mardi 13 novembre 2012

Boucle du Confluent : la dixième


J'ai choisi de faire un retour sur ces neuf éditions passées de la Boucle du Confluent car ce 10km  est apparu en 2003, l'année de mes premiers dossards en course à pied. Je n'ai raté aucune édition et je suis encore une fois prêt pour celle qui arrive.

Voici donc un petit coup d’œil dans le rétro.



 2003, la première. Le parcours était légèrement différent de l'actuel, certainement pas un 10km précis et pour ma première prestation je terminais en 44 minutes. Malheureusement, pas de photo d'archive.
Je me souviens avoir mené un groupe pendant un moment, puis avoir craqué sur la fin. Un des coureurs m'a alors encouragé  "Tu as nous as tirés pendant un moment, maintenant tu t'accroches !". Je l'avais fait et j'avais sympathisé avec ce coureur, revu souvent durant mes années "route". Renaud si tu me lis, un salut !




2004 : j'ai bien mordu à la course à pied et me suis même fait sponsoriser par mon employeur.
D'après la photo, il faisait beau. Peu de souvenirs et un chrono de 36'29. Sans doute l'année où le tracé n’atteignait pas les 10km. Rajouter 30" ou 1'.





2005 : photo de l'arrivée où je m'arrache pour un 36'04". Je m'entraîne toujours seul, mais ça paye.




2006 : le gars qui passe au fond de la photo, c'est moi.




Toujours sponsorisé, j'ai un beau maillot et des podiums régulièrement. Je suis maintenant au club de Blagnac et je claque un 35'45", 7ème au scratch, 3ème V1.
Quelques semaines plus tard, j'établirai mon record sur la distance en 34'58". Sous les 35, un but atteint.




2007 : il y a du trailer dans le look, mais toujours en club et un chrono à 35'48". Il fait très froid cette année là, -7° le matin avant la course.
Toujours 7ème au scratch, 3ème V1.



2008 : quelques semaines avant, gros problème, j'ai fait une phlébite. Immobilisé quelque temps, le spécialiste m'autorise à courir, mais tout doux.
J'effectue donc une course tout en retenue, n'accélérant qu'à la fin, juste pour être sous les 50', en 49'44".





2009 : rebelote, phlébite début novembre alors que j'avais arrêté les cachets. Mais prise à temps cette fois, elle m'a peu handicapé. Résultat  : 37'55"





2010 : en fin de Challenge des Trails du Sud Ouest je suis en forme, mais moins entraîné spécifiquement.
La photo est là pour témoigner que j'ai tout donné, pour un chrono final de 37'24".




2011 : les Hospitaliers courus quelques temps auparavant, ce n'est toujours pas la prépa idéale pour avoir une vitesse optimale. Encore une fois je me défonce mais un vent puissant aura perturbé mes plans et m'aura empêché de passer sous les 37'. Résultat : 37'06





Voici en chiffres, les résultats de ces neuf premières éditions.
Et si je n'ai parlé que de performances, la Boucle du Confluent est loin de se résumer à cela : c'est une sacré bande d'organisateurs, bien sympathiques, qui sont pour la plupart des fous d'ultra arpentant sentiers, routes et autres 24h. On se sent bien chez eux et on a plaisir à y revenir chaque année.





La dixième édition approche donc et je m'y suis plutôt bien préparé. Pas de très longues distances depuis le GRP, l'UTAT parcouru en semi touriste, suivi de courses dynamiques comme la C2C, le Tour de Montbel ou le Trail Larzac Dourbie. Des fractionnés pratiqués régulièrement, même hors stade et sans club, et une progression que j'ai pu constater sur mes chronos.

Je vais donc m'aventurer à un pronostic, plutôt un objectif d'ailleurs : passer sous les 37', ce qui semble acquis, et m'approcher des 36, le plus possible. Donc en dessous de 36'30", l'objectif sera atteint.



***


Edition 2012
 
Quelques lignes au-dessus, on peut lire :
" plutôt un objectif d'ailleurs : passer sous les 37', ce qui semble acquis, et m'approcher des 36, le plus possible."
Quelle erreur de croire un résultat acquis... 

Tout commence comme souvent par un mini stand de présentation des Citadelles, avec des coureurs curieux, intéressés ou connaisseurs. 



J'effectue un bon échauffement dans les règles et me retrouve dans le sas élite (sous les 37') où je discute  avec les uns et les autres jusqu'au départ.

Ça part vite, comme d'habitude sur cette distance, mais je ne me laisse pas emporter par le peloton des rapides et j’effectue un très bon premier kilomètre en 3'33" (objectif 3'36" pour un but final de 36').

