jeudi 7 décembre 2017

Hivernale des Templiers


Hivernale des Templiers
Marathon de l'Orthis
36km - 1700md




Il y a des jours où on ferait mieux de rester couché, ça pourrait être un bon résumé de la course, même si ce n'est pas aussi simple.
Samedi, Limoux. La neige est tombée et nous réalisons une belle sortie au Pic de Brau. Il fait froid mais on se régale. La journée se poursuit, avec ses hauts et ses bas. Une neige légère tombe et je ne suis pas chaud pour faire la route vers l'Aveyron. Marion est plus motivée et finalement nous partons. Climat glacial, mais pas de neige sur la route, tout se passe bien.




On rejoint notre hôtel et un bon resto, sur l'aire du Larzac, avant un bon dodo.

Dès le matin c'est plus compliqué. Nous sommes à peu près dans les temps pour rejoindre Roquefort, mais les vitres de la voiture sont plus que gelées, et rien pour gratter...
Chauffage à fond pendant de longues minutes, puis j'arrive à dégager une fenêtre pour conduire en grattant le pare brise avec un tube de Nok.
Conduite prudente pour rejoindre Roquefort où l'on arrive peu de temps avant le départ. Je file retirer les dossards pendant que Marion fait demi tour.
C'est évidemment quand on est pressé que tout va mal : pas de problème pour retirer le dossard de Marion, mais je ne suis pas sur la liste des inscrits, alors que j'étais sur celle envoyée par l'orga dans la semaine. On m'envoie à l'accueil, pourparlers, recherches, pendant que l'horloge tourne. Ils me trouvent finalement sur la liste du 24km alors que je fais le 35. On me file un dossard, un tshirt sympa, un buff qui ne ressemble à rien et je fonce vers la sortie avec Marion garée en double file avec les détresses.
On m'interpelle, c'est Thomas Lorblanchet. Sympa de se revoir là. Je lui explique mes malheurs, il me chambre en me disant que si ça commence comme ça je ne devrais pas prendre le départ.



Puis on fonce se garer à l'arrache en bord de route, laissant la chienne Pomme à l'intérieur pour quelques heures, et on court vers le départ. On y arrive trois minutes avant le signal, bloqués tout au fond du peloton.


J'avais choisi cette nouvelle déclinaison des Templiers car la course était annoncée avec peu d'inscrits, 600, pour retrouver l'esprit d'origine disaient ils. Mais l'orga des Templiers ne change pas, c'est passé à 800 coureurs, puis là on nous annonce plus de 1000 au départ. Quand on se préoccupe plus des rentrées d'argent que du bien être des coureurs...


Le départ est donc donné et pour nous commence une dure mission, remonter des centaines de coureurs. Pas facile dans les rues de la ville, mais on y arrive bien ensuite en courant dans l'herbe sur les côtés de la route descendante et sur les chemins qui suivent. Assez vite on arrive à trouver de l'espace et à faire notre course.


Il faut préciser que nous sommes là pour profiter des paysages et découvrir de nouveaux sentiers, sans aucune prétention de classement ou de chrono.


Mais la première heure est quand même compliquée. C'est vrai que le fait que Pomme soit bloquée dans la voiture peut faire craindre qu'elle fasse des dégâts, mais un quart d'heure de plus ou de moins ni changera rien. En tous cas c'est ce que je pense, mais Marion semble elle vouloir foncer.
Alors que l'on a pris un bon rythme, un peu ralentis sur un monotrace étroit montant dans les buis, elle s'épuise à dépasser comme elle peut les coureurs sur les côtés. Je ne suis pas, si on doit gagner des places ou du temps on pourra le faire plus tard.


Finalement, voyant que je ne suis pas, Marion m'attend un peu plus haut. Anecdote, elle avait doublé Karine Herry qui la repassera pendant cette attente.
J'arrive donc au bout de quelques minutes et on repart ensemble, on se retrouve enfin après un début compliqué.









On passe là de bons moments, jamais seuls évidemment vu le nombre d'engagés, mais dans de jolis paysages. Il fait toujours très froid et ça ne changera pas de la journée, ce sera même pire sur les parties ventées ou sur certains passages bien ombragés.








On a trouvé notre rythme et on va donc côtoyer les mêmes coureurs pendant un moment. L'ambiance est bonne, entre nous et avec eux.
Comme avec les bénévoles ou les spectateurs qui se gèlent au bord des chemins.







Il y a sur le parcours beaucoup de chemins, trop, mais aussi heureusement quelques beaux petits sentiers. Les descentes, parfois gelées, ne seront pas évidentes partout mais on s'y amusera bien.






Et puis arrivent la voie ferrée et sa succession de tunnels. On passe le premier en aveugles, un peu aidés par la frontale d'un coureur, puis on sort ma lampe pour le second. Le temps de la ranger, voici un troisième tunnel. En restant au milieu, bien entre les rails, ça passe.








