lundi 31 octobre 2011

- Festival des Hospitaliers







Arrivé le vendredi soir à Nant, je retrouve avec plaisir ce charmant village, ses vieilles pierres et ses petits commerces. Au resto, la patronne me reconnait, très bonne mémoire malgré mon absence en 2010.












Le samedi, j’installe dans le superbe cadre de l’ancienne église Saint Jacques un petit stand pour les Citadelles. Une table m’est réservée, c’est simple et authentique, comme l’organisation sympathique de ces Hospitaliers.







Je croise de nombreuses connaissances, nous sommes visiblement tous heureux de revenir ici et de nous y sentir bien. Le village vit au rythme du trail pour quelques jours, c’est chaleureux et il faut bien le dire une fois, bien différent du gros barnum des Templiers à Millau.













L’après-midi je déserte mon stand, montant sur le plateau du Roc nantais pour voir passer les coureurs du trail court et effectuer en même temps un petit footing.














C’est sympa, j’y retrouve Manu et Steve en spectateurs et ensemble nous voyons passer Yvan puis Thomas. Retour au salon en fin d’aprem pour plier avant de se faire une petite pasta dans un bon resto.

















Mauvaise nuit, peu de sommeil, une vraie veille de course.
















Festival des Hospitaliers



75 km 3500md


En mode course, sans appareil photo.




Celles qui illustrent mon récit sont de Jacques pour les paysages, d'Yvan, José, Steve, Jean-Pierre ou Christian pour celles où j'apparais.






Driiiing, 3h du mat debout pour mon habituel p’tit dej. Vers 4h30, direction la place de Nant. Un échauffement en compagnie de Bertrand, je compte partir vite et donc pas à froid. Je retrouve Sonia (seconde des Citadelles) et Michel (organisateur du GRP) avec qui je suis en amicale compétition, je vais essayer d’arriver avant eux, si possible dans un temps de 10h/10h30.

Peu après 5h le départ est donné et je démarre assez vite, sans toutefois être à fond. On déroule sur 2km de route, encouragés par des habitants déjà debout pour nous voir passer. A vu d’œil, je m’estime dans les 50 premiers. On tourne à droite pour attaquer un large sentier en côte. A partir de là difficile de donner des détails sur ce début de course : il fait nuit noire, on se guide à la frontale, enchaînant chemins, monotraces, à un très bon rythme.

Rapidement, de petits groupes se forment alors que l’on pénètre dans un brouillard plutôt épais. Nous sommes cinq ou six à se suivre, enchaînant de superbes parties entre buis et vieilles pierres. On s’avertit quand le terrain recèle un piège, courant la plupart du temps, même dans les légères montées. J’ai de très bonnes sensations, je suis bien dans ce petit groupe, mais je dois m’arrêter pour une rapide pause pipi.

Du coup, je repars seul et c’est bien plus compliqué de chercher les repères réfléchissants au coeur du brouillard. Je fais donc l’effort pour les rejoindre et me caler confortablement dans leur sillage. On coupe plusieurs routes, il y a des spectateurs pour nous encourager et même un pour nous dire « Bravo, vous êtes dans les 20 ». Je me dis qu’il hallucine, mais finalement j’apprendrais que c’était bien ma place à ce moment là.






Notre super équipe court toujours bien et c’est comme cela qu’on arrive à Sauclières en 1h38, pour 17km et 400md. On n’a pas chômé. Je refais juste le niveau de boisson, ma stratégie doit me faire perdre peu de temps pour cela : un bidon de 0,7l de Nutraperf à remplir aux ravitos et un demi litre d’eau dans le camelback, en réserve.

Arrêt express donc avant de poursuivre la descente vers St Jean du Bruel où nous arrivons très vite, progressant vite en plein jour et sans brouillard. Seul passage délicat, une immense flaque barrant tout le chemin. Mes compagnons commencent à chercher un passage sur le côté, je ne calcule pas et fonce au milieu. De l’eau jusqu’aux genoux, éclaboussé, j’en ressors trempé. Je sècherai vite.








