Le profil de l'Andorra Ultra Trail : 30km, 1800md+, 2200md- annoncés.
En jaune, approximativement ce que l'on réalisera.


Arrivé en fin
d'aprem le vendredi, je retire mon dossard avant de retrouver Christian et
Manue qui m'ont gentiment invité à leur
appart pour une petite
pasta party.
Je reviens ensuite à
Ordino sur le site
d'embarquement dans les navettes vers le départ de
l'Ultra.
J'y rencontre
Emmanuel,
rédac chef à
Ultrafondus Mag, qui s'engage avec
Sandrine dans cette longue aventure.

Je traîne d'un bus à l'autre, guettant le visage angoissé du
coureur d'ultra partant
dans l'inconnu.
J'ai le
plaisir de
rencontrer de
nombreuses têtes connues, compagnons de course, de off ou
participants aux Citadelles.

Je retrouve aussi Michel,
l'organisateur du Grand Raid des
Pyrénées,
dans de meilleures
dispositions que l'après midi où il était
particulièrement stressé.

Les départs de navettes se succèdent mais je n'irais pas sur le
lieu de départ, annoncé pour minuit, afin de profiter d'une bonne nuit avant ma course.

Je retrouve Thierry et
Christophe , deux
sympathiques membres des
Barjots des
Cotos et on hallucine en voyant des
coureurs équipés comme s'ils
partaient faire une petite course sous le soleil.
Certains d'entre eux partent mê
me en chaussures de route.
Pas sûr qu'une partie des Espagnols, largement
majoritaires sur cette course, soient
vraiment conscients de l'épreuve
dans laquelle ils s'engagent.

La soirée se poursuit avec l'équipe des
trailers du
Portet Trail Attitude et
Rémy Jegard qui finalement ne courra pas le 30km, préférant se consacrer aux photos qu'il doit réaliser pour plusieurs magazines.
Pour ma part je suis en mission pour Esprit
Trail et après une nuit très moyenne mon tour vient de
prendre la navette en direction de la station de Pal.
Les nouvelles de l'ultra, commencé depuis environ sept heures, ne sont pas bonnes : la nuit a été perturbée par de nombreux orages, obligeant les organisateurs à neutraliser la course plus d'une heure afin que les coureurs s'abritent dans les refuges de montagne.
Pour raisons de sécurité, le parcours a également été modifié , évitant ainsi tous les passages potentiellement dangereux. Le drame du Mercantour est présent dans tous les esprits et amplifie ici comme dans les courses futures les mesures de sécurité.

Arrivé sur le site de départ, je suis
surpris de voir de
nombreux coureurs s'échauffer
dans la grosse pente qui commence là. Je préfère partir s
ur un bout de route
effectuer mes premières foulées, en compagnie de Julien
Jorro que j'imagine aisément
dans les futurs premiers (9ème sur les 73km des Citadelles).
C'est en parlant avec lui que je réalise que ce ne sont pas des gens qui s'échauffent sur cette montée, mais les participants à l'ultra dont le parcours croise le nôtre.

Sur la ligne de départ avec Julien, Carole, Christian et
Manue.

Le making of de la photo par Floriane, l'amie de Julien.
L'organisateur, bien fatigué après une nuit blanche, nous explique en deux langues que notre parcours a été modifié, en raison des orages qui sont annoncés pour le milieu de j
ournée.
On ne passera donc pas par le Pic de Coma Pedrosa, ce qui ne me chagrine pas car j'appréhendais les parties aériennes que l'on allait y rencontrer.
Cette difficulté en moins, je me vois un peu plus dans le rôle du lièvre, même si cette course reste une préparation pour le Grand Raid des Pyrénées.

Le départ est donc donné à 9h et ça démarre
relativement vite, mais
sans plus puisque sans forcer outre mesure je suis dans les six premiers.
On attaque assez rapidement de grosses pentes où je suis comme souvent à l'aise.
Il est plaisant de croiser les nombreux concurrents de l'ultra qui viennent en sens inverse. Des rencontres chaleureuses avec des potes vus hier soir et que j'ai plaisir à encourager après leur nuit de galère, un signe de main pour les Espagnols et Catalans qui me renvoient un "Vinga, vinga !".

Une française à qui je souhaite bon courage et qui semble résignée, croyant être déjà hors
des barrières horaires.

La pente est très rude mais je
perds très peu de places, je suis toujours 8 ou 9ème, sans difficulté.

On n'avance pas trop vite et je me permets donc de faire quelques photos,
pratiquement sans perdre de temps.

