Un TGV pout SYSAs
Dès le départ, je savais que j'aurais 680km de trajet pour rejoindre Pralognan la Vanoise durant lesquels je pourrais trouver la motivation qui m'aiderait dans les moments difficiles de la course. Mais après juste 20km d'autoroute j'avais trouvé, j'avancerai pour SYSAs. On verra plus tard de quoi il s'agit.
J'arrive donc le jeudi à Pralo, juste le temps de monter la tente et vers 17h je prends un premier orage sur la tête. Celui-ci passé, le soleil ressort un peu et je pars en footing reconnaître la fin du parcours jusqu'aux Prioux. Le final sera roulant sur piste, j'en étais déjà averti.
A la recherche d'une pizzeria dans les rues du charmant village, je m'arrête à la Varappe. Bien m'en a pris, le repas est bon et la patronne est une traileuse qui a entre autres déjà fait le TGV. On parle donc pas mal de trail, j'ai droit à quelques conseils sur le parcours et cette pizzeria sera mon QG pour le séjour.
Le vendredi, bravant tous les conseils de prépa, je pars depuis les Fontanelles en sortie longue jusqu'au col de la Vanoise (800md).
La montée à travers bois est sympathique mais raide, puis le parcours par le chemin bordé de pierres avec vue sur l'aiguille de la Vanoise très joli.
J'arrive au lac des Vaches que j'ai vu tant de fois en photos et sous un beau soleil la traversée sur les dalles est magnifique. Ensuite le parcours devient plus montagne au travers de pierriers et de névés.
Pas mal de monde au refuge du col, beaucoup de marmottes aussi, jolies mais nettement moins sauvages que dans les Pyrénées (un point pour nous).
Je m'éloigne un peu, pour me ravitailler au soleil sur un rocher avant d'attaquer la descente. Le ciel se couvre et en fin d'aprèm on aura droit à un orage, c'est le tarif quotidien de la semaine. Le soir à la Varappe, je prends une grosse assiette de pâtes, manière d'être un peu conforme à une prépa sérieuse.
Le soir, après le briefing très complet où je croise plusieurs Kikous, nouvelle pizza au QG en compagnie de Laulau, Picos de Europa et Oslo qui nous a rejoints. On se couche tôt, demain un gros morceau nous attend.
La nuit est courte mais très bonne, quand à 3h du mat le réveil interrompt un merveilleux rêve où je suis en compagnie de quatre sublimes créatures. Oui quatre, on parle bien d'endurance non ?
Avant le départ avec Laulau
J'avale mon petit dej habituel, prends le temps de bien me préparer de la tête aux pieds et vers 4h15 je suis sur le site de départ pour me faire enregistrer. Il ne fait pas froid, la journée est annoncée ensoleillée, avec possibilité d'orage et de grêle dans l'après midi.
Ici avec Oslo
A 5h, tout le monde démarre. Me connaissant assez bien maintenant sur ce type de course depuis le Grand Raid des Pyrénées 2009, je pars lentement pour m'économiser sur cette longue montée de 1100m de dénivelé jusqu'au col de la Vanoise.
Un peu trop de monde autour de moi je trouve et qui parle trop. Mais bon, je ne m'affole pas et je continue à monter lentement.
Quelques minutes avec Oslo avant qu'il me distance définitivement.
On passe au refuge des Balmettes avant d'attaquer le joli sentier empierré. Après une heure de course je suis chaud mais je garde toujours un rythme tranquille.
Je passe un peu de temps à faire plusieurs photos au célèbre lac des Vaches, mais elles manquent de soleil par rapport à ma sortie de vