorie. Raté pour aujourd'hui, la chaleur est vraiment étouffante et je sens que je ne ferai rien d'exceptionnel. Dommage, je me sentais prêt. Il faudra attendre un an de plus pour espérer passer sous les 50 minutes ici.

 
Je me contente  donc de monter, en forçant bien sûr, mais sans aller chercher trop loin, c'est un jour à faire un malaise ou à se retrouver déshydraté.

Sur le parcours, quelques spectateurs dont Olivier et Michel. Merci pour les photos et bravo pour vos perfs le lendemain sur le 70km.


 

 
Marion est partie devant moi, mais je ne la rattraperai jamais et l'écart se creusera au fil de la course. Elle aura mieux supporté que moi cette chaleur écrasante.

 
Un peu plus haut, le photographe de Running Mag est là. Merci Jacques.
 

 
De mon côté, ce n'est toujours pas simple. Il faisait chaud dans les bois et ce n'est pas mieux à découvert, aucune fraîcheur à espérer. Pour me soulager un peu, je mets le buff mouillé que j'avais au poignet sur la tête. Ça ne suffira pas à améliorer les conditions de course.
 

 
Par le photographe officiel, David Gonthier.
 
Quelques nuages finissent par voiler un peu le soleil, et je vais mieux sur le final. Mais le chrono n'est vraiment pas terrible, 58 minutes et des poussières.
Marion a mis deux minutes de moins, et elle frôle la victoire pour vingt secondes. Ici le niveau est toujours international, et après une espagnole et une italienne, c'est aujourd'hui une roumaine qui prend la première place. La légende de Poulidorette est en marche.

 
J'arrive en haut bien cramé, il me faut un moment pour me remettre. Il y a heureusement un petit ravito au sommet, ce que de plus grosses organisations n'arrivent pas à faire. Quand on veut...
 
Finalement le classement sera quand même bon, Marion environ 20ème et moi 30ème, et 3ème de ma catégorie.

Puis on redescend en compagnie d'Eric qui a aussi explosé avec la chaleur. A mi-parcours on retrouve sa voiture pour une pause bière bien sympathique.
 

 

 
Malheureusement, on arrivera ensuite trop tard pour le podium mais Marion aura quand même eu son moment de gloire.

Le retour sera long mais sympa avec une bonne pause pique nique avant de poursuivre la route.

Rendez-vous l'an prochain, en espérant le retour d'un départ matinal, d'un vrai contre la montre, et la victoire pour Marion. Mais également en souhaitant que tout le cinéma du pass sanitaire ne sera plus qu'un mauvais souvenir.

 

mercredi 30 juin 2021

Trail des Bouillouses

 

Trail des Bouillouses

 
Au départ, il y a quelques mois, j'avais imaginé faire le nouveau parcours de 70km du Trail de Font Romeu. Fin juin, ce serait une bonne alternative à l'Ultra Sobrarbe et un superbe parcours autour des lacs dans le secteur des Pérics et du Carlit. Finalement, je me suis inscrit sur la distance plus raisonnable de 45km.

Puis début juin, après des mois sans course, entre couvre-feux et confinements, j'ai réalisé sur le Trail du Pays de Sault combien j'avais perdu l'entrainement, la vitesse et l'endurance. Fort de ce constat, je me suis fait une raison et j'ai compris qu'il fallait repartir de zéro ou presque. Apprivoiser à nouveau les petites distances, avant de pouvoir monter en kilomètres, afin que les courses restent un plaisir et non une longue galère.

Me voici donc, trois semaines plus tard, au départ du supposé 25km 1000m+ (à l'inscription), qui devrait plutôt avoisiner les 27km.
 
 





Une veille de course comme on les aime, bières et pizzas partagées avec Marion et Steve. 




Réveil très matinal pour un départ à 8h30. Pas un pelé à la remise des dossards, je suis seul. La plupart des coureurs doivent passer le weekend là et être venus au retrait la veille.

Je finis par trouver les toilettes locales au fond d'un couloir où attendent deux femmes, carte électorale en main. A droite ce sont les WC, en face le bureau de vote. Au choix.