Un peu plus loin, je croise les deux
Barjots des
Cotos, on échange quelques mots, des sourires
et une poignée de
main. Ils m'annoncent de somptueux
paysages à venir. Un joli moment de la course.
Effectivement, j'arrive rapidement
à un passage de col d'où la vue est magnifique sur la
chaîne des
Pyrénées.
Toujours dans les dix
premiers, je commence à perdre des places dans la descente rapide qui suit. Elle n'est pas très technique, plutôt de type éboulis, mais mon but restant le
GRP j'ai décidé de préserver mes chevilles jusqu'à cet objectif.


Je me fais donc dépasser par de nombreux coureurs, dont la première féminine.
Mais occupé à faire des photos , je ne m'en apercevrais que plus tard. Mon "honneur" aurait peut être été piqué si je l'avais vue à ce moment là.


La
descente se poursuit et après le passage auprès d'un lac, on arrive au premier
ravito au refuge de Coma
Pedrosa.
Ayant
boisson et
ravito avec moi, je passe
sans m'arrêter et continue la
descente sur le sentier de
plus en plus technique.

Le début est un mélange de rochers et de racines que je
parcours d'un petit pas tranquille.

J'arrive ensuite sur une
partie taillée
dans la roche et je suis quasiment à l'arrêt, mais très surpris de ne
voir personne revenir de l'arrière.
C'est d'ailleurs dommage car il
y a de jolies parties et aucun coureur pour jouer le modèle de premier plan sur mes photos.
Mon rythme de tortue finira par payer puisque je suis rejoins par un français au moment idéal où l'on franchit un torrent sur un joli petit pont.
Le temps de prendre une photo et l'on repart ensemble.
Il commence à faire très chaud et mes jambes ne sont plus aussi fringuantes qu'en début de course.

On est rapidement rejoints et dépassés par un avion espagnol qui monte à un rythme
impressionnant , aidé par ses
batons.
Mon
compagnon de route s'envole aussi pour essayer de s'accrocher à ce lièvre.
Resté seul, je me décide à m'arrêter pour retirer ma deuxième couche de vêtements que je
pensais utile pour passer par le pic à plus de 2900m. J'en profite également pour rajouter à ma nouvelle casquette
Raidlight l'option désert qui
protègera ma nuque du soleil.

Au moment où je repars, je suis rejoint par
Manue que je crois donc première féminine. C'est elle qui m'annonce qu'il y a déjà une fille devant. Le drame...

On fait un bout de route ensemble, route qui est en fait une piste tracée tout droit
dans la pente. C'est dur, et c'est un constat que je ferais avec d'autres , en
Andorre ils ne connaissent pas les sentiers en lacets, le chemin le plus court est bien la ligne droite.
Manue finit aussi par s'éloigner devant, retardé que je suis par les prises de photos et surtout par ma forme
faiblissante.
La pente s'adoucit enfin et je parviens dans une jolie vallée au fond de laquelle se cache le refuge du
Pla de
l'Estany, lieu du deuxième
ravito.


Le pointage et le ravitaillement sont assurés par de charmantes jeunes filles et je prends le temps de faire le plein d'eau et de boire plusieurs cocas en mangeant des pâtes de fruits.
Je suis ici rejoint par Christian et par Noël, le V3 ariégeois toujours alerte.

Je finis par repartir du ravito, avec en points de mire et objectifs Noël et Manue un peu plus loin.

Sans être vraiment rapide, je tourne pas mal et les places sont à peu près figées. Je dois être dans les trente, ce qui est un but "touristique" convenable.
Le parcours est sympathique avec de très jolis paysages, si l'on évite de regarder les montagnes défigurées par les multiples pistes de ski.
Le sentier se poursuit , oscillant entre légères descentes et bosses au milieu des bois. J'aperçois parfois au loin Noël dont je n'arrive pas à me rapprocher.

Alors que je m'attendais à attaquer la montée vers le Pic del Clot del Cavall, prévue en deuxième partie de course, on s'engage dans une énorme descente, elle aussi taillée droit dans la pente.
J'assure mes pas sur cette partie piégeuse et je comprends à la vitesse où l'on perd de l'altitude qu'il n'y aura pas de pic et qu'on est sur la voie du retour vers la vallée.

Le sentier reste ensuite piégeux mais un peu plus praticable car zigzaguant entre les arbres. Noël reste loin devant et Manue a disparu de l'horizon.

Je sors bientôt du bois et la vallée qui s'étale devant mes yeux confirme mon analyse, il n'y aura pas de pic, l 'arrivée est proche.

