lundi 6 juillet 2015

Trail du Pays de Serres


C'est la deuxième année que Pascal Massou et ses amis organisent le Trail du Pays de Serres et si je n'avais pas pu y aller en 2014, j 'avais décidé d'honorer leur invitation pour cette année.
Je ne savais pas dans quel état je serai après l'Ultra de Sobrarbe, mais ayant abandonné avant de trop puiser et me faire mal, j'arrivais là motivé pour prendre une revanche et envoyer.

Vendredi en fin d'après midi je retrouve donc l'équipe organisatrice en train d'effectuer les derniers préparatifs.



Je suis royalement hébergé chez eux, et je trouve sur mon oreiller une petite attention qui fait très plaisir : les pruneaux parce qu'on est dans leur pays, pas loin d'Agen, et le Nutella parce que le Nutella.
On prend tous ensemble un bon petit repas, arrosé avec modération pour ma part, avant une nuit courte et chaude en cette période de canicule.



Le faux départ se fait à 8h, et se poursuit par un sympathique tour dans les petites ruelles de Beauville. 



Après environ 5 minutes à trottiner derrière le quad de l'orga, les fauves sont lâchés sur le parcours. Pascal m'a bien décrit le profil et je sais qu'il faut s'économiser au début pour bien appréhender la suite.



Devant c'est parti très vite, trois en tête, deux ou trois qui suivent, tous inaccessibles et derrière tout est possible, en particulier un top10.
Dans la première descente, sur un chemin large avec quelques cailloux mais sans difficulté, la plupart de ceux qui m'entouraient lâchent prise. On m'avait averti et je vois qu'effectivement ils sont habitués à des parcours très faciles dans le coin.



J'ai fait malheureusement très peu de photos dans les dix ou douze premiers kilomètres qui sont ceux où je me suis le plus amusé, car je n'avais pas de temps à perdre. J'ai enchaîné les courtes montées et descentes, bien trouvées au coeur des bois, sentant que le traceur s'est bien creusé pour aller nous dénicher les meilleures traces et exploiter le dénivelé présent.

Je suis resté tranquillement dans le sillage de deux ou trois gars, sentant que je pouvais aller plus vite, mais ne m’affolant pas avant la mi-course comme on me l'avait recommandé. J'ai mangé régulièrement, bu aussi beaucoup même si heureusement le ciel couvert en début de matinée nous a évité de trop grosses chaleurs.





 Au km10 je m'arrête rapidement refaire le niveau de mon bidon, continuant ensuite la course avec le même groupe. De longues parties dégagées me permettent de juger les écarts.




Si le début de course était un vrai plaisir avec des sentiers très joueurs, le milieu du parcours est plutôt roulant. Quelques petites portions de route, des chemins agricoles et des bordures de champs, c'est une partie pour coureurs.

Au km15 je prends juste un verre d'eau et je m'asperge aussi la tête pour contrer la chaleur qui gagne du terrain.





 Le parcours reste roulant avec quand même quelques bosses et descentes. Le balisage est parfait, rien à redire. Je ne sais pas comment ont pu faire deux ou trois gars pour se tromper....



 Au km21 je prends le temps de faire un ravito plus sérieux, d'autant qu'ils sont bien approvisionnés et que c'est très appréciable après ceux de Sobrarbe. Je déguste Coca et Tucs, tout en remplissant mon bidon de Nutraperf et en mouillant les buffs que j'ai sur la tête et au poignet.



Pour le moment ça va toujours, et je reprends deux ou trois gars qui ont du partir trop vite. J'essaye de m'économiser pour finir fort dans les dernières cotes, ne sachant pas trop ma place et m'estimant dans les douze ou quinze premiers.





Je rigole bien en longeant  les champs de melons, encouragé par les ouvriers espagnols qui me crient plein de trucs dont je ne comprends pas la moitié.

Et puis ma course commence à se compliquer : j'ai passé les 2h30 à courir, je commence à faiblir un peu, d'autant plus avec le soleil qui est sorti, et mes pieds deviennent douloureux. Difficile de savoir si cette douleur particulière est un échauffement, un début d'ampoule ou juste un petit caillou coincé dans ma chaussure.
La douleur commençant à vraiment m'handicaper, je décide de m'arrêter pour me déchausser, facilitant la tâche du gars qui était revenu très près de moi. Evidemment pas de caillou en vue, c'est bien un début d'ampoule. Je tire bien mes chaussettes, serre bien ma chaussure et repars en boitillant un peu. 