Après quelques encouragements à la traversée du village, nous voilà lancés dans la longue montée vers le Saint Guiral, environ 800md sur 15km. La pente est rarement très raide mais notre groupe a explosé, entre ceux qui marchent, ceux qui courent et ceux qui comme moi alternent les deux. Nous arrivons comme ça au deuxième ravito, placé à la Croix des Prisonniers. Km26 en 2h40. On plaisante avec les bénévoles, tout en buvant un coca et grignotant un peu de pain d’épice. Bidon rempli, je repars rapidement pour plonger à nouveau dans le brouillard.













Les pentes raides sont rares, le terrain reste roulant et je cours donc beaucoup. On finit par retomber sur les pistes que je connais déjà depuis les Templiers 2008. Toujours du roulant, il faut courir tout en admirant les paysages alors que le St Guiral tarde à se rapprocher. Finalement on atteint le sommet et sa croix par un joli petit sentier avant de basculer dans la descente.













J'ai un sale souvenir de pistes roulantes en 2008 mais là on va visiter une superbe partie, un très joli chemin qui longe un ruisseau sous des arbres aux couleurs de l'automne. Mais ce sentier parsemé de gros galets glissants me parait piégeux et je descends prudemment me faisant doubler à plusieurs reprises. Cette superbe partie nous mène aux abords de Dourbies, mais il faut d'abord affronter une courte et grosse montée avant d'y arriver. Un sentier nous amène ensuite tout près du village et je croise ici quelques supporters (Jean Pierre et sa femme, Badgone et Martine) qui m'encouragent chaleureusement. Je les reverrai d'ailleurs sur de nombreux points du tracé.

















Mais pour le moment c'est Domi81 qui me rejoint et prend un peu d'avance. Je le retrouve au ravito, après avoir traversé Dourbie et son super public. Km44 en 5h12. Je remplis mon bidon, en plaisantant avec Domi et les bénévoles et en me régalant de toasts au Roquefort arrosés de Coca.

Nous repartons ensemble du ravito, alors qu'on annonce le premier à Trèves. La partie qui suit est pénible, longue portion de route puis de piste quasiment plate. Je me suis refait au ravito et j'arrive à suivre le bon rythme donné par Domi durant de longues minutes. Puis sans qu'il accélère, il me décroche, je n'arrive plus à suivre, commençant à payer ces quarante premiers kilomètres roulants menés à vive allure.









Le sentier se poursuit en balcon au dessus de superbes gorges puis s'élève d'un seul coup pour me mener à un col d'où l'on aperçoit Trèves tout en bas. Mais il me faudra encore une heure pour rejoindre le village, par un sentier qui surplombe une falaise. Il n'y a pas de danger mais entre appréhension et fatigue des jambes, je ne vais pas très vite. La descente qui suit dans les bois est superbe mais très humide et glissante donc je perds encore du temps. C'est un Roc Nantais bis, avec des cordes, mais en version humide…





Depuis des heures, je me booste en me répétant qu'avec ma vitesse Sonia et Michel ne me rejoindront pas, que je suis bon pour les 10 heures. Mais j'ai pas mal ralenti et en bas de la descente, je suis rattrapé successivement par Michel puis Sonia. On plaisante ensemble avant que tous deux ne me laissent sur place. Petit coup au moral, s'en est fini du leitmotiv qui me donnait pas mal d'énergie.















Comme à Dourbie, l'entrée dans Trèves est chaleureuse grâce aux connaissances et au public présents. Km55 en 6h45. Je retrouve au ravito Michel et on se chambre un peu pendant que je reprends le même menu. Je vide mes chaussures de quelques brindilles apparues lors de la traversée profonde d'une couche de boue en forêt et nous repartons ensemble le long de la rivière.















Le rythme est bon au début puis je n'avance plus beaucoup sur le sentier qui a été ouvert à flanc de la montagne. La trace est technique, pierres, arbres, et je n'arrive pas à prendre une bonne foulée.

