mardi 5 mai 2009

- Trail l'Ardechois


Des forêts, des châteaux, une cascade, les Citadelles ? Non, l' Ardéchois, à découvrir le we du 2 Mai.





Suis je vraiment prêt pour parcourir 57km ??? Certes j'ai fait quelques sorties longues en préparant les Citadelles et les grosses montées ne me font pas peur, mais je n'ai pas spécialement préparé cette course où je vais avant tout pour la balade, la découverte de l'Ardèche et de ce parcours qu'on dit superbe.


On verra bien...




L'avant course


Vendredi Matin : je quitte Toulouse sans regret, sous un ciel gris et humide. Passé Carcassonne, je trouve un grand soleil et le voyage est tranquille jusqu'en Ardèche.







Par de petites routes, je rejoins Désaignes, toujours sous un grand ciel bleu et j'aperçois pour la première fois les célèbres ruines qui illustrent les affiches de la course.




Je me gare dans les champs transformés en parking, encore déserts en ce début d'après midi. Balade dans les ruelles de ce joli village pour aller chercher mon dossard et le très joli maillot Salomon. Je croise déjà quelques têtes connues, dont Frédéric compagnon sur le Challenge des Trails Du Sud Ouest 2007, qui cette année court toutes les manches du Challenge Salomon.








Je pose dans la salle un tas de flyers pour les Citadelles avant d'aller en glisser sous les essuies glaces un peu partout dans le village. Un groupe de Marseillais accroche bien, à la vue du flyer ils sont déjà prêts à remplir le bulletin d'engagement.











Le départ du 10km féminin en fin d'après midi.






Avec Dawa, toujours aussi populaire et sympathique.










Fin d'aprèm, je vais squatter au stade auprès des campings cars. J'ai la surprise d'y croiser Christophe Malardé, alors qu'avec toute la médiatisation de Salomon sur le trail, je pensais que leurs champions étaient chouchoutés, pris en charge et logés à l'hôtel. Ca me fait plaisir de voir Christophe là, descendu de Bretagne en camping car, vivant son avant course comme un trailer lambda. Après ma mini pasta party et quelques cuillères de Nutella, je rejoins ma tente, le sac déjà prêt pour le lendemain.






La course





La nuit a été bonne, la journée s'annonce ensoleillée et je crois avoir eu tous les signaux que j'attendais. Je suis donc prêt et enchanté d'être au départ de cette course que les photos comme le bouche à oreille prédisent belle. Après le discours de Louis, organisateur sympathique et passionné, je rejoins la ligne de départ dans les premiers rangs. Nous effectuons un tour de village neutralisé avant de prendre le véritable départ. Pas d'affolement pour moi, la journée va être longue et l'allure de ceux du 34km mélangés à nous est trompeuse.







Dans les premières côtes, on passe devant un orchestre et ce sera, avec le public, une source de motivation tout le long du parcours.






Je me fais doubler par Piloumontagne, trailer, blogueur et grand voyageur, et je le laisse filer, après quelques mots échangés, en direction de Siales sur un début plutôt roulant.







Vient ensuite une belle descente, que je parcours au même rythme tranquille. Tout le monde me double, fonçant dans la pente comme si c'était la dernière avant l'arrivée. Etrange gestion de course, même si encore une fois, il est impossible de savoir qui fait le 34 ou le 57km.






A l'approche des éoliennes, la pente s'avère être aussi rude que le laissait présager le profil. Voila qui me convient bien, même si il n'est pas question de brûler toutes mes forces ici.












Après une traversée de route sous les acclamations d'un public chaleureux, on s'engage sur des pistes roulantes que je trouve bien longues. Je sors le profil de la course de mon sac pour constater qu'effectivement le parcours est en légère descente avant le premier château. L'ensemble de la course sera d'ailleurs bien plus roulant que ce que j'avais imaginé.













Un autre Buf des Citadelles pas loin derrière.




Au milieu de la pente, perdu dans la nature, un groupe de percus pour nous motiver.


Au premier plan "Gilou01" un des nombreux Kikoureurs rencontrés ce we.





Etrange hallucination, nous sommes tous dépassés par un rapide romain.








Petit à petit on se rapproche du château de Rochebonne, cette belle ruine qui orne les affiches du trail et qui m'a donné envie de le courir. Ma préoccupation principale à ce moment là est de suivre le coureur qui aura le bon look pour réaliser de belles photos.









