dimanche 29 août 2010

- Trail des Cazelles 2010


Samedi aprem, me voici à Cahors pour retirer mon dossard. Ca commence mal, finalement le retrait n'est pas possible à Intersport mais ça me permet de rencontrer un sympathique lecteur de ce blog.
De là, je trace aux ruines de Mader, ce lieu chargé d'ondes positives après le Trail Off de la Gariotte, le Trail Off de la Gariotte 2010 et la reco Trail des Cazelles : reco blanche.





Je vais marcher sur les sentiers pour faire tomber la pression que je me suis mise car j'ai envie d'être dans les cinq premiers. Cela a engendré quelques questions existentielles du type camelback ou bidon, appareil photo ou pas, à quel ravito m'arrêter, etc.
La tache n'est surtout pas simple avec la présence de presque tous ceux qui me précèdent au classement du challenge plus Abel Gonzales, régulièrement devant moi. Cela me classe déjà 6ème, pas bien…










La soirée est tranquille, adieu demi citron et pizza, retour aux fondamentaux, des pâtes et de l'eau claire. Le passage bruyant d'une montgolfière sera le seul trouble au calme de Mader.





J'assiste juste avant de me coucher au joli spectacle d'un lever de lune d'un bel orange, ce que montre assez mal la photo toute pourrie.




La nuit est bonne quand vers 2h30 arrive une voiture avec de la musique. Ca va passer…Cinq minutes plus tard, deuxième voiture avec la sono à fond, puis une troisième avec un couple qui s'isole, garé près de moi. Ok, vous avez gagné, je dégage. Avantage de la 306 camping car, j'ai vite fait de migrer vers ailleurs et bien m'en a pris, car j'ai croisé sur la petite route 2 ou 3 voitures remplies de djeuns en pleine forme. Fin de nuit sans bon sommeil sur le site de la course à Pradines.




***




Photos tirées des différentes recos plus celle offerte à l'arrivée.







A 8h30, le départ est donné. Ca démarre calmement, on plaisante entre nous et l'allure me convient. On voit que Julien n'est pas là pour partir comme une fusée.







Jacques Granier est devant et maintient ce rythme raisonnable, autant en bord de Lot que dans la longue et progressive montée vers l'aire d'envol des parapentes.







Quand ça monte plus on marche, tout va bien. Nous sommes une dizaine à vue d'œil et je sens quelques coureurs non connus impatients, frustrés par ce rythme.





Dans la superbe descente sur Douelle, Abel et un gars en bleu prennent un peu d'avance sur notre groupe.





Après la traversée du village, on attaque la rude montée vers Mader, mais toujours raisonnablement, en marchant quand c'est trop raide. On reprend les deux échappés, le gars en bleu explosera sans doute par la suite car je le verrai arriver bien longtemps après nous à Pradines.







Passé Mader, nous suivons un monotrace, roulant au début et bien pentu sur la fin, une jolie partie courue lors du Off de mai. Le groupe de 6 ou 7 rentre ensuite sur le plateau qui nous mène vers Labouisse. C'est assez excitant d'être comme ça en tête de la course, Abel donne le rythme, derrière les positions varient entre Jacques, Benoît, 2 ou 3 inconnus, moi-même et Sébastien dont je ne doute pas de la victoire.





La vitesse est toujours raisonnable, je vais bien et commence à penser aux endroits où je pourrais tenter une accélération sur la fin de parcours. Mais nous n'en sommes pas là.







Passé cette partie roulante sur pistes, nous rentrons dans la descente à travers bois. Partie finalement amusante, tout en zig zag et en saut d'obstacles, elle est bien balisée et nous mène à St Vincent pour le 1er ravito du km16.

Panique à l'arrivée, quelques verres servis mais pas de bouteille d'eau disponible pour remplir le bidon. Un bénévole en attrape une, je fais le plein et la passe à ceux qui attendent derrière, Sébastien et Jacques entre autre.






Je repars quatrième dans la jolie montée vers la croix. Je regarde de temps en temps les beaux paysages de la vallée du Lot mais je ne les apprécie pas comme lors d'une sortie tranquille. Le rythme a un peu augmenté, peut être pour essayer de distancer les retardés au ravito.






Mais je sais bien qu'ils vont revenir, ce qui arrive dans la grande descente en lacets qui suit. Ca ne laisse pas trop le temps de récupérer car une énorme côte nous attend en suivant. Le groupe est toujours homogène, 6 ou 7 coureurs qui se tiennent.





