Deux ans plus tard me voici de retour sur le Trail du Cap de Creus que j'avais trouvé magnifique, même sous un ciel gris. En ce jour c'est Toulouse que je quitte sous la pluie pour me retrouver quelques heures plus tard en bord de plage sous le soleil de la Catalogne. Un faux air de vacances qui fait un bien fou au moral.
Si Rosas est trop proche de la frontière et trop envahie de Français pour que le dépaysement soit total, le Parc naturel du Cap de Creus est vraiment un territoire à connaître et à parcourir. Montagneux en son centre, ce bout de terre qui s'enfonce dans la Méditerranée est bordé de superbes petites criques aux eaux bleutées et parcouru de sentiers qui s'avèrent le plus souvent assez techniques.
Le vent qui souffle très fort le samedi n'empêche pas la journée d'être belle et pour se mettre dans l'ambiance nous sommes nombreux à aller voir passer les coureurs du 24km entre plages et bords de falaises. Demain ce sera à nous, mais nous prendrons tout d'abord le temps de profiter des terrasses de café ensoleillées avant une soirée placée sous le signe des sucres lents.
Le lendemain à 8h, nous voilà sur la ligne de départ, prêts à profiter d'une belle journée sans le vent violent qui est enfin tombé. Les quelques mots que j'arrive à saisir dans le briefing en catalan nous avertissent d'ailleurs de la chaleur à venir et de l'hydratation à ne pas négliger : "Fara molt calor !".
Bien compris, mais je ne compte pas m'affoler, prenant cette course comme un très agréable entraînement long dans un cadre superbe. Et puis les ravitos seront assez fréquents, environ tous les 5km, et il n'est pas utile de se charger beaucoup en boisson.
Après une courte traversée des environs de Rosas, nous attaquons rapidement la première difficulté du jour soit un passage du niveau de la mer au Puig de Queralb situé à 621m en très peu de distance. Une montée très rude qui pour la plupart se fait en marchant et où il est indispensable de se retourner fréquemment pour admirer la vue sur le golfe de Rosas.
Après une courte traversée des environs de Rosas, nous attaquons rapidement la première difficulté du jour soit un passage du niveau de la mer au Puig de Queralb situé à 621m en très peu de distance. Une montée très rude qui pour la plupart se fait en marchant et où il est indispensable de se retourner fréquemment pour admirer la vue sur le golfe de Rosas.
Puis la pente s'atténue peu à peu et c'est une longue crête technique qui nous attend jusqu'au promontoire où trônent les ruines du château de Sant Salvador. Il faut parfois poser les mains, être attentif à chaque pose de pied entre les rochers, mais il ne faut pas oublier d'admirer la vue sur la baie du Port de la Selva que nous atteindrons après une belle descente.
Mais il faut d'abord passer auprès du monastère de San Père de Rodes où j'effectue un arrêt rapide au premier ravito avant de dévaler prudemment un sentier tout en lacets, technique comme la plupart de ceux que nous rencontrerons. Suivent ensuite une paire de kilomètres plats qui nous amènent au second ravito, km14.
Mais il faut d'abord passer auprès du monastère de San Père de Rodes où j'effectue un arrêt rapide au premier ravito avant de dévaler prudemment un sentier tout en lacets, technique comme la plupart de ceux que nous rencontrerons. Suivent ensuite une paire de kilomètres plats qui nous amènent au second ravito, km14.
Même menu pour moi, un verre de Pepsi et quelques graines style cacahuètes et maïs grillé. Le temps de remonter une petite butte, je plonge ensuite sur une superbe première crique. Le cadre est très beau, la plage que l'on traverse, la végétation verdoyante, et au loin la chaîne des Albères qui s'enfonce dans le bleu profond de la mer. Encore une fois, durant la rude montée que l'on doit maintenant affronter je ne manque pas de me retourner pour admirer ces très beaux paysages. Arrivé sur les hauteurs, à 126m d'altitude (!), le tracé devient plus roulant et la chaleur commence à se faire sentir. Je profite du ravitaillement de San Baldiri au km19 pour refaire le plein de boisson énergétique, retirer ma première couche à manches longues et sortir la casquette.
