mardi 20 juillet 2010

- Trail du Caroux 2010



Après une énième journée plage, pizza et sortie technique dans la Clape, je rejoins dans l'après midi le site de départ à Mons. A Narbonne j ai croisé Steve qui m'a annoncé la présence de Laurence Klein sur la course.

Déjà que j'y allais motivé pour envoyer, je me fixe le challenge d'arriver avant elle.

Sur place, je récupère dossard, joli Tshirt technique et une bière offerte par Cyril, l'organisateur.




Je la joue ensuite à la Yvan, soit un bain dans les gorges. C'est rafraîchissant et ça nettoie le sel récupéré à la mer.



J'ai retrouvé Emmanuel dans les rues et le soir on s'accorde une pizza, avec un demi pour moi. Ça nous parait plus correct que les aiguillettes de canard de l'an dernier.

Arrive ensuite Stéphane avec qui je vais m'installer sur le cimetière indien pour bivouaquer. La nuit est très bonne, pas de cauchemar cette année.




Souhaitant partir vite, j'effectue un bon échauffement. Je suis surpris de voir peu de monde faire de même, notamment les cadors comme Damien Vierdet et Laurence Klein qui se préparent assez tard.

Je retrouve les acteurs habituels du challenge, ainsi que Jacques et Jean-Michel qui vont découvrir le Caroux.

Grâce à un abruti qui a eu la bonne idée de débaliser, le départ est retardé de quelques minutes, pendant lesquelles je termine ma préparation.



Je suis donc venu faire le petit parcours, car le TGV ne date que de 15 jours et je ne veux pas me fatiguer plus que ça. Sur ces 21km pour 1200md, je sens que je peux me faire plaisir.

Les photos en course sont de Jacques, celles de mon passage sur le plateau de Bernard"Caroux". Merci à eux.



Au coup de feu, ça part vite mais raisonnablement. Je suis bien et après 1km, nous sommes quatre en tête : Christophe Bassons sur le 30km, Maxime Durand et François Puig sur le 21km et moi. Suis je vraiment à ma place ???



J'attaque la montée à fond, c'est à dire en courant, dans les pas de François. Rapidement, je sens déjà que j'ai mal aux jambes, mais ça revient derrière, pas question de marcher.

Je tiens quelques minutes comme ça puis je me mets en marche rapide et j'arrive à suivre François même comme ça.



Je finis même par le doubler dans les lacets, mais il reprendra sa place un peu plus haut.




Petit à petit, je me fais quand même dépasser par quelques coureurs : des inconnus que je suppose être sur le 21km et Damien Vierdet qui lui c'est sûr fait le 21. Tout va bien, pas de Laurence Klein en vue...



Ensuite c'est Sébastien Perrier qui me double avec un petit encouragement sympa. Lui est sur le 30 et parti pour une belle 2ème place.



Je me fais donc doubler plusieurs fois et à vue d'oeil je dois être quinzième. En tous cas je suis dernier de ce groupe et comme je vois loin derrière dans les lacets , je sais que le trou est fait , personne en vue.

On arrive sur le haut du sentier des gardes, à découvert, et là je tombe sur Damien et tout un groupe qui jardinent un peu au dessus de moi. Étonnant , le sentier est pourtant bien balisé.

Ils reprennent rapidement de l'avance et je me retrouve seul, entre marche rapide et course dès que la pente est moindre.



J'arrive comme ça sur le plateau plus plat où je peux courir à nouveau.



Je reconnais de loin Bernard et le passage est sympa, entre sourires et encouragements.

Un gars revient derrière et me doublera un peu plus loin, mais il fait le 30.



Le passage sur ce plateau est vraiment superbe, des fleurs violettes partout, des rochers et des vues au loin sur les plaines bien en dessous de nous.

Je mange de temps en temps, bois souvent, je suis en grande forme.




J'attaque une première descente qui m'amène à la séparation des parcours. Personne en vue devant moi, mais dans les quinze qui me précèdent j'imagine qu'il y en a une dizaine sur le 21km.