Dès que je vois une flaque d'eau, je choisis d'appliquer une méthode déjà employée par le passé, le refroidissement liquide.
Choix peu orthodoxe mais efficace, la relative fraîcheur atténue la douleur.



Malgré cela j'ai perdu de ma vitesse et à l'approche du ravito du km28 je me fais doubler par la première fille. 



Tout comme elle, mais avec moins de charme, je me rafraichis au tonneau avant de manger un bout (Coca, saucisson, fromage, c'est royal) et de tenter de remplir mon bidon :  avec les mains mouillées je n'arrive pas à l'ouvrir, et la bénévole non plus. Je m'énerve un peu et je perds près d'une minute avant d'y arriver.
Bidon rempli je repars en saluant et remerciant, déjà distancé par Karine Redon. Elle me prendra plus de six minutes sur les six derniers kilomètres....






Il est vrai que je ne suis plus très frais et que j'avance de moins en moins vite. Personne n'est en vue derrière et cela ne m'incite pas non plus à tenter d'accélérer.





Comme Pascal m'a expliqué la fin du parcours, qui depuis le dernier ravito est devenu à nouveau très intéressant, je sais que je ne suis plus très loin, du moins je le crois.
Et bonne nouvelle, à un croisement un bénévole m'a annoncé que j'étais 9ème. Avec personne en vue à ma poursuite, ça sent très bon.





Croyant être juste sous le village et étant pas mal fatigué, je ne donne plus trop, d’autant que la fin du parcours est hard. Mais ce panneau me montre que je n'y suis pas encore et j'aperçois derrière moi le petit point d'un coureur qui se rapproche. Ce serait trop con de perdre une voire deux places maintenant.



Je me remotive donc pour forcer sur ce final qui n'est vraiment pas facile : de grosses montées, de courts plats où je relance et une belle descente que je dévale comme je peux, avec le pied toujours un peu douloureux.
Je mesure le temps entre les encouragements que me donne un spectateur et ceux qui seront pour mon poursuivant. Cela parait suffisant.
Je finis par arriver vraiment sous le village, plus que quelques mètres pour rallier l'arrivée sous les bravos des amis et des coureurs du 13km déjà arrivés.
C'est gagné, je suis 9ème, terminant ces 34km 1100md+ en 3h36.







 Un Coca, une bière pour me refaire, puis profiter du super buffet d'arrivée pour reprendre des forces. Il y a de tout, des fruits pour ceux qui les aiment, de la quiche, de la pizza, des  petits sandwichs et au dessert des crêpes et des oreillettes. Tout ça pour une inscription à 12 euros, avec un buff et des pruneaux remis avec le dossard. On ne se fout pas de nous à Beauville.







Après la douche j'assiste à la remise des prix, en dégustant une autre bière et quelques sucreries, le tout dans une très bonne ambiance. Et puis il est temps de se quitter, en se disant sans doute à l'année prochaine.

Félicitations à l'orga. Le parcours est en son milieu trop roulant, c'est vrai, mais à côté de ça il y a des supers parties au début et à la fin. Pas facile à trouver dans des coteaux sans grand relief, et pourtant ils ont déniché 1100m+ et de supers petits sentiers. Avec de petits moyens ils offrent beaucoup au coureur, un exemple pour les orgas qui nous prennent pour des porte monnaie sur pattes.


Bravo à Pascal, ses proches et ses amis pour la sympathique épreuve qu'ils ont su créer. Un trail très sympa mais bien physique, il se mérite.



Rendez vous en 2016 !

4 commentaires:

Pascal a dit…

merci encore d'être venu et merci pour ce cr qui motive à continuer :-)
saches que tu seras toujours le bienvenu à Beauville..!!!
à très bientôt
pascal

Anonyme a dit…

Magnifique réaction qui doit te regonfler pour la suite...
Bien bien...
Je note les moyens utilisés pour refroidir les pneumatiques ;-))
Seb del pueblo de rieucross

Thierry a dit…

Bravo, beau résultat, je ne pense pas que ce soit uniquement la qualité des ravitos qui t'a permis de décrocher cette 9ème place.

Christophe a dit…

Bravo à toi! ET petit message à la demoiselle, quand il fait chaud, une tenue blanche est plus adéquate et c'est mieux pour les photos de T-shirt mouillé... ;-)