Me voici en version été, prêt à affronter la suite. Après de longs kilomètres de pistes et chemins, j'arrive enfin à Puig Bufadors, superbe belvédère sur la baie de Cadaqués. Il n'y a plus qu'à se laisser glisser une nouvelle fois vers la mer, par un vieux sentier empierré qui demande à nouveau pas mal d'attention.
L'arrivée dans Cadaqués est très prenante, beaucoup de public chaleureux dans les petites ruelles, les enfants qui tendent les mains en attendant une petite tape et puis un copain qui est venu là à contre sens de la course pour nous encourager. La mi course est passée, je suis au km26 en 3h43 et il est temps de se ravitailler plus sérieusement pour aborder la suite. Je prends le temps de boire plusieurs verres tout en piochant dans le mélange de graines et en admirant ce magnifique petit village de maisons blanches planté au raz des flots bleus.
L'arrivée dans Cadaqués est très prenante, beaucoup de public chaleureux dans les petites ruelles, les enfants qui tendent les mains en attendant une petite tape et puis un copain qui est venu là à contre sens de la course pour nous encourager. La mi course est passée, je suis au km26 en 3h43 et il est temps de se ravitailler plus sérieusement pour aborder la suite. Je prends le temps de boire plusieurs verres tout en piochant dans le mélange de graines et en admirant ce magnifique petit village de maisons blanches planté au raz des flots bleus.
Le niveau de mes bidons refait, je repars tranquillement en longeant la plage où s'étalent de nombreux touristes. Mais dès la sortie du village, c'est une nouvelle montée qui m'attend, 320m à prendre en deux ou trois kilomètres. On nous avait avertis, "Fara molt calor", et le soleil est bien présent pour nous rendre la tâche plus difficile. Autour de moi personne ne s'affole, on marche plus ou moins vite et mètre après mètre on s'élève vers le sommet du Puig de Sa Cruïlla.
Mais le panorama que l'on découvre là haut valait bien la peine que l'on s'est donnés pour l'atteindre : la mer devant et derrière nous, les montagnes au loin et partout de petites criques, dont celles qui nous attendent 300m plus bas. Au premier plan, un tas de pierres où flotte le drapeau catalan frappé de son étoile, symbole de l'indépendance désirée par toute cette province. Un symbole et une unité autour d'un territoire et d'une identité que l'on a du mal à percevoir de l'autre côté de la frontière, où la dernière union me semble remonter au soutien à l'équipe de France lors de la coupe du monde de foot en 98.
Mais le panorama que l'on découvre là haut valait bien la peine que l'on s'est donnés pour l'atteindre : la mer devant et derrière nous, les montagnes au loin et partout de petites criques, dont celles qui nous attendent 300m plus bas. Au premier plan, un tas de pierres où flotte le drapeau catalan frappé de son étoile, symbole de l'indépendance désirée par toute cette province. Un symbole et une unité autour d'un territoire et d'une identité que l'on a du mal à percevoir de l'autre côté de la frontière, où la dernière union me semble remonter au soutien à l'équipe de France lors de la coupe du monde de foot en 98.
Mais l'heure n'est pas à ces réflexions mais plutôt à aborder une nouvelle descente en direction d'une succession de criques, toutes plus belles les unes que les autres. Je retrouve là les sentiers où la veille j'étais venu voir passer les coureurs du 24km et j'ai une excellente surprise en arrivant au ravito de la Calla Joncols : il y a du salé, du vrai, avec de l'omelette et du saucisson. Je prends le temps de faire un petit festin en arrosant le tout de coca. Ma boisson énergétique ne passe plus trop et je repars avec le bidon rempli d'eau fraîche.