Je me colle derrière deux gars en orange, mais ils sont trop rapides pour moi.







J'en suis un autre pendant un moment puis je finis par le passer pour me retrouver derrière un coureur en rouge. Parfait, ce sera lui le premier plan. Nous voilà en vue du château, appareil à la main, j'attaque le reportage.

























Photos avant les ruines, à l'intérieur où je croise les reporters d'Endurance Mag, puis dans la descente, technique, sans plus. Beaucoup de photos prises et au moins cinq à dix minutes de "perdues ". Pas grave, mon plaisir est là.


































En bas des ruines, voici Louis l'organisateur, remercié au passage par pas mal de coureurs. Je m'arrête pour me présenter car je l'avais eu au téléphone à propos des Citadelles et je claque un autoportrait avant de reprendre ma course.













Quelque photos de plus pour la traversée de la cascade avant d'attaquer une nouvelle côte.







Déjà loin derrière nous, les vestiges du château.









Je me régale, tout va bien, mais plus pour longtemps. Je commence à accuser le coup et la progression devient plus difficile. C'est la difficulté de l'Ardéchois, passés les vrais murs beaucoup de parties sont en faux plats montants. Il faut courir ou du moins trottiner pour ne pas perdre trop de temps. Mais les jambes ou la tête n'en ont pas toujours envie et c'est souvent en marchant que se font ces portions plus roulantes. Pour le moment j'attends le premier ravito, espérant qu'il va me donner du tonus.


Je pense aussi que le mental en a pris un coup, car j'étais là pour atteindre ce château, le voir et essayer de faire de belles photos. Cette étape franchie, je manque de nouveaux buts dans la course. Ca ne va pas être simple pour la suite…






Au bout de 2h45, j’arrive enfin au ravito. Un régal : du saucisson, du fromage et du pain, le tout arrosé de coca. Je passe là plus de cinq minutes à me refaire avant de partir, quelques carrés de chocolat en bouche.














On rejoint rapidement les éoliennes par une partie commune à l'aller, sur ces grands chemins usants. La bifurcation entre le 34 et le 57, annoncée au 29ème kilomètre, me semble longue à venir. Il me tarde de me retrouver seulement avec des coureurs du long, avec qui j'aurais certainement une allure commune, ce qui n'est pas le cas de tous ceux qui passent près de moi avec un simple bidon.







Je finis par arriver à ce croisement et je m'arrête pour photographier le panneau qui définit le choix. Les bénévoles se demandent quel sentier je vais prendre mais je sais que je suis là pour le long.








Je réalise d'ailleurs à ce moment là que je n'ai pas le choix en entendant un bénévole enregistrer mon numéro de dossard : 57 !







Je pars donc sur la piste à gauche et nous sommes de suite moins nombreux. Un bout de route avec un gars sympa avant de plonger dans une grande descente. Mais on voit déjà ce qu'il y aura à remonter en face…














Au bout d'un chemin, une spectatrice m'annonce : "Encore un peu de descente et c'est le ravito". Heureusement, j'ai vu sur un récit de 2008 une photo de la tente rayée du 2ème ravito. Et cette tente tant désirée est sur la colline en face, dans un petit hameau. L'expérience fait que je sais qu'il faut éviter de croire les estimations des personnes au bord du sentier.







En effet, il me faudra plus d'une longue demi-heure pour atteindre le ravito, après une nouvelle montée.









Je reprends le même menu et je retrouve les sympathiques coureurs de Salta Bartas, organisateurs du Lozère Trail. On discute un peu quand arrive un troisième organisateur, Michel du Trail des Trois Rocs.









Moi même en plein ravito, Michel des Trois Rocs et Philippe du Lozère Trail.




Petite photo souvenir, en causant et mangeant. Ici comme tout le long, l'ambiance est vraiment sympa entre participants, on sent qu'on est heureux de partager un grand moment sur un beau parcours. Un coureur m'apprend qu'on a fait 36 bornes au lieu des 33 annoncées jusqu' au ravito. Je comprends pourquoi je trouvais le temps long.








Michel et Philippe (qui manque de sommeil) repartent avant moi car je prends le temps de me ravitailler et de retirer les brindilles qui commençaient à me gêner dans les chaussures. Je retrouve quelques montées et puis surtout de nouvelles pistes roulantes.