Je dois déjà m'endormir un peu ou trop gérer pour ne pas me cramer sur le second, couru en 3'44.


Je dépasse un instant Berty l'ariégeois avec qui nous ne sommes jamais très loin en course, mais il repasse et prend peu à peu un écart que je ne comblerai jamais. Troisième kilomètre en 3'49, c'est lent.


Le quatrième ne vaut pas beaucoup mieux en 3'46. Je sais bien que je ne suis pas à fond, mais mon esprit de me pousse pas à vraiment accélérer, attendant plus tard pour donner. Ce n'est pas comme ça qu'on fait un temps... 



Je rate mon bip sur le chrono à la mi course, je dois approcher de la minute en trop pour ces 5km parcourus. Je saisis vite fait un verre d'eau et poursuis, attaquant cette seconde moitié de course en accélérant enfin un peu.


Depuis quasiment le début, je fais course commune avant mon voisin en rouge et ça m'aidera pas mal à maintenir un bon rythme. On commence à reprendre des gars peut être partis trop vite.
J'ai raté deux autres bips,mais je dois tourner en 3'45 environ.




D'après la photo, j'ai un peu donné quand même.


Le 8ème kilomètre est parcouru en 3'51, toujours pas dans mes prévisions. Je prends un gel coup de fouet pour finir plus fort, mais je n'ai pas vraiment senti l'effet turbo même si avec mon voisin on a encore repris des gars.





 Le neuvième est couru en 3'46, puis  dans le dernier je porte enfin un vrai effort (3'37") même si je sens bien qu'il n'est pas comparable à celui des années précédentes. Je suis déjà déçu par mon chrono, bien avant la ligne d'arrivée.


 Mon voisin arrive à accélérer mieux que moi et il finira cinq secondes devant.

Il n'y a qu'à la vue du chrono d'arrivée que j'accélérerai plus fort pour passer la ligne juste une seconde sous les 37'30". Je ne suis pas vidé, je n'ai pas mal aux jambes et je n'aurai aucune courbature, signe que j'étais bien loin du maximum. 
Mais je n'ai pas trouvé la volonté, le déclic pour me défoncer comme j'ai pu le faire durant des fractionnés en me répétant 36 minutes, 36 minutes, 36 minutes...


La déception un peu avalée, la suite est sympathique même si la remise des prix est (très) longue. Mais les organisateurs le savent, ça fait partie des traditions ici.


Avec cinq autres coureurs, nous sommes appelés sur le podium pour être remerciés par l'organisation pour notre participation aux dix éditions qui ont eu lieu.
Bonne nouvelle, nous sommes également invités pour les dix prochaines éditions.


Nous avons aussi droit à un T shirt personnalisé pour l'ensemble de notre œuvre.


La joyeuse et efficace troupe des bénévoles de la Boucle du Confluent.
J'en profite pour livrer un scoop à mes fidèles lecteurs, je vais certainement m'essayer au 24h qu'ils organisent au printemps, si la fin du monde n'a pas lieu, évidemment.


J'ai aussi pu profiter du repas d'après course en leur compagnie, une très bonne paella dégustée tout en discutant de trail.


Dommage pour cette dixième édition où j'ai raté mon chrono, j'aurais l'occasion de me rattraper durant les dix prochaines.


samedi 10 novembre 2012

- Hospitaliers 2012



Tous les chemins mènent à Saint Rome de Cernon, mais ensuite chacun choisit sa voie : celle de Millau et des Templiers ou bien celle de Nant et des Hospitaliers. Pour moi le choix est fait, ce sera le charmant petit village où la première chose que je vois en arrivant est une voiture avec des phares jaunes. Tout un symbole de résistance.



 Ce qui ont lu la Tour Sombre de Stephen King, comme je le fais en ce moment, ne s'étonneront pas qu'au Domaine du Roc Nantais ma chambre soit la 19.
Mais la nuit n'y est pas très bonne, du bruit jusqu'à assez tard, l'inconfort d'une chambre inconnue et un réveil matinal pour aller installer mon stand. Heureusement je ne cours pas l'ultra.



9h ouverture du salon, mon mini stand est prêt . Les buffs restant des années précédentes ont du succès et le motif du Tshirt 2012 plaît toujours.



Le cadre est sympathique dans cette ancienne église, même si il fait froid.


Beaucoup de rencontres et de discussions autour du salon ou bien dans les rues de Nant, l'ambiance est bonne , chaleureuse, nous sommes bien ici.



Je mange vers 11h,  pour un départ à 14h, mais je n'ai rien prévu de spécial et je prends ce qui me fait envie à la boulangerie voisine : brioche noix/roquefort, quiche avec la même composition et brownie en dessert.
Ce ne sera pas la meilleure idée de la journée.


