samedi 12 mai 2012

Trail Cap de Creus





Trail du Cap de Creus - 42km 1950md+ (2500 annoncés)


Les organisateurs nous l’annonçaient depuis des semaines, leur trail allait se dérouler dans un endroit paradisiaque, au cœur du Parc naturel du Cap de Creus. Une étude de la carte me laissait quelques doutes et la crainte qu'il y ait beaucoup de pistes. Il restait à voir ce qu'il en serait sur le terrain...

Après avoir retrouvé Manu et sa femme qui allaient m'héberger gentiment chez eux, nous voici au retrait du dossard sur le port de Roses.



Premier contact avec l'organisation à qui je demande si je peux coller de la pub pour la Course des Seigneurs. Non seulement c'est possible mais en plus on me propose de mettre les flyers dans les poches dossards, ce que je fais avec l'aide d'un bénévole. Bravo pour ce super accueil.

Quand je pense  à l'organisateur du Canigou qui m'avait interdit de poser des pubs pour les Citadelles sur une table en 2008, je sais où je ne reviendrai pas.



Les bénévoles qui distribuent les dossards aident aussi à trouver l'accueil chaleureux.
Ajouté à cela, une bouteille de vin et un beau t shirt technique, tout commence pour le mieux même si le prix d'inscription est un peu cher (50€, mais je suis invité pour faire un reportage pour Génération Trail).


Manu et sa femme me font ensuite un peu visiter le coin et en particulier les petits sentiers par lesquels nous arriveront le lendemain.

On retrouve ensuite Yvan et Estelle venus en touristes supporters et nous nous rassemblons tous pour un bon repas, arrosé avec modération.




Une bonne nuit plus tard, nous voici sur la ligne de départ sous un ciel couvert mais qui normalement ne devrait pas amener la pluie.

Je pars avec Manu, j'ai l'intention de faire plus ou moins la course avec lui, sur un rythme tranquille et en prenant un maximum de photos.

On commence par un bon quart d'heure de goudron dans les rues de Rosas avant de trouver le premier chemin. Comme lu sur un blog espagnol, ça commençait à me donner de l'urticaire.





La montée est facile au début, puis je connais la joie oubliée d'un premier ralentissement alors que le chemin se transforme en sentier qui monte très fort en direction du Pic de l'Altiga. J'avance en marchant sans forcer jusqu'à la première bifurcation où les coureurs du 12km nous quittent.
Nous plongeons dans une belle descente, un sentier en devers parsemé de pièges constitués d'arbustes et de pierres.



J'arrive sur un nouveau ralentissement  et je pense à un passage difficile alors qu'en fait c'est un des premiers coureurs qui a lourdement chuté et s'est gravement blessé à la jambe. Il est bien entouré dans l'attente des secours et gémit sous la couverture de survie que Christelle, future troisième, lui a donné en même temps que les premiers soins.
J'apprendrai plus tard qu'il a été évacué par hélicoptère et s'en tire avec seulement de nombreux points sur sa cuisse déchirée. Un moindre mal.




Pour nous la montée se poursuit, toujours raide, avec de belles vues sur le golfe de Roses derrière nous.


Puis ce sont les coureurs du 24km qui prennent un chemin différent alors que nous attaquons ce qui va être le monument de ce trail, une superbe crête technique qui alterne courtes montées et descentes avec  à gauche la plaine et à droite le Port de la Selva que nous rejoindrons tout à l'heure.



Le sentier est joueur, serpente sur la ligne de crête en nous offrant quelques passages délicats où il faut poser les mains ou bien passer très près du bord, sans que cela ne soit jamais vraiment impressionnant ou dangereux.










C'est ainsi que l'on arrive sur les imposantes ruines du Castell de San Salvador d'où la vue porte loin sur les côtes du Cap de Creus.
On traverse rapidement le château puis on bascule dans une belle descente en direction du monastère San Pere de Rodes que l'on aperçoit en dessous de nous.

Photo Yvan.


On y retrouve Yvan et Estelle en touristes photographes et comme rien ne presse, on prend le temps de discuter un peu avec eux avant de reprendre notre progression.
On passe au ravito, utile pour recharger le bidon en liquide, mais comme anticipé c'est très light au niveau du solide : à peine quelques fruits qui se battent en duel, aucun autre aliment. J'ai heureusement tout ce qu'il faut avec moi.

On poursuit la descente par un sentier en lacets et je laisse filer Manu, le temps d'une rapide pause technique. Je le rejoins après les maisons de la Selva del Mar sur une partie roulante et peu passionnante en bord de route.


Puis on retrouve nos supporters au coeur de labyrinthe de roseaux à l'entrée du Port de la Selva.



C'est là que les choses se compliquent pour Manu qui ressent une violente crampe dans la cuisse. On s'arrête en bord de route en attendant que la douleur s'estompe un peu puis on repart en marchant jusqu'au ravito.



On en repart en trottinant , toujours en bord de route alors qu'Yvan et Estelle nous doublent en klaxonnant.


On quitte la route pour s'élever progressivement par un large sentier en direction du Mas Bufadors. Je prends le temps de me retourner et de faire de nombreuses photos en attendant Manu qui commence à retrouver un rythme normal. Il a eu de récents échecs en course et je compte rester avec lui pour qu'aujourd'hui il voit la ligne d'arrivée.

Mais il va bien, il a un gros moral qui assurément le mènera au bout et il me dit d'y aller, de faire ma course. Rassuré sur son cas, j'accélère donc le rythme sans pour autant prendre une vraie vitesse de course.