Je trouve ensuite un large sentier en faux plat, toujours dans ce beau décor violet. Au loin, j'aperçois un coureur qui me semble t il est François.

Au milieu du plateau, un spectateur, en fait un coureur que je connais de vue. Il m'encourage et m'accompagne sur quelques dizaines de mètres, en me disant que François est cuit, qu'il respirait mal et que je joue le podium, car je suis quatrième !

Je suis vraiment surpris d'être si bien placé, je le remercie et je continue à un bon rythme, sans croire toutefois que je puisse aller chercher François. Il est nettement meilleur que moi, mais il a une fâcheuse tendance à partir trop vite et à exploser. On verra bien.




Passé une dernière montée sur le plateau et un regard où je ne vois personne loin derrière, je bascule sur la gauche dans la descente.

Je descends pas mal, ce n'est pas encore un pas d'isard, mais c'est mieux qu'avant.




Je déroule donc sur ce sentier technique, quand j'entends quelqu'un derrière moi. Je suis dégoûté, c'est impossible, il n'y avait personne sur le plateau, donc ce ne peut être qu'un tricheur qui a coupé quelque part.

Je me retourne et je reconnais Damien Vierdet qui revient sur moi. Grosse surprise, je lui demande si il s'est perdu. En effet, c'est bien ça. Il me demande ma place et je lui réponds troisième, pas pour longtemps.

Il me double donc et je me lance derrière lui dans la grande descente technique vers Héric. On est dans la quatrième dimension, je me tire la bourre avec Damien Vierdet et j'arrive à le suivre. Apparemment, il est aussi doué que moi sur ce terrain.

Progressivement, ma fatigue aidant, il prend quand même de l'avance mais pas trop. Au passage au ravito d'Héric, où je rêvais de Coca mais n'y trouvais que de l'eau, il devait avoir une grosse minute d'avance sur moi.




J'en termine avec la descente, traverse le vieux pont de pierre et suis le sentier sur la droite. Je le trouve rapidement brouillon, je commence à hésiter puis le papier toilette au sol m'indique que je suis dans un coin isolé. Et merde, je me suis planté.

Je fais demi tour et sur la gauche du pont je vois les rubalises. Environ une minute de perdue.

Je prends un gel et j'attaque la grosse montée vers le col de Bardou, exposée au soleil et dont j'ai un souvenir pénible de 2009. Seul, il n'est pas évident de se remotiver mais je monte quand même assez bien. Je croise quelques randonneurs avant de basculer dans la descente.

Je suis assez confiant quant à mon avance sur le 5ème mais j'arrive à me faire quelques frayeurs en attendant des bruits au dessus de moi. Animal ou vent dans les branches, en tous cas personne ne me rattrape.




Le final est long sur un sentier qui descend très peu. Sachant que je ne peux reprendre personne et me supposant tranquille par rapport aux poursuivants, je ne suis quand même pas à fond.

Je finis par arriver dans une descente franche qui débouche sur quelques maisons après lesquelles il faut dévaler sur du béton et du goudron. Les cuisses chargent...




Et puis je traverse les premières ruelles, le marché et la terrasse du café avant la longue ligne droite qui m'amène à l'arrivée. Je sors mon dossard d'une poche, car d'une piètre qualité il était en miettes au bout d'une heure de course.

J'en termine évidemment heureux et je retrouve là Maxime, François et Damien qui ne les a pas repris. Poignées de main, longue interview au micro comme si j'étais à leur niveau. La place est bonne mais il ne faut pas s'enflammer, c'est juste un bon concours de circonstances.

Je fonce vers le Coca et il me faudra attendre 8 minutes pour voir arriver le 5ème, puis Laurence Klein. Ça c'est un challenge réussi ;-)




Mr Phyléa et le sympathique speaker.




Gae11 et sa boisson de récup.