Dehors le soleil brille et la distribution de flyers se poursuit.


Un peu après 13h je vais me changer et effectuer un bref échauffement.


Il sera trop court mais je tiens à pénétrer avec les premiers dans le sas de départ afin de ne pas être coincé dans le peloton.



L'attente est un peu longue et j'en profite pour discuter avec David Andrieu, lauréat 2012 du Challenge des Trails du Sud Ouest et futur vainqueur ici.



 Vers 14h15, le départ est donné. Je pars en tête mais pas trop vite, je n'ai de toute façon pas de grosse ambition ici, je m'estime devoir finir dans les 20/30 premiers.



Après la traversée du village, ce sont 2 bons kilomètres de route qui nous attendent puis un chemin plat. Je vais vite mais sans m'épuiser, ce n'est pas un 10km route, et je me fais dépasser par pas mal de coureurs. 




 Mais dès la première côte, alors que je continue à courir, je dépasse pas mal de coureurs qui se sont mis à marcher. Je tiens en courant aussi longtemps que je peux, puis pour ne pas m'épuiser trop tôt j'alterne course et marche. Je progresse ainsi très bien en mode cabri, continuant à gagner quelques places.


 Dès la fin de la côté, on s'engage sur des pistes plates parcourues à bonne allure. Il y a pas mal de spectateurs aux abords des Liquisses, pas mal de têtes connues et d'encouragements et on m'annonce dans les 25 premiers.





 Passé le hameau, c'est le début d'une très longue partie roulante sur le causse du Larzac. On alterne de larges chemins avec des zigzags entre les arbustes et quelques toutes petites bosses. C'est nerveux, ça va vite et il faut faire attention à quelques parties parsemées de cailloux.


Aux alentours des 50 minutes de course, j'ai un coup de moins bien. J'ai depuis le début quelques remontées de mon lourd repas du matin et en ce moment j'ai envie d'aller au toilettes, ainsi qu'un petit point de côté.
Je serre les dents sans trop baisser le tempo et tous ces soucis finiront par disparaître.
J'arrive ainsi au ravito où je passe sans voir le célébrissime José Bové qui était pourtant là. J'avale très vite un demi verre de coca (pas bon, une imitation) et poursuis ma course sur le causse.



Fini cette longue partie roulante,  voici venir une première belle descente. 
Nous sommes un groupe de cinq ou six coureurs en file indienne,  lancés à vive allure sur quelques superbes monotraces à travers buis et arbustes.
Placé en seconde position, j'ai juste une distance de sécurité par rapport au premier qui me permet de voir les difficultés du terrain.
C'est pour moi le moment fort de la course, je suis pleinement conscient de vivre un instant mémorable, enchaînant avec ce groupe soudé les virages et les relances. Un régal.



 Après quelques passages plus glissants et délicats, on aborde une courte montée qui nous amène aux abords de St Sauveur. Toujours beaucoup de spectateurs pour nous encourager et toujours environ à la vingtième place.





Passé St Sauveur vient une grosse descente en lacets au milieu des buis, les mitaines sont bien utiles pour s'accrocher un peu partout. Mes souvenirs sont un peu troubles mais c'est assez court me semble t il.
On traverse ensuite un pont en pierre sur la Dourbie, le temps d'échanger un regard avec une jolie spectatrice, puis c'est parti en direction de Cantobre.
Le début de la montée est sur piste, en faux plat montant et j'y rencontre mon deuxième coup de mou du jour. Je suis bien quand ça monte franchement mais un peu lent sur ce genre de terrain quand la fatigue se fait sentir.


 Mais on parvient assez vite  au joli passage sous les falaises avant de plonger dans la courte descente technique. Je fais attention, pas envie de me blesser ici.


En bas, une petite passerelle  métallique nous permet de traverser le ruisseau avant d'aborder une montée très raide vers le village. Je m'y sens bien, j'ai même chaud et remonte mes manches, tout en dépassant un ou deux coureurs.






 Après la corde à noeuds qui me permet de me hisser sur la dernière partie, c'est la sortie au grand jour devant pas mal de spectateurs et de copains. On m'annonce 25ème je crois, je relance de suite en direction du ravito avec une stratégie claire en tête, que j'applique aussitôt : boire un coca en remplissant mon bidon d'eau, prendre un crêpe à la volée et foncer. Pas plus d'une minute.

Aborder la descente qui suit la bouche pleine et la crêpe à la main n'est pas évident, mais il était hors de question que je ne m'accorde pas ce plaisir. Elle est rapidement avalée et je peux m'aider des mains pour remonter le ruisseau asséché mais glissant en direction du petit pont sous lequel on passe.









