mardi 7 avril 2015

Brassac Atrail


Désolé si ce récit ressemble à une galerie d'autoportraits, mais je souhaitais faire quelques photos du parcours tout en ne perdant pas trop de temps. D'où des photos prises principalement en montée et sans m'arrêter.



J'arrive à Brassac en fin d'après midi avec une météo orientée à la pluie. Un classique de Pâques et des Citadelles pour mouiller le parcours la veille de la course.


Avec Romain, Joa et Marcelin on se dirige vers la pizzeria locale mais aussi basque, la Piz Heria. Accueil agréable et très bonne pizza, validée pour le guide. Raisonnablement nous n'avons pas testé les desserts.
Attention, pas de réservation.




La nuit en 306 camping-car est bonne et fraîche, alors que dehors il pleut encore.


Le matin il fait carrément froid au réveil. Après un échauffement correct ça va mieux, mais comme beaucoup je pars en deux couches et je ne le regretterai pas.






8h30, c'est le départ. Deux pièges à éviter : essayer de suivre les cadors qui sont là et les relayeurs qui en théorie vont plus vite. Finalement il n'y aura que six équipes de relayeurs plus rapides que moi.


J'effectue donc le début de course dans le sillage de Céline Lafaye (championne de France) et Romain Guillot, mais ça ne durera pas longtemps. Le sentier est rapidement très raide et la course n'étant pas courte je m'économise et passe en marche rapide dès que ça monte fort.




Après la grosse première montée, on aborde une succession de très jolis passages. Difficile de se souvenir de tout, mais nous sommes le plus souvent en monotrace ou sentier ouvert pour l'occasion, longeant de beaux ruisseaux ou grimpant des sentiers glissants à flanc de montagne.




Je suis rejoins par Christian ce qui me surprend car je sais qu'il manque d'entrainement. On fait un bout de parcours ensemble avant qu'il se détache à la faveur d'une grosse montée, une de plus. Moi je cale un peu et je prends le temps de me ravitailler pour que la forme revienne. Ce sera efficace.






La première descente, superbe mais glissante, nous avait amenés à la traversée d'une rivière sur un pont de fortune, mais toutefois sans risque. A la fin de celle ci, encore avalée à un bon rythme, on traverse un ruisseau sur une poutre avec une corde de sécurité, avant d'attaquer une nouvelle monstrueuse montée.










Km10, j'avale vite fait un Coca au ravito et repars avec un Tuc avant de plonger dans la descente qui nous ramène à Brassac.




Je suis prudent sur les parties glissantes, surtout sur les rochers, et j'envoie pas mal dès que le terrain présente moins de pièges.
C'est ainsi que détendu je m'étale de tout mon long en traversant une paisible prairie boueuse. Je me  relève l'arrière rempli de boue, ainsi que les deux mains entièrement marron. J'en profite aussitôt pour me faire de belles peintures de guerre sur le visage et c'est ainsi que j'arrive dans Brassac en 1h30 pour la fin de la première boucle. Je prends le temps de m'arrêter à ce ravito du km14, prenant un Tuc, un Coca, pendant qu'un bénévole remplit mon bidon.




J'en repars à 10h, pile au moment où la course courte s'élance. Je me mélange involontairement avec les premiers et manque m'embarquer avec eux, mais heureusement je suis bien aiguillé de justesse par une bénévole qui m'indique la bonne rue à prendre.


Après une courte portion sur route, j'attaque un nouveau sentier qui monte très fort. Je le grimpe en marche rapide et je dois avancer plutôt bien car un relayeur tout frais mettra un bon moment à me rejoindre et me dépasser.





Plus loin c'est un autre coureur qui me rattrape et me double, mais lui est engagé sur la course longue. Plutôt que de le laisser filer, je me calque sur son allure pour garder un gros rythme. En fin de première boucle, Marcellin posté en spectateur m'avait annoncé être 16 ou 17ème. J'ai depuis un moment perdu le compte des places, mais comme dit la philosophe "Vise la lune, et si tu la rates tu atterriras dans les étoiles".
Pour moi l'objectif est toujours le même, finir dans les vingt premiers, et si je tombe à côté ce sera dans les 25 ou 30.