Nouvelle partie roulante ensuite, sur des pistes qui traversent des vignes. Nous sommes vers les 2h30 de course et je commence à faiblir. Je sens que je me fais un peu distancer mais je force pour revenir et collé dans le sillage des autres, j'avance plus facilement sur ces portions roulantes.
En file indienne, nous abordons une nouvelle descente, toujours technique avec pas mal de cailloux. Dans la vallée, nous enchaînons avec une longue partie plane sur un chemin ombragé. Je prends un gel pour me refaire et pour préparer la nouvelle côte qui va arriver. Je laisse l'emballage aux bénévoles au bas du mur tandis que Sébastien s'arrête boire un verre d'eau (emplacement du ravito du Off 2010).

La pente est à nouveau monstrueuse, je monte plié en deux, les mains sur les cuisses. Sébastien me passe à un bon rythme, cette fois il semble lancé. Effectivement il double tout le monde, seul Benoît arrive à s'accrocher. Le groupe explose, Jacques et le lotois suivent, puis Abel et enfin, un peu plus loin, moi en sixième position. C'est mal engagé pour ma 5ème place.




La côte se termine, le single s'aplanit et il faut relancer, pas facile…

Il fait chaud maintenant et faute de casquette le buff me protègera du soleil. Abel est en ligne de mire depuis un moment et alors que l'on approche du rocher surplombant Douelles, je le sens faiblir. Il marche maintenant dans les petites pentes et j'arrive donc à le dépasser, sans un mot. Ce n'est pas super sympa, mais c'est la course et je veux cette 5ème place. On discutera plus tard, après l'arrivée, et je découvrirai un gars bien sympa. En attendant, j'essaie de creuser le plus grand écart possible.







Petit détour par la gariotte, je m'en serai passé, et même si je connais les raccourcis je suis scrupuleusement le tracé.






Après un bout de piste, je plonge dans l'énorme descente où j'aperçois le 4ème en bas. Je descends vite dans ces éboulis glissants et je fais quelques mètres en glissade incontrôlée sur les fesses. Pas de bobo.






D'après le profil de la course que j'ai fait, le ravito devrait être au 30ème, en bas de cette descente. Mais rien, il faut grimper un nouveau mur et mon bidon est presque vide. Un bout de piste en haut et j'arrive à la table où se restaure le quatrième, le lotois Daniel. Il me regarde et dit en souriant aux bénévoles "Ca va, il est aussi cuit que moi". Exact, je suis déjà raide. Alors qu'il repart, je grignote 2 gâteaux d'apéro accompagnés de coca pendant que le bénévole remplit ma gourde. Personne en vue derrière alors que je me relance, difficilement. Je cours partout autant que possible, m'accorde quelques pas de marche de temps en temps, je suis cuit mais ne veux pas faiblir.







Il fait très chaud, je m'imagine me baigner dans la rivière à l'arrivée mais en attendant je compte m'arrêter m'asperger à la fontaine, au coeur de la descente dans les buis. Mais la vue de l'eau croupie me repousse plus qu'elle m'attire, je poursuis ma descente sans me rafraichir.
Nouvelle montée et avantage de la reco, je sais que c'est la dernière sérieuse. Je peine mais avance toujours et sans que je m'y attende les SYSAs reviennent faire un tour rapide. Je pense aussi aux potes suivis sur le net et qui ont abandonné sur le GRP, je suis toujours en course et je dois avancer, vite.
Je pense aussi à Pascal et comme à Montricoux ou Ikalana je l'imagine bien revenir et me laisser sur place. Peut être qu'Abel aussi va se refaire et me doubler, alors pas le choix, je cours, je relance.
Je retrouve le parcours du 15km, vois Cahors sur la droite, j'imagine qu'il reste 5 ou 6km. Mais non, soulagement, j'arrive au panneau indiquant 3km. C'est presque fait…







Je ne relâche pas mon effort sur les pistes roulantes du final, juste le temps de boire un verre d'eau à un poste d'aiguilleur, obsédé par le coureur qui pourrait me piquer ma 5ème place. Si j'avais su : le 6ème arrivera finalement 22 minutes après moi.
Je m'engage donc dans la dernière descente, traverse les rues de Pradines et enfin voici la prairie et la ligne d'arrivée. Je la franchis complètement vidé, épuisé, très heureux mais aussi surpris de retrouver là Pascal, Marc Olivier et Abel, tous ayant abandonné, victimes de maux divers.