 C'est dur mais je suis toujours motivé et en forme, environ 20ème maintenant après mon arrêt express au ravito.









Je fais par la suite une énorme montée  alors que les pentes sont assez raides, suivi par un seul coureur et certainement boosté par l'énergie apportée par la crêpe (?).
On double deux gars dont un à la dérive (lecteur du blog me semble t il). Je lui demande si ça va, il me répond "Non" et tout en poursuivant je lui propose à manger, vu qu'il n'a rien. Il accepte et je lui envoie une pâte de fruits, déjà éloigné de quelques mètres au-dessus de lui. Du coup, j'en mange la moitié d'une également.

Après cette belle montée, on arrive sur un sentier qui monte à travers de jolis bois. J'alterne course et marche, toujours suivi par un coureur, en 18ème position. Sur le plateau roulant qui suit, j'avale un gel coup de fouet pour essayer de maintenir un bon rythme. L'effet est immédiat alors que je trottine, je me fais dépasser d'un coup par quatre ou cinq coureurs...

Je suis prêt à me mettre à marcher, mais une visite mentale positive me donne l'énergie suffisante pour continuer en courant , même lentement.

Puis c'est enfin le début de la fabuleuse descente du Roc Nantais. Je sens bien que je n'ai pas assez de force en moi pour l'aborder aussi vite que je pourrais le faire en étant frais. Du coup je me fais encore reprendre par deux coureurs. Je poursuis et alors que j'en entends un autre juste derrière moi, je trouve un peu d'énergie pour accélérer et ne pas me faire doubler.



Mais il me passe dès les premiers mètres plats aux abords de Nant. Je ne lâche pas et encouragé par un public toujours chaleureux, je le repasse sur la petite côte du vieux pont.
Je déboule dans la descente de la petite rue, enchaîne la remontée en courant pour un final à une bonne allure.



Je double même un coureur au dernier moment, vu qu'il a eu l'étrange idée de se mettre à marcher à quelques mètres de la ligne d'arrivée.


Je termine 25ème, pile dans mes prévisions, en 3h07 pour ces 30km et 1200m+.

Je suis très content de ma course, la partie roulante sur le causse est longue mais il y a  vraiment de supers passages et on peut courir quasiment partout sans inquiétude par rapport à un terrain trop technique. Je connaissais toute la partie depuis Cantobre pour l'avoir parcourue plusieurs fois mais ça reste toujours un monument du trail, avec le petit plus des crêpes de Cantobre.


 Après avoir plié mon stand et pris une bonne douche, je retrouve les amis pour boire un coup avant d'enchaîner par un bon resto.
Manu se prépare pour sa course du lendemain, Steve a couru tranquille en filmant et Romain a dû abandonner avant de pouvoir apprécier les crêpes.

Pour découvrir le parcours en presque intégralité, la vidéo de Steve :





 Après une nuit trop courte et bruyante (mon voisin ronfleur se reconnaîtra ;-)), je suis fatigué mais en spectateur au départ du 75km.





Avec Steve et Romain, nous irons nous poster à St Jean du Bruel pour voir les coureurs passer au lever du jour.















On arrivera ensuite juste à temps à Dourbies pour voir les premiers passer. 














 De bons moments passés à encourager des copains, des connaissances d'ici ou là et des  inconnus, tout en prenant des photos.














 Une vision différente et charmante du trail.



Le ravito de Dourbies, bières à volonté !
 








Je suis toujours très fatigué et abrité de la fine pluie qui tombe, je finis par somnoler au bord du chemin. Manu arrive plus tard, avec la tête des mauvais jours. Il a mal partout, n'a plus le moral sans doute et ne souhaite pas continuer. Il rentrera sur Nant avec nous.


On se retrouve donc tous les quatre pour partager le très bon repas d'après course proposé par l'organisation. Le retour est ensuite très long entre la pluie, la nuit et la fatigue. Une sieste à mi-chemin aura été nécessaire pour un voyage serein.

Nul besoin de préciser que je me suis régalé, on l'aura bien compris à la lecture de ce récit. J'avais testé les Hospitaliers l'an dernier, le Larzac Dourbies cette année, de très belles courses avec un nombre de participants raisonnablement limité et une superbe ambiance durant ces deux jours passés au sein de Nant. La légende du trail est toujours vivante.

***

La galerie des photos prises sur les Hospitaliers :

  
Merci à toutes celles et ceux qui m'ont fait passer des photos de ma course et à ceux à qui j'en ai piqué pour illustrer le tracé.