Il fait chaud, je marque le coup et je laisse passer Michel qui part pour tenter d'accrocher les 10h. Toute cette partie me sera très pénible. Dans la montée après Saint Sulpice, après avoir mouillé ma casquette, je ferai même une pause à l'ombre, pour me rafraîchir et manger un bout de saucisson. Plusieurs coureurs me passent, il est déjà loin le temps où j'étais dans les vingt premiers.







Sur la fin de la montée, la deuxième fille me rejoint et me double. Nous arrivons ensemble sur le causse où elle ne court pas mais marche à une allure impressionnante : en trottinant, j'arrive juste à la suivre. En fait je me traîne, les cuisses meurtries par ces heures à courir.






Je vais bien mais les jambes n'en veulent plus trop et comme je n'ai pas le mental pour les pousser, j'avance lentement. Ce n'est pas mieux dans la descente de Cantobre très technique : les genoux couinent un peu, j'amortis mal et je ne me sens pas souple du tout. Donc prudence.












En bas de la descente, j'ai le plaisir de retrouver Yvan et Maël. Quelques photos, on discute de mes malheurs et ils m'accompagnent en direction de Cantobre. Il y a encore une belle montée pour y arriver, mais pas de problème pour moi, il n'y a qu'en côte que je suis encore efficace.











La traversée du joli village est encore un plaisir avec un public nombreux. J'arrive au ravito, km67 en 9h44. Tiens 10h de course et je n'ai pas encore terminé. Pour changer, je prends un Perrier en dégustant deux crêpes. Ca c'est du ravito ! Je remplis mon bidon d'un mélange eau coca et refais le niveau de la poche à eau. C'est reparti pour les huit derniers kilomètres que je connais déjà.
















Le début humide, puis le passage sous la falaise et la longue montée vers la ferme du Martoulet. Je suis toujours efficace quand ça monte vraiment mais lent sur les faux plats où je pourrais courir, si je m'y forçais. C'est ainsi qu'à l'approche du Roc nantais je me fais reprendre par les troisième et quatrième filles que j'entendais arriver depuis un moment, puisqu'elles papotaient.














Il ne me reste plus qu'à descendre sur Nant, encore lent, surtout en comparaison avec les descentes de fou que j'avais réalisées lors de mes deux Puma trail en 2006 et 2007. Jean Pierre est encore là pour prendre des photos et m'encourager, puis me suivre jusqu'en bas.









Enfin le dernier kilomètre, je passe le petit pont où Thomas et ses proches m'acclament, descends la petite rue avant d'effectuer la montée en courant, toujours bien dans cet exercice. Je rentre dans le parc et me lance dans un dernier tour à vive allure, comme quoi quand la tête le veut…















J'en termine 67ème, en 11h15 pour ces 75km et 3140md. Yvan est là prenant quelques photos, accompagné de Manu qui a rendu les armes à Trèves, un jour sans. Bertrand arrivera un peu plus tard, tout comme Jacques, tout le monde ayant un peu galéré sur ce parcours qui se mérite.













Après l'excellent repas d’après course, j'aurais le plaisir de voir arriver Steve, depuis longtemps dans la nuit après une longue course de 14h30. Puis la fatigue étant bien là, j'ai rejoint mon lit en boitillant, en raison d'une ampoule autour d'un ongle et d'une petite tendinite du releveur.





Sur le coup, j'étais un peu déçu par ces longs premiers kilomètres roulants qui cassent bien les jambes, avant une seconde partie plus dure et technique. Mais même ce début roulant à ses charmes car on n'est pas sur de larges pistes mais sur de jolis sentiers et je garde de superbes images de notre équipe, fonçant à travers rochers moussus et buis dans le brouillard et la nuit. Le parcours est superbe, exigeant, l'organisation parfaitement au point et tout se déroule dans une ambiance chaleureuse au cœur du joli cadre de Nant. Le trail comme je l'aime.



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D'autres belles photos sur le blog de Bertrand :








et le récit de Pierre, toujours très fort sur les sentiers comme en écriture :