Je suis rapidement au bas de la descente et après une traversée de route, je m'engage dans le final, pas aussi roulant que je le pensais car il est composé d'une succession de petites bosses qui font mal aux jambes.
Je finis (enfin !) par rejoindre Noël, ce lièvre de V3. Un petit mot d'encouragement en passant et il ne me reste plus qu'à me donner jusqu'à l'arrivée sur un trottoir final où le goudron commence à fondre.

Merveille de l'électronique et du pointage par puce, je reçois sitôt la ligne passée un petit ticket qui m'indique mon temps et ma place : 3h14 et une belle 21ème place qui me satisfait et me surprend.
Je comprendrais un peu plus tard
d'où viennent les places gagnées en voyant arriver Manue qui avec d'autres coureurs s'est perdue dans la descente. Elle est très déçue, pour cette seconde place qui lui échappe et pour les points qui s'envolent au classement du Challenge des Trails Pyrénéens.

Pendant ce temps l'ultra continue sur un parcours largement et intelligemment amputé face aux orages sévères qui ont sévi durant les deux jours. L'organisation a fait preuve d'une réactivité exemplaire en modifiant le tracé selon les options qui avaient été envisagées.
Le speaker annonce Killian Jornet à Canillo mais je ne le verrais pas terminer, n'ayant pas idée de ce qui lui reste à parcourir avant d'arriver.

Je reviens donc sur le site après la douche et les étirements d'après course pour voir arriver le cinquième, Adolfo Aguilo Bort, qui avait terminé second des Citadelles 2008.

Je rejoins ensuite Christain, Carole et Jeff pour prendre le repas servi dans une sorte de snack.
L'attente est longue, très longue, pour avoir contre le dossard un repas préparé à l'unité. On ne peut pas dire que les coureurs qui comme moi patientent soient très heureux de la formule choisie.

Le repas est assez moyen, il manque un joli bout de viande et la salade de fruits servie dans le verre plutôt maigre. Même si cette partie peut paraître accessoire, elle restera un des rares points à améliorer.
Tout en mangeant on discute de notre course et même si le parcours a été bien dur, on est assez déçus de ne pas avoir gravi le deuxième pic, modif dont nous n'avions pas été avertis.
Au final, le parcours ne faisait que 21km et il manquait surtout un passage remarquable tel qu'un sommet ou de jolis lacs auraient pu l'être.

Je rejoins ensuite mon hôtel pour une petite sieste, perturbée par un nouvel orage et une chute de grêle.

De retour sur le site en fin d'après midi, je retrouve des connaissances ariégeoises, dont Jean Pierre qui vient de boucler l'ultra. Il me confiera que le parcours raccourci à environ 85km était bien suffisant et que l'original aurait été difficilement réalisable, analyse que je retrouverais chez plusieurs finishers.

Il est vrai que ces sentiers tracés droit dans la pente, ce terrain extrêmement technique et les difficiles conditions météo ont rendu cet ultra trail très difficle à boucler.

Après une deuxième soirée chez Manue et Christian, bien moins diététique que la première, je retrouverais en rentrant à l'hôtel Emmanuel et Sandrine qui ont abandonné comme beaucoup d'autres vers le 50ème kilomètre.
Le corps usé, le moral entamé par une longue partie sur route et un ravito annoncé qui n'arrivait jamais, ils ont préféré renoncer, malheureusement non informés que la course avait été raccourcie ce qui aurait sans doute modifié leur décision.

Le lendemain, après avoir laissé passer un nouvel orage, je partirais faire un petit footing en sens inverse du final de l'ultra, qui s'est terminé dans la nuit.

Au dessus d'Ordino.
De retour de ma sortie, j'irais rapidement me changer afin d'arrêter de me faire passer pour un finisher de l'ultra un peu retardataire.
Difficile à expliquer que je reviens d'un simple footing quand on possède aussi peu de vocabulaire espagnol que moi.

Karine Herry, deuxième féminine derrière une intouchable catalane.

Après un nouvel orage , j'assisterais à la remise des prix en compagnie d'un public nombreux.

Christian qui a eu droit à un podium.

Noël le rapide V3 sur la plus haute marche du podium.

Moment émouvant avec le noyau dur de l'organisation sur scène.

Tout le charme du podium féminin, avec malheureusement l'apparition de récompenses en espèces.

En espérant que la maladie ne se propage pas.

Killian Jornet, une tête et un corps d'ado pour un champion d'exception.

Killian avec Valérie et Gérard les organisateurs qui pour une première on fait preuve d'un grand professionalisme.
Le son de la cornemuse que les partipants à l'ultra ont pu entendre au coeur de la nuit dans la montagne.