Avec les parents de Julien, je remonte la course pour voir quelques arrivants en haut du village.

Je vois arriver les premiers du 30km, dont le surprenant vainqueur, aussi anonyme que sympathique.




Je retraverse le chaleureux village avant de filer à la douche.




Avec Maxime, largement au dessus du lot.




Entre temps les potes du challenge, Stéphane, Pascal et Julien, sont arrivés et s'envoient une petite canette à l'ombre.




Arrivée de Jacques, l'appareil photo rempli.




Je partage le repas avec Marc et du top10 filles et garçons partout autour de moi. Ca discute sec, de trail évidemment.

Seul bémol de la journée, j'avais un grand souvenir du repas 2009, excellent et accompagné par le groupe qui jouait pendant qu'on mangeait. Là j'ai trouvé le repas moyen et la musique n'a commencé qu'après la remise des prix, quand on partait.




Le podium du 21km. Ben oui, je n'y suis pas. M'en fous, je suis 1er V1 même si ce n'est pas prévu au protocole.



Emmanuel arrive alors que je sors du repas. Il a tardé, l'an dernier il était arrivé quand on était à table ;-)

Et voilà, il ne me reste plus qu'à rentrer, et en conclusion des vacances cette très grande course fut une belle réussite, ambiance, décor, perf, tout y était.

Un grand trail, c'est sûr.

jeudi 15 juillet 2010

- Rando : Col de Bastanet


Toujours en grande forme après ce Tour des Glaciers de la Vanoise réussi, je reviens sur les sentiers du GRP même si je ne le ferai pas cette année, mes choix de course me retenant ailleurs.
Mais j'aime beaucoup le secteur du Col de Bastanet et ses nombreux lacs et je vais réemprunter le parcours que j'avais effectué avec Michel en 2009 lors de mes Reconnaissances GRP 2009.



Après une demi heure de montée depuis le parking, me voici longeant le lac de l'Oule.




Une grosse montée m'emmène ensuite vers le refuge , en passant auprès du lac inférieur de Bastan.



Les lacs du milieu, vus du refuge de Bastan.
J'y croise un comique qui voyant mon maillot orange me demande si je suis hollandais (ils viennent de perdre la finale deux jours avant).



Je poursuis vers le col, ici tout près du lac supérieur.




En vue du col de Bastanet, le terrain est toujours aussi technique, mais ce n'est plus une surprise.





Je passe rapidement au col, trop exposé au vent pour que je m'y pose. Par un sentier à flanc je rejoins la Hourquette de Caderolles, en surplombant le lac de la Hourquette où passera la course.







Le col de Bastanet vu de la Hourquette de Caderolles où je m'arrête grignoter un bout.




De l'autre côté, la descente qui m'attend jusqu'au lac de Port Bielh.





Après une descente effectuée rapidement, vue sur la Hourquette de Caderolles à gauche depuis le lac.
A droite le Pic de Bastan.






Au dessus des laquets de Port Bielh, la vue est toujours aussi magnifique.
Après une mini sieste, j'attaque la descente vers le lac de l'Oule. Le sentier est délicat, mélange de pierres et de racines et comme je n'ai pas envie de courir ce passage parait bien long.





Au lac de l'Oule, je tombe avec plaisir sur tout une troupe de trailers dont plusieurs têtes connues : en effet, il y a là entre autres Cécile et Olivier, Christian et Will qui effectuent avec Claude Escots un stage de reconnaissance de l'ultra sur quatre jours.
On discute un moment et puis finalement on se retrouvera à Vielle Aure en fin d'après midi pour quelques demis et un sympathique repas commun.