Sur le sentier côtier qui offre de superbes vues (encore une fois, mais c'est quasiment tout le long du parcours), je rencontre un petit problème technique : alors que je pense avoir tapé une branche avec la main, et la douleur étant persistante, je m'aperçois qu'en fait j'ai une épine de cactus plantée dans le doigt. Je m'arrête donc pour essayer de l'enlever avec les dents, mais elle se coupe et reste plantée. J'ai peur que mon doigt enfle et surtout j'ai mal dès que j'essaie de le tendre. L'effet bénéfique c'est que cette petite douleur me fait oublier mes jambes lourdes, un début d'ampoule sous le pied et que je retrouve momentanément une belle énergie.
Arrivé au ravito de la Calla Montjoi, je demande à un bénévole de m'aider à enlever l'épine mais il s'abstient, n'ayant pas de pinces (comme sur toute la course il faut imaginer un dialogue mixé entre catalan, espagnol, français et anglais…). C'est donc une coureuse qui m'aide à retirer l'épine et le soulagement est immédiat, je retrouve aussitôt l'usage de mon doigt.
Me voici reparti du ravito pour l'ultime montée, encore 300m à prendre en 3km. La chaleur est bien là, écrasante, et autour de moi personne n'a l'air bien fringant. Je prends un gel, le seul de la course, pour essayer de retrouver un peu d'énergie et gérer au mieux ce dernier obstacle. Je ne ressens pas d'effet miracle mais j'avance pas après pas vers le sommet du Pla de les Gates. Je finis par l'atteindre et prends le temps de boire auprès du dernier ravitaillement. Il me reste maintenant à dérouler sur un dernier sentier, long et encore une fois technique. Les positions sont à peu près figées et placé au-delà des 200 en début de course j'ai repris quelques morts pour finir 180ème, en mode "je gère".
L'arrivée dans Rosas est chaleureuse, des spectateurs nous encouragent le long du chemin, le bénévole qui fait la circulation fait preuve d'une exubérance qui aide à terminer avec un grand sourire dans la salle où finalement mon arrivée fera partie d'un des films officiels, poing levé et bonheur éclairant mon visage.
Je termine ces 43km pour 2400m+ en 6h38, quelques heures de plénitude au cœur de sentiers et de paysages grandioses, où chaque pas nous amène vers un nouveau magnifique paysage. C'est assurément un trail à vivre au moins une fois, à quelques heures à peine de nos sentiers habituels et du ciel qui est parfois trop gris.
Le temps de récupérer mon t-shirt finisher en dévorant une paire de sandwiches parmi ceux offerts à l'arrivée, je retrouverais tous les amics de ce grand weekend pour poursuivre la fête autour de quelques boissons et autres mets bien agréables. Fin d'un séjour au paradis du trailer, à priori vous saurez où me chercher début mai 2015.
Merci particulier à "Allegador" pour son accueil toujours chaleureux.
La vidéo qui rend bien compte de la course, avec mon arrivée tout sourire à la fin :
7 commentaires:
C'est une impression ou il y avait beaucoup de féminines sur cette course ? ;-)
Sans doute les hasards de la course Yvan. Et puis j'étais en mission pour Esprit Trail, il faut ramener des clichés qui soient vendeurs ;-)
Y a pas à dire, tu sais bien le vendre ce trail : ton récit et et tes photos sont bien plus qu'une promesse ! Comme beaucoup, je vais certainement devoir faire une croix sur le calendrier 2015 !
À la vue des images, il va falloir gérer la hausse du palpitant :-)
Beau reportage et belle étape!
Chaud , ça a l'air chaud ce trail !
Merci pour le reportage qui donne envie !
molt bé l'amic!
rdv à l'escla sur les pistes du montgri le 21 septembre 2014 à l'escala pour le tramun trail, 21 petits kms de cailloux en bord de falaises, surtout regarder ou poser les pieds et prendre le temps d'admirer les paysages magnifiques, avec toujours les drapeaux d'indépendance plantés sur un tas de rochers...
bravo pour ton reportage, c'est vraiment comme si on y était (je connais bien les lieux!)
Pascal le circadien
Merci d'enlever au plus vite ce publi-reportage sinon ça va être la galère pour s'inscrire et cela va être infesté de français l'an prochain... ;-)
vraiment un superbe cadre que ce cap de creus!
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