En tous cas, je relance dès que je peux, me trouvant d'ailleurs plus à l'aise sur les parties roulantes, assez rares, que dans les grosses montées. 
Toujours calé derrière mon lièvre, et doublé par deux autres relayeurs, je finis par rejoindre Christian qui a fini par fortement baisser le rythme, avant d'exploser complètement un peu plus tard.






On va encore se suivre un bon moment sur une nouvelle superbe montée, tellement raide sur la fin qu'il faut même poser les mains pour avancer. Je crois que c'est sur le haut de celle là qu'étaient postés deux bénévoles auprès d'une croix, avec une sono transportable qui diffusait lors de mon passage un bon "Jump" de Van Halen.








Passé ce point haut, c'est une jolie descente à travers bois qui se présente à nous, avant une longue partie roulante et à découvert. L'occasion de faire un peu le point : un gars au lointain à reprendre, Christian définitivement éloigné, et derrière lui quelques points de couleur qui semblent encore loin.




J'ai commis l'erreur de ne pas mémoriser le profil et la suite va quelque peu me surprendre. Après une belle descente et quelques pistes roulantes, j'arrive au pied d'une belle cote à grimper. Derrière c'est revenu et j'ai trois ou quatre coureurs qui ne sont plus très loin. Ils finissent par faire la jonction et me suivent sans me dépasser.
Je commence à pas mal puiser et je prends un gel, espérant qu'il m'apporte de l'énergie dans cette montée, assez pour les distancer.


 Mais ils restent bien dans mon sillage, deux gars et la fille qui finira seconde. On passe ensemble l'originale traversée de la chapelle, avant d'attaquer une nouvelle descente. Le rythme est bon mais rien à faire pour les éloigner.







Toujours pas d'arrivée en vue, mais au contraire il faut encore une fois remonter. Notre petit groupe est toujours soudé, pour l'instant, mais peu à peu le gars en rouge et la fille vont prendre de l'avance, sans que je puisse suivre. Je commence à être sec et j'ai beau boire et manger un peu, je manque de niaque pour finir.






Puis arrive PierLo Viguier, qui fait le parcours en footing. Dans cette côte où j'aurais marché, je trottine tout en discutant avec lui, me servant de son bon rythme pour dépasser un coureur qui semble aussi fatigué. Puis PierLo reprend son footing et s'éloigne rapidement à l'avant.

Pour moi la fin est un peu compliquée, même s'il ne reste enfin que de la descente. Un relayeur me dépasse, mais surtout le coureur doublé juste avant et un autre. Il n'y a plus de difficulté, juste quelques champs puis les premières rues de Brassac, mais je n'arrive pas à les suivre, même en accélérant sur le final.


Il ne me reste plus qu'à passer le vieux pont avant de rentrer dans le parc du château et passer sous l'arche d'arrivée, en 3h31. Je jette aussitôt un coup d'oeil au panneau d'affichage qui m'apprend une bonne nouvelle, je suis 21ème et 6ème V1. Je pensais en fait être plus loin, donc je suis content de ma place, même si à une près...
A force de viser la lune tout le long du parcours, j'ai fini juste à côté. Une bonne chose.






L'après course que l'on nous avait bien vendu est aussi à la hauteur, douche chaude, bière offerte, un bon aligot saucisse  et des vraies oreillettes comme quand j'étais petit. Le tout enrobé d'une ambiance fort sympathique, pour une course qui est une réussite totale.
J'insiste sur le parcours qui est vraiment un bijou, sauvage, très joli et bien sûr exigeant. J'y ai retrouvé des bouts de Citadelles dans des descentes qui me rappelaient celle sur Roquefort les Cascades, d'autres portions avec un air des hauteurs de Quillan et puis plein de parties originales en bord de ruisseau ou remplies de nombreux cailloux.






Et puis Maxime l'organisateur m'a demandé à de multiples reprises ce qui n'allait pas et il m'a fallu chercher pour trouver : juste les chiffres annoncés, 28km 1400md, qui devaient être en Hors Taxes. En réel, on est plus sur 30km 1600md.
Voila, ça fera un tout petit défaut pour ce qui est à classer dans la liste des meilleurs trails selon mes critères. Les passionnés de bling bling qui y viendraient par erreur pourraient être déçus.

***

Et comme je n'ai pas eu le temps de prendre autant de photos que le parcours le mériterait, je vous invite à en voir d'autres ici :