Pendant qu'ils grimpent vers le col de Portet, je longe sur l'autre berge le lac de l'Oule avant de redescendre au parking.
Très belle sortie, plus touristique que sport, mais je ne prépare pas de course dans l'immédiat.


lundi 5 juillet 2010

- Tour des Glaciers de la Vanoise




Tour des Glaciers de la Vanoise


Un TGV pout SYSAs



Dès le départ, je savais que j'aurais 680km de trajet pour rejoindre Pralognan la Vanoise durant lesquels je pourrais trouver la motivation qui m'aiderait dans les moments difficiles de la course. Mais après juste 20km d'autoroute j'avais trouvé, j'avancerai pour SYSAs. On verra plus tard de quoi il s'agit.





Départ imminent

J'arrive donc le jeudi à Pralo, juste le temps de monter la tente et vers 17h je prends un premier orage sur la tête. Celui-ci passé, le soleil ressort un peu et je pars en footing reconnaître la fin du parcours jusqu'aux Prioux. Le final sera roulant sur piste, j'en étais déjà averti.


A la recherche d'une pizzeria dans les rues du charmant village, je m'arrête à la Varappe. Bien m'en a pris, le repas est bon et la patronne est une traileuse qui a entre autres déjà fait le TGV. On parle donc pas mal de trail, j'ai droit à quelques conseils sur le parcours et cette pizzeria sera mon QG pour le séjour.



Le vendredi, bravant tous les conseils de prépa, je pars depuis les Fontanelles en sortie longue jusqu'au col de la Vanoise (800md).






















La montée à travers bois est sympathique mais raide, puis le parcours par le chemin bordé de pierres avec vue sur l'aiguille de la Vanoise très joli.
















J'arrive au lac des Vaches que j'ai vu tant de fois en photos et sous un beau soleil la traversée sur les dalles est magnifique. Ensuite le parcours devient plus montagne au travers de pierriers et de névés.



























Pas mal de monde au refuge du col, beaucoup de marmottes aussi, jolies mais nettement moins sauvages que dans les Pyrénées (un point pour nous).
Je m'éloigne un peu, pour me ravitailler au soleil sur un rocher avant d'attaquer la descente. Le ciel se couvre et en fin d'aprèm on aura droit à un orage, c'est le tarif quotidien de la semaine. Le soir à la Varappe, je prends une grosse assiette de pâtes, manière d'être un peu conforme à une prépa sérieuse.


















Le samedi je me force à ne pas courir ou randonner alors qu'il fait très beau.
Je plie ma tente, traîne un peu dans les rues où les trailers commencent à arriver. Après un repas frugal, je croise Laulau et Picos de Europa qui arrivent au camping. Moi je pars m'installer à l'hôtel, hébergé par l'orga en tant que reporter pour Ultrafondus.



Je teste le lit durant une petite sieste avant d'aller retirer mon dossard et déposer quelques flyers pour le Trail des Citadelles. Cachés sous un caillou à cause du vent et de l'inévitable orage, je crois qu'ils n'ont pas eu beaucoup de succès.
















Le soir, après le briefing très complet où je croise plusieurs Kikous, nouvelle pizza au QG en compagnie de Laulau, Picos de Europa et Oslo qui nous a rejoints. On se couche tôt, demain un gros morceau nous attend.



En voiture s'il vous plait




La nuit est courte mais très bonne, quand à 3h du mat le réveil interrompt un merveilleux rêve où je suis en compagnie de quatre sublimes créatures. Oui quatre, on parle bien d'endurance non ?




Avant le départ avec Laulau

J'avale mon petit dej habituel, prends le temps de bien me préparer de la tête aux pieds et vers 4h15 je suis sur le site de départ pour me faire enregistrer. Il ne fait pas froid, la journée est annoncée ensoleillée, avec possibilité d'orage et de grêle dans l'après midi.















Ici avec Oslo






A 5h, tout le monde démarre. Me connaissant assez bien maintenant sur ce type de course depuis le Grand Raid des Pyrénées 2009, je pars lentement pour m'économiser sur cette longue montée de 1100m de dénivelé jusqu'au col de la Vanoise.

Un peu trop de monde autour de moi je trouve et qui parle trop. Mais bon, je ne m'affole pas et je continue à monter lentement.