Mais c'est toujours gratifiant de déposer les coureurs les uns après les autres, de monter en trottinant de petites pentes où ils peinent en marchant.





Mais je ne prends jamais beaucoup d'avance car j'attends ensuite plusieurs dizaines de secondes qu'un coureur passe devant l'objectif pour réussir une photo.



Ce sera d'ailleurs le cas en arrivant en vue de Cadaques. La vue est très belle sur la crique et la descente qui nous attend, dans laquelle je ne m'engage qu'une fois sûr d'avoir pris quelques bon clichés.




C'est un bon sentier qui m'attend, encore une fois assez technique mais très plaisant à parcourir.





J'arrive ainsi dans les premières rues du port, haut lieu touristique où je me sens un peu déplacé en passant en courant au milieu des promeneurs du dimanche. Je retrouve Estelle et Yvan, stratégiquement placés à une terrasse de café au bord de l'eau, et après leur avoir piqué une gorgée de bière je poursuis mon chemin. Déjà 26km parcourus et tout va toujours bien.



La montée au dessus de Cadaques se fait principalement sur pistes mais ce n'est pas désagréable et il suffit de se retourner pour apprécier les vues sur le port et la mer.


Par contre le ciel gris de ce matin se déchire peu à peu et la chaleur se fait plus pesante.





La partie qui suit est  assez longue, alternance de chemins et de sentiers en balcons qui offrent encore de très belles vues sur les criques et la mer.

Je continue à remonter et doubler des coureurs, que j'attends un peu plus loin pour les prendre en photo, avant de les distancer à nouveau. Tout parait facile quand on ne fait pas une course sur un rythme compétition.







Après un dernier ravito où je refais le niveau du bidon, j’atteins enfin les parties reconnues la veille avec Manu. L'arrivée n'est donc plus très loin et c'est bon pour le moral.


Il ne me reste plus qu'à dévaler quelques sentiers, jamais faciles avec toujours quelques pierres qui traînent, avant d'arriver dans les rues de Roses.
Je traverse quelques rues, déroulant tranquillement vers l'arrivée, quand les acclamations de quelques enfants et de leurs mères m'envoient en pleine figure une grosse vague d'émotion. J'adore ces instants où après des heures d'effort tout bascule dans le bonheur et que les larmes ne sont pas loin de couler.
Mais ça passe très vite et c'est le sourire aux lèvres que je franchis la ligne en 6h07. Des boissons fraîches m'attendent au ravito, Coca ou bière, ainsi que des sandwiches ou des pâtes, quasiment à volonté.

Je prends le temps de récupérer, une Saint Yorre à la main, car même courus à allure tranquille ces 42km m'ont un peu fatigué.



Environ une heure plus tard, c'est Manu qui arrive, lui aussi enchanté par le parcours. D'ailleurs les avis seront unanimes sur place comme plus tard sur le net pour encenser ce parcours.
Seuls reproches à faire, le balisage jaune n'était pas toujours très visible dans la végétation et puis surtout les ravitos auraient mérité de vrais produits solides, sucrés et salés.


Mais pour une première l'équipe d'organisation a très bien assuré et était en plus vraiment accueillante.
Une très belle réussite.

Le soir venu, retrouvailles de toute la bande chez Manu pour une nouvelle belle soirée d'apéro et de grillades.


Le lendemain en guise de décrassage, nous partons parcourir le sentier côtier en direction de Monjoi.

J'ai un peu de mal au début, puis une fois chaud tout fonctionne bien à nouveau.



Ce sentier est vraiment très joli et nous a offert de supers vues sur la mer.



Et voila, le week end au paradis se termine, bravo à l'organisation pour cette très belle course, merci à Estelle et Yvan pour avoir été présents sur le parcours et un énorme merci à Manu et sa femme pour leur superbe accueil dans ce cadre idyllique (quand les milliers de touristes ne sont pas là).


8 commentaires:

jacovelo a dit…

Belle course à priori malgré le départ sur bitume...
Pendant ce temps, je roulais sur les routes ariègeoises humides.
On se voit à Cucugnan pour la CDS!

Francis a dit…

Une bien belle virée qui me donne quelques regrets de ne pas avoir été des vôtres !

yvan a dit…

Superbe cadre pour une course et préparation idéale pour ta Course des Seigneurs avec des similitudes de terrain.
Et une fois de plus, de bons moments passés ensemble.

Steve a dit…

Que dire de plus ? De beaux paysages, des potes, de l'effort, de la sueur, du partage et de l'émotion.... Voilà c'est ça le trail.
A bientôt en terre cathare.

Romain a dit…

Quel cadre magnifique pour une superbe sortie sans la pression du chrono! Merci pour ce bien beau publi reportage.
A bientôt sur des crêtes avec un peu de vent.

Tadek a dit…

Ca donne envie!!! Ah!! Cadaqués, Cap de Creus...en ce qui me concerne j'y serai du ven 18 au dim 20 (j'espère!!!!!) pour Xtrem Costa Brava où la dernière étape passe dans le coin!! bravo Michel pour tes courses, merci pour tes récits et tes photos!! à bientôt

Anonyme a dit…

Un bien beau récit et quelques photos qui me rappellent le départ du GR11. Merci et j'espère le beau temps sur la CDS (euh pardon la course des seigneurs ;-)) et une belle perf!
Gratienne

david a dit…

magnifiques photos ...
à noter pour l'année prochaine.
Bravo à tous les 2 pour la course !