Ici ou là je croise des coureurs, des organisateurs ou des animateurs connus. Le plaisir de retrouver le monde du trail.


Après un bon échauffement, je prends le départ dans le premier quart du peloton. Je ne cherche pas la perf, et je n'en ai pas les moyens. Juste passer un bon moment sur les sentiers, sans galérer. Le début est roulant, pistes et sentiers, jusqu'à rejoindre le pied du Roc de la Calma.


Là je sors mes bâtons et j'attaque, les montées c'est mon truc. Celle-ci n'est pas facile car le sentier est étroit dans les genêts.
Mais ça passe vite. Les côtes sont courtes quand on est habitué à s'entraîner sur de plus grosses et de plus longues pentes avec Marion.



Le sommet n'est pas terrible, c'est la station de ski. Par contre la descente avec vue sur les Bouillouses et les Pérics est sympa. Et pas compliquée. 

Pour autant je ne m'enflamme pas et je gère, entre autre pour préserver le genou.



Après un court replat où je me ravitaille (petit sandwich jambon fromage embarqué), vient la deuxième montée du jour. Là je me défonce, en mode KV, et je double pas mal de monde. Même si je me doute qu'ils me repasseront plus loin.



A partir de là, km10 environ, et comme l'indique le profil de la course, c'est plutôt roulant sans trop de relief. Je déroule, et on commence à longer plusieurs lacs.
Il faisait un vent frais sur les sommets, vers 2200m, mais ensuite ça ira bien. Mon choix de ne porter qu'un simple t-shirt est le bon.






Le parcours est donc très agréable, de lac en lac. Par contre il recèle de nombreux passages techniques, gros rochers, racines, où je ne suis pas très véloce et où je me fais pas mal doubler. Sans importance, la balade est belle.





Et c'est comme ça que l'on arrive en vue des Bouillouses, au km15.


Il y a pas mal de monde, les encouragements sont sympas, et je file au milieu des spectateurs et des touristes pour traverser le barrage.
C'est à l'extrémité de celui-ci, ne voyant toujours pas de ravito, que je réalise que j'ai dû le rater. Un coureur me le confirme, il était à l'autre bout du barrage.

Je me qualifie d'un "Quel abruti", mais je râle aussi car je ne l'ai vraiment pas vu. Bon, si je suis le seul dans ce cas le problème vient de moi, pas de l'orga.

Le prochain ravito étant dans 7km, une grosse heure, je me rationne un peu pour tenir avec la boisson qu'il me reste.




Et le parcours se poursuit de lac en lac, toujours joli, entre parties techniques et sentiers plus roulants. Moi je vais bien, pas de douleur, pas de fatigue.











Km 22, ravito du coll del Pam. On y arrive après une dernière montée que j'ai encore bien négociée à coup de bâtons.
Je prend le temps de boire un Pepsi, tout en remplissant mes bidons. Pas de salé, nous étions avertis, d'où mon petit sandwich.
Je prends aussi un biscuit Lu que j'apprécierai un peu plus loin.


Puis je repars. Plus que 3 ou 4km, plutôt descendants et roulants sur d'agréables sentiers dans les bois. Sans entrainements sérieux la vitesse n'est pas là, mais je tiens un bon rythme et je me fais très peu doubler. Un final bien meilleur que celui du Pays de Sault où j'avais été lent, avec le genou douloureux et les cuisses explosées par les descentes.


Une dernière descente, un public enthousiaste, une tape dans la main de Benoît qui peut être satisfait de son organisation, et c'est l'arrivée.
3h40 et 155ème sur plus de 400 coureurs, en 3h40.


On a droit a un joli t-shirt finisher, une médaille, une boisson au choix et, Covid oblige, un petit sac de ravitaillements salés et sucrés. Bien, on ne s'est pas foutus de nous.

Je n'étais jamais venu sur la Kilian classic, les paillettes des élites Salomon venus se montrer ce n'était pas pour moi. Là, au contraire, j'ai trouvé une ambiance très sympa, simple, avec une orga carrée. Et un parcours qui m'a bien plu, on l'aura compris au fil des kilomètres. A refaire, sur cette distance ou en augmentant les kilomètres.