Quelques minutes avec Oslo avant qu'il me distance définitivement.






On passe au refuge des Balmettes avant d'attaquer le joli sentier empierré. Après une heure de course je suis chaud mais je garde toujours un rythme tranquille.












Je passe un peu de temps à faire plusieurs photos au célèbre lac des Vaches, mais elles manquent de soleil par rapport à ma sortie de vendredi.
























Photo Photogone







On poursuit comme ça à travers pierriers et névés et en 1h50 je suis au refuge (environ 350ème sur 435). Je recharge la poche avec 2 sucres et de l'eau, je grignote un bout de pain d'épice avec un coca et je repars.










Et une Kikou dépassée














Le train touristique de l'Arpont

Nous voici sur une superbe partie plane où l'on peut dérouler la foulée. Il y a quelques ruisseaux à franchir alors que l'on atteint la zone ensoleillée et que les paysages se révèlent magnifiques : une verte prairie où courir, quelques petits lacs à longer et de beaux sommets enneigés autour de nous.











Ensuite on bascule dans une première descente qui nous mène à la traversée d'un névé, sécurisé par les CRS. La corde est bien utile même si la neige n'est pas vraiment dure. J'avais d'ailleurs quelques appréhensions quant aux névés ou aux passages délicats à franchir, mais le parcours ne sera jamais dangereux ni même impressionnant pour moi qui n'aime pas le vide, car le sentier est partout assez large pour être rassurant.


















Après la traversée d'un pierrier où il suffit de suivre les cairns, le trail n'est pas balisé car se déroulant dans un parc naturel , nous empruntons un premier long sentier en balcon qui nous fait déboucher sur une très belle partie enneigée. Avec toujours les glaciers en fond, c'est un régal pour les yeux et je m'arrête très souvent pour prendre des photos (sur toute la course, un peu plus de 200 clichés…).


















Photo promise, vous pouvez la récupérer








Ensuite, entre parties rocheuses et autres névés, la progression n'est pas si aisée que cela. Mais je tiens un bon rythme, dépassant des coureurs qui ne relancent pas quand c'est plat ou roulant, car nous sommes maintenant sur le balcon qui surplombe la vallée. Le sentier est plus technique que ce à quoi je m'attendais, avec des pierres éparses qui demandent de l'attention pour la pose de pied.


















































Finalement, avec mes compagnons du moment, nous arrivons au refuge de l'Arpont (321ème). L'un d'eux dit "C'était juste pour la barrière". Surpris, je regarde mon chrono qui affiche 4h20. A dix minutes près, le passage à niveau se fermait devant nous. Je me ravitaille rapidement et décide de sortir l'appareil photo bien moins souvent. Je repars avec les mêmes gars et le rythme est nettement plus élevé, il s'agit de prendre de l'avance sur la prochaine barrière.







L'interminable traversée



Mais à vouloir aller trop vite, je glisse sur une pierre humide. Avertissement sans frais, j'ai juste un peu mal au poignet droit qui m'a réceptionné.











Là nous sommes partis pour une longue traversée en balcon, mais comme on nous l'a dit au briefing, balcon ne veut pas dire plat. On monte et on descend plusieurs fois, avec des pentes assez sévères. Comme je suis toujours en pleine forme, je n'arrête pas de doubler "Pardon, Merci" et cela tout le long du chemin. Je reprends des places par dizaines.




























Nous avons un large torrent à traverser, pas d'échappatoire, il faut se mouiller les pieds. Ca m'arrivera plusieurs fois pendant la course mais c'est sans conséquence, après l'Ultra Trans Aubrac je sais que je peux faire cent kilomètres les pieds humides sans avoir d'ampoule.











Dans une nouvelle énorme montée, je reviens sur Blob qui a l'air de peiner. On échange quelques mots avant que je poursuive, cette année sera la bonne pour lui, il finira.















Ce sentier en balcon n'en finit pas, derrière chaque pli de la montagne je crois arriver au refuge mais non, il y a encore une grande courbe à franchir.






