En face, le sommet de Rochebloine où nous devons monter.






C'est dur et comme me l'avait annoncé un autre Philippe au téléphone, il faut relancer sans arrêt. Je continue à me ravitailler et je passe maintenant au salé.







Quelques Monacos grignotés, quelques gorgées d'un mélange eau-coca, des paysages magnifiques et ce sont quelques moments de bonheur simple que je savoure.







Dépassé par "Papillon", une Kikoureuse. Elle aussi en a plein les jambes.






Avec le décalage dû au deuxième ravito, j'arrive bien plus tôt que prévu au troisième. Je frôle l'incident diplomatique : il ne reste plus que deux verres de coca…Un peu dans le camelback et le reste pour accompagner pain et fromage. Je retrouve Philippe, toujours fatigué, et son pote Loïc qui peine aussi. On souffre tous sur ces pistes qui font mal aux jambes.








Quelques mètres partagés avec un autre Kikoureur, "Charogne01".






Je repars et en me retournant au dessus du village, je vois au loin sur les crêtes les éoliennes de tout à l'heure. Il faut être malade pour parcourir tout ça en courant…







Je fais un bout de route avec une fille et au détour d'un sentier on tombe sur Philippe, assis et assoupi au bord du chemin. Pas le temps de le réveiller en douceur, la fille lui crie un grand "Ca va ?". Du coup il repart avec nous pour attaquer la grosse montée vers les ruines de Rochebloine.















J'avale un troisième gel pour prévenir les faiblesses qui de temps en temps semblent m'atteindre. Le chemin vers le sommet est rude, serpentant à travers les buissons.






Je me saisis d'un grand bâton pour m'aider à gravir la pente, c'est dur. Heureusement, ce n'est pas très long et ensuite il ne restera qu'à dérouler vers l'arrivée.









Quelques photos au sommet et j'en repars avec Philippe avant de le laisser filer.








Avec mon nouvel ami, compagnon de montée.












Le final se passe plutôt bien, je ne cours pas très vite, mais j'avance, sans problème ni douleur particulière. Je me fais une petite frayeur avec un panneau de rando qui annonce Désaignes à 7 km, alors que je pense qu'il en reste environ trois.







La descente est longue, un peu trop de goudron et puis à un moment l'émotion, due à la vue du village et à la voix de l'animateur qui me parvient. L'arrivée n'est vraiment plus très loin et je me laisse glisser dans les derniers lacets vers le pont. Pas mal de spectateurs sont là pour nous encourager et je ne sens plus aucune fatigue.


Je remonte la rue d'une bonne foulée, j'entends d'ailleurs un "Il finit bien lui" en passant. La route à traverser, les barrières et voici l'arrivée, en 8h01. Très heureux de ma course : des paysages et des sentiers splendides, 57 kilomètres avalés sans aucun souci, une ambiance chaleureuse tout au long du parcours grâce aux coureurs, au public, aux orchestres et tout simplement aux habitants du coin, comme ce gars qui depuis sa maison jouait du clairon à notre passage.







Le reste de l'après midi, déjà bien entamée, est à l'image de cette journée. Au camping je retrouve Christophe Malardé, on discute un peu de son abandon prématuré, un gars simple et sympa.


Après une douche, je viens me rassasier du célèbre bœuf à la broche avant d'assister à la remise des prix. D'autres bons moments suivent, en compagnie de Michel des Trois Rocs, son pote Joël et leurs femmes. Un petit demi avalé au soleil, où je recroise Julien Chorier, 3ème aujourd'hui comme à l'UTMB©. Il me raconte sa course et je suis surpris de voir qu'à son niveau lui aussi hésitait entre marche et trot sur ces faux plats usants.






La soirée continue auprès de l'équipe des Trois Rocs avec le buffet froid offert, puis un demi dans un bar local, chauffé par des bénévoles et des coureurs belges qui soignent leur déshydratation à grands coups de bières.


La nuit sera bonne après cette belle course parfaitement gérée, il faut dire que j'avais pris soin de relire le fabuleux "Réussir son Ultra pour les Nuls" pour tout préparer.


La conclusion s'impose d'elle même, c'est un des plus beaux trails que je connaisse, tout le village semble vivre autour de la course et l'organisation y est parfaite, tout en gardant un côté artisanal qui fait tout son charme. Une grande fête du trail, à vivre et à revivre.