Je bois un peu de coca, je n'ai pas faim et je sens que ça ne va pas. Je pars m'isoler à ma voiture, je m'assieds, attends que ça passe. Je bois avec plaisir mon Candy Up du matin, bien frais, mais cinq minutes après je suis vraiment mal. Je sens que ça monte et hop, distribution de lait chocolaté sur le goudron. Deuxième jet juste après, puis je me dirige vers les toilettes. Un coureur (Olivier je crois) m'attend et me demande si ça va. Pas le temps de lui répondre, je vidange une nouvelle fois.
Soulagé, je vais me sentir ensuite un peu mieux mais très fatigué. Je ne m'éternise pas sous la douche glacée et je rejoins la ligne d'arrivée, une St Yorre à la main.







Ma tête de zombie fait bien rire Pascal, j'en rie aussi même si je suis toujours faible. J'assiste aux arrivées, chaque coureur a droit à un bon d'achat Intersport, sa photo en course et un petit panier repas, sympa.












Joli moment où les 3ème et 4ème filles arrivent ensemble, encore des lectrices de Sentier Libre ;-)








Petit à petit je reprends quelques forces et arrive à manger un bout des excellents gâteaux fait maison disposés au ravito. Arrive l'heure des podiums, les cinq premiers sont récompensés et cette place je l'ai brillamment gagnée. Je reçois entre autre une pièce essentielle et qui manquait à ma 306 camping car, une mini glacière.
Et comme malheureusement il y avait peu de coureurs inscrits, plutôt que d'effectuer un tirage au sort les organisateurs ont ensuite distribué à tous quelques petits lots.









S'en suit un rapide debriefing où l'on rassure Sébastien, l'organisateur de cette première. Bien sûr quelques intersections méritaient un peu plus de balisage, bien sûr il y avait quelques petits détails à améliorer, mais pour un coup d'essai, sans véritable équipe pour l'aider, ce fut une belle réussite. Je connaissais le parcours et ne fus donc pas surpris, mais c'est un tracé de toute beauté (surtout si on prend le temps d'admirer), quelques parties roulantes mais surtout d'énormes côtes et de belles descentes assez techniques.








Tous les ingrédients d'un trail passionnant sont là, avec plus de pub et une meilleure date dans le calendrier, ça ne peut que marcher.













Détails techniques : environ 40km, 1570md, 4h17 pour moi et presque 4 heures pour Sébastien.







mercredi 18 août 2010

- Trail Ikalana 2010

Et un excellent week end de trail de plus, bien moins exotique que les premières impressions à l'arrivée sur place pouvaient le laisser croire.



C'est juste un cirque qui est installé à côté de la salle de remise des dossards.



J'installe à l'entrée un mini stand pour présenter l'édition 2011 des Citadelles. Mais non, je ne suis pas en avance.
Je retrouve ensuite Manu "le tarnais" , puis Julien et ses parents. Pendant qu'ils partent repérer un peu le circuit, nous allons avec Manu rechercher une pizzeria pour le soir.






Un peu plus tard, nous retrouvons Manue et Christian avec qui nous allons tester le demi local.


Tout ce petit monde se retrouve donc pour déguster pâtes, pizza et autre mousse au chocolat auprès du lac. Le ciel est menaçant mais il ne pleuvra pas.


Ensuite la nuit est fraîche mais bonne, pour un réveil avant la sonnerie programmée.


Me voici prêt pour ma 6ème étape du challenge, objectif top10, ça devrait le faire, j'ai bien bossé le roulant.





Je prends le temps de me préparer, toujours aussi longuement, de m'échauffer et je retrouve sur la ligne toutes les connaissances.

L'ambiance est toujours aussi bonne.




Le profil de la course, roulant donc, 34km pour environ 800md. Ravitos estimés aux km12, 20
et 28.






On démarre à 8h30, ça part assez vite mais je n'essaie pas de suivre les cinq premiers lièvres, trop rapides. Il y a dedans Julien qui finira 3ème, bravo à lui, c'est son premier podium mais certainement pas le dernier.


Je reste donc dans un groupe de chasse, en neuvième position, après un début un peu poussif.

Je fais tout le début de course avec Jacques Granier, on double un jeune parti devant, me voilà 8ème.




On rejoint ensuite les derniers coureurs du 22km et on se lance dans une grande partie de dépassements. Ce n'est pas évident partout, surtout dans la descente d'un sentier encaissé où l'on double comme on peu, en s'excusant , en remerciant ou en passant sur les côtés quand ils ne se serrent pas assez vite.

Je bouscule d'ailleurs un peu un gars qui ne bougeait pas malgré mon "Pardon", je l'entends râler dans mon dos et je continue, pas très fier de comment ça s'est passé.






On sort ensuite du sentier encaissé et ça devient plus simple pour doubler. Une tape dans la main de Marc Andrieux en passant et un peu plus loin, une claque dans le dos de Christian, le père de Julien.





Je rattrape ensuite Christian qui fait le 22km et prend cette photo. Là je suis devant Jacques mais les positions vont changer plusieurs fois. On quitte ensuite le circuit commun pour une partie propre au 33km.

J'arrive au premier ravito juste derrière Jacques qui s'arrête remplir son bidon. Le camelback bien plein, je passe sans m'arrêter et je fonce , espérant le distancer ici.

Peine perdue, après une belle descente et une remontée dans les bois, le revoilà derrière moi.


Puis nous arrivons sur le plateau, avec de longs chemins à parcourir et le regard qui porte loin.

Jacques met le turbo et s'éloigne peu à peu.


Toujours huitième, je le vois au loin s'arrêter au deuxième ravito. Le temps que j'y arrive, deux minutes ont dû passer. Un coup d'oeil sur la table et je me laisse tenter par un bout de saucisson et de fromage. Un regard en arrière, personne au loin sur le causse.


Un peu plus loin, j'hésite à tenter une vidange en courant pour ne pas perdre de temps, mais ça me paraît risqué. Je m'arrête donc uriner , même pas trente secondes perdues et toujours personne en vue bien que nous soyons à nouveau sur le parcours commun avec le 22km.






Je finis par rejoindre des concurrents de cette course et de suite je me sens moins seul que sur les pistes sans fin du causse. Les chemins sont larges et je dépasse sans mal, ou m'excuse quand je dois demander le passage.

Je reviens derrière le gars que j'avais un peu bousculé en début de course et en passant je m'en excuse. Il est souriant et me dit qu'il n'y pas de problème.


Ma course se poursuit, toujours un bon rythme même si je sens que j'ai faibli et que les jambes commencent à être un peu douloureuses. Mais je reste concentré, je respire bien et je me motive en pensant à cette huitième place que je tiens.




- William, monsieur Trail des Puechs -


Je ne m'arrête pas aux ravitos suivants, j'ai avec moi tout ce qu'il faut.

Puis j'attaque le petit monotrace dans les bois en bord de lac, je ne suis plus très loin de l'arrivée alors que je continue à doubler les coureurs du 22km.


Puis alors que je vais débuter le final sur la piste cyclable, j'entends un pas rapide derrière moi. A moins qu'un "22km" ait mis le turbo, c'est un de ma course qui revient.

Je me retourne et reconnaît Pascal qui arrive bien vite. C'est un moindre mal, à perdre une place autant qu'elle profite à un copain.

Il me dépasse et me dit : "Tu t'accroches ?". Je réponds que je vais essayer mais il va trop vite pour moi. Cependant, ça m'aura bien boosté et de le suivre à distance m'a permis de faire un beau final.

J'en termine en 2h46, à la neuvième place donc, juste derrière Pascal.






Le temps de boire du Coca et de discuter un peu, je repars voir le passage sur le barrage, final difficile après tous ces kilomètres à courir (je n'ai marché que dans la côte après le troisième ravito).




Puis je retrouve les potes du challenge, Julien, Pascal et Marc Olivier.




On effectue en commun un petit footing de récup, avant d'aller assister à d'autres arrivées, notamment celle de Manu qui a été malade et a eu une course difficile.


Je discute aussi avec William, content du succès qu'a eu le Trail des Puechs. Il m'annonce qu'il m'a vu 11ème au classement. Il a dû mal voir.


Un peu plus tard je vais vérifier et je constate effectivement cette anomalie. Je vais m'en plaindre auprès de l'organisation, mais sur le pointage de l'arrivée c'est bien ça. Pascal lui aussi a perdu deux places.


Cet incident va alimenter les discussions pendant le sympathique apéro que je prends au camping avec les proches de Pascal et Julien. Quelques verres plus loin, on arrivera juste à temps pour manger alors qu'il n'y a presque plus personne et que les bénévoles commencent à plier.


Le week end fut donc encore une fois très bon, si ce n'est le problème de ces deux places perdues mystérieusement (alors que le balisage était excellent).


Mais j'ai là dessus ma petite théorie : je pense qu'en ce 15 août, fête religieuse, le Seigneur dans sa bonté aura montré à ces deux coureurs la voie à suivre ( en l'occurrence, la plus courte) .