Cet espoir se reproduit plusieurs fois avant que l'on arrive vraiment au refuge de Plan Sec.



Me voici 261ème, soixante places de gagnées et 45 minutes d'avance sur la barrière. Je suis content, jusqu'aux six heures de course j'ai bien supporté le sucré, grâce aux très bonnes barres miel sésame de Gerblé. Un régal. Mais je suis rentré dans la phase salée et je tourne aux ravitos comme sur les sentiers au saucisson, fromage, pain de mie, plus le camel rempli moitié d'eau plate, moitié d'eau gazeuse.





Je retrouve ici Patrick, habitué à filmer en course mais qui en raison des risques de pluie a préféré s'abstenir. Mon ravito est rapide, contrairement à beaucoup d'autres je ne m'assieds pas et je repars vite.














Une montée pas rasante



Il faut maintenant faire un grand tour autour des lacs, avant d'attaquer le col du Barbier.







Encore un gros morceau, mais je suis toujours en grande forme et je monte à l'aise, continuant mes séries de "Pardon, merci". On croise des randonneurs et le bonjour ou les encouragements sont bien sympathiques.

























On passe en haut du col, on poursuit toujours en balcon avant d'attaquer une descente très pentue à travers la forêt. Je pourrais aller plus vite mais je préfère économiser mes cuisses pour la suite. Quelques gars me dépassent, j'en double d'autres, certains assis au bord du chemin, déjà fatigués.













Mauvaise surprise en bas, il faut attaquer une grosse montée dans les bois pour rejoindre le refuge de l'Orgère. Quand on arrive en dessous de ce dernier, je mange saucisson et fromage embarqués avant de recharger au ravito, soit un peu de temps gagné. Sur place, je négocie pour remplir la poche avec un peu d'eau gazeuse, qui apparemment se fait rare. Je prends quelques minutes pour m'alléger aux toilettes du refuge avant d'attaquer le dernier gros morceau.
Je suis ici 206ème, encore 55 places de gagnées et 1h30 d'avance sur la barrière. J'en suis à 9h30 de course.











Col de Chavière, les SYSAs montent avec moi



Le début de la montée est très raide, le sentier grimpe en lacets dans la forêt et il fait toujours très chaud. Je l'avoue, du regard j'ai cherché une branche solide qui aurait pu m'aider à avancer. Mais n'ayant rien trouvé, j'ai continué ma progression de coureur intégriste sans bâton.












Ca ne m'a pas empêché de doubler encore quelques coureurs avant que pour la première fois je commence à marquer le pas. Ca monte toujours très fort, il y a plusieurs heures que nous sommes au dessus de 2000m et nous nous dirigeons vers le col à 2800m d'altitude.













Je sens que j'ai un peu de mal à avancer, je me force à grignoter un peu de fromage et pour continuer à avancer il est temps de faire appel aux SYSAs. Qui sont ils ?



Les SYSAs sont ces proches qui pour diverses raisons sont arrêtés et ne peuvent plus en ce moment courir et se faire plaisir sur les sentiers. Alors pour eux, pour Sabine, Yvan, Steve, Alain et un petit "s" pour les autres, parce que moi j'ai la chance de pouvoir courir, je dois continuer et ne pas faiblir face à ce monstrueux col de Chavière.
























Et donc avec les SYSAs je vais avancer mètre par mètre, je vais continuer à boire toutes les 10 minutes, à manger un petit bout et petit à petit me rapprocher du col.




C'est dur, j'ai des moments de faiblesse, je prends juste un demi gel, seule entorse à une course que je voulais propre et je me rapproche des névés où j'aperçois de petits points noirs en dessous du col.