Et au bout du tunnel, voici la gare et le premier ravito.
13km en 1h30 environ, c'est bien.
Le ravito est assez fourni, je prends un coca, un bout de fromage et des chips, et on repart. Marion n'aime toujours pas s'y attarder.



Après le ravito, vient un bout de route descendante. On court assez vite, ça tape et ce n'est pas super agréable.
Puis vient un beau sentier montant. En forme je commence à bien envoyer, doublant pas mal de coureurs avec Marion juste derrière moi.
Je commence à sentir une petite douleur dans le mollet gauche, qui semble se déplacer avant de s'intensifier, m'obligeant à m'arrêter. Je boîte, on pense à une crampe et je m'étire contre un arbre.
Ça soulage un peu, mais c'est délicat. C'est douloureux en montée et sur le plat, je suis obligé de courir sur la pointe du pied pour moins souffrir. En descente ça va mieux, mais c'est pénalisant.
Marion me suggère d'arrêter au prochain ravito, mais je n'y pense même pas. Je vais moins vite mais je peux courir, en plus on ne sait jamais combien de temps il faut avant d'être évacué d'un point d'abandon.



On poursuit donc, bien moins souriants qu'au début, et on arrive ainsi au deuxième ravito, km 20, en un peu moins de 2h30.






Là c'est le grand luxe, les ravitos des Templiers comme je me les rappelais : chips, fromage, plein de choix, et de délicieux toasts au pâté ainsi qu'au Roquefort. Le tout arrosé d'un petit Coca, c'est top.



Mais il faut bien repartir, Marion est déjà prête. Elle n'a pas rempli ses flasques, et a juste bu un coca suivi d'un thé. Mélange malheureux, qui semble lui peser sur le ventre quelques minutes plus tard.








On attaque une nouvelle montée, et malgré mon mollet douloureux on s'amuse toujours bien. Puis Marion doit faire face à un début d'hypo qu'elle règle en mangeant un peu. Ça passe, et on poursuit.



Puis un peu plus loin, la situation s'aggrave brusquement. Marion a de fortes douleurs dans le dos, qui lui font venir les larmes et lui coupent la respiration. Elle m'indique comment l'aider à respirer, en respirant fort et calmement moi-même. Ça marche, sa respiration redevient normale, mais c'est la première alerte d'une longue série.











Notre rythme a bien ralenti, et la douleur revient assaillir Marion régulièrement. Je l'aide à la gérer comme je peux, puis à chaque fois nous repartons sur un bon rythme, même si mon mollet nous ralentit.
On passe une longue partie sur le causse, balayé par un vent glacial. Je n'ai pas de problème avec mes bidons, mais les flasques de Marion sont en partie gelées.



Après le causse on descend par un beau sentier dans le cirque de Tournemire. Une traversée de route et de village, et on attaque une dernière grosse montée. S'il y a eu des parties peu intéressantes, la fin de parcours est jolie, sous les falaises puis le long de gorges. On prendra peu de photos, l'heure est à rejoindre l'arrivée en gérant nos problèmes physiques, moins à la contemplation.
Et si on avait réussi à faire notre place, même sans être seuls, c'est à nouveau la foule sur les sentiers depuis que les trois courses se sont rejointes (24, 35 et 62km).








Après les gorges et une dernière descente, bien glissante car verglacée, nous arrivons enfin à Roquefort. Mais il faut encore parcourir rues et routes goudronnées avant d'emprunter un dernier sentier montant qui nous mène à l'arrivée. Celle-ci se joue dans la salle, déjà bondée, et dans un total anonymat, les coureurs arrivant en flux continu. 4h55 au chrono.
On récupère la belle médaille, une sympathique planche à saucisson, et on file sans chercher le ravito. On en a assez de cette journée de galères et il est temps de libérer la bestiole. Marion a encore bien mal au dos et le retour vers la voiture est douloureux. Il faudra un Doliprane pour arriver à la soulager un peu.
Mais nos inquiétudes n'étaient pas fondées, Pomme a été sage et n'a fait aucune connerie dans la voiture.
On démarre aussitôt, chauffage à fond, direction l'aire d'autoroute du Larzac, ses sandwiches, son Coca et sa boutique de délicieux produits du terroir.
Le retour se passera  bien,  et dos cassé ou mollet douloureux on continuera à marcher comme des petits vieux toute la soirée.



Expérience mitigée donc. S'il y avait quelques beaux sentiers, on a aussi trouvé beaucoup de pistes et de routes. Et puis la touche Templiers inévitable, beaucoup trop de monde.
Pour
Marion comme pour d'autres qui ne connaissaient pas cette orga l'expérience a été concluante, aucune envie d'y revenir.
Dans le coin il reste une valeur sûre pour le
trail chaleureux à l'ancienne, c'est l'orga des Hospitaliers.