Alors que je partage la montée avec un coureur, nous en passons un assis au bord du sentier. Il vient de vomir et se remet, on lui conseille de manger pour repartir. Un peu plus haut, d'autres participants à l'arrêt, c'est dur pour tout le monde. Je dépasse un gars, debout au bord du sentier. Je lui glisse " Ca va ?", il me répond "Ca va." Je continue et cinquante mètres plus loin j'entends un grand bruit, il vient de vomir son ravito au bord du sentier.









Moi je progresse toujours, les SYSAs m'accompagnent et on attaque les névés. Ca grimpe mais la progression n'est pas difficile et le col n'est plus très loin. Je m'aide de la corde pour progresser dans le mur final et enfin j'atteins le col de Chavière.

















De suite c'est la libération, je plaisante avec les CRS qui me prennent en photo et j'attaque la descente que je craignais à risque et qui finalement est aisée.





On vient d'ici.





Et on descend par là.














Beaucoup de névés à passer où il est dur de garder l'équilibre, surtout sans bâton. Quelques nappes de brouillard viennent vers nous, je prends garde à ne pas rester seul dans ce secteur où le cheminement est assez brouillon entre pierres et névés.












On arrive comme ça au refuge de Péclet Polset, je suis 183ème, encore une vingtaine de places gagnées. Mais surtout à partir d'ici c'est de la piste carrossable et il n'y a plus aucun risque de se perdre. Je peux le dire, la partie est gagnée. Je recharge le camel pour finir les 12km de descente et j'enfile le coupe vent car de grosses gouttes commencent à tomber.






Pralognan, tout le monde descend !




J'attaque la piste seul, j'arrive à trottiner à un bon rythme et intérieurement je suis euphorique. Les difficultés sont derrière moi et je réalise ce que je viens d'accomplir, 72km et 3800m de dénivelé, le Tour des Glaciers de la Vanoise avalé en une seule journée.

Dans ma tête c'est la fête et avec les SYSAs on danse la samba. Durant la descente je passerai trois ou quatre concurrents et à chaque fois les SYSAs chantent avec moi.






Mais la descente est quand même très très longue et vers le refuge du Roc de la Pêche, je ressens un petit coup de moins bien. Il est temps de ressortir les croquants miel sésame pour retrouver quelques forces et arriver en bas.






Au niveau du parking c'est l'émotion qui me submerge : il pleut et à l'abri dans les voitures deux femmes attendent leurs proches. Des bravos, des applaudissements à mon passage et les larmes ne sont pas loin. Et ça ne va plus s'arrêter jusqu'en bas. Je retrouve les sentiers de mon footing du jeudi, la descente dans la forêt et aux abords du camping, les encouragements fusent. Des spectateurs, de simples touristes ou des coureurs déjà arrivés me crient un bravo et à chaque fois je prends une vague d'émotion en pleine figure.





Une descente qui n'en finit pas...




Puis c'est l'arrivée dans les rues de Pralogan et là les encouragements sont continus jusqu'à la ligne d'arrivée. Et même maintenant, en l'écrivant, j'en ai encore les larmes aux yeux.




Photo Photogone

Les poings levés je franchis la ligne, heureux et fier de ce que je viens d'accomplir. Je finis 177ème en 13h56, la tête remplie de paysages magnifiques, le cœur débordant d'émotions.

Alors merci à tous ces spectateurs anonymes ou pas, merci à tous ceux qui m'avaient adressé leurs encouragements et puis bien sûr un grand merci aux SYSAs, qui m'ont poussé et fait grimper jusqu'au col de Chavière.

Ce Tour des Glaciers de la Vanoise restera un grand moment, une organisation comme un village simples et agréables, sans béton, sans paillettes ni grand barnum, juste le plaisir des paysages somptueux et tout le bonheur d'une course chaleureuse.

Pour finir soyons chauvins, le Grand Raid des Pyrénées est plus beau grâce à ses nombreux lacs, mais le TGV est splendide par ses sentiers, ses passages enneigés et les grands sommets que l'on côtoie en continu.


Allez-y, sans hésitation.


Nota : ne ratez pas le récit d'Oslo, un autre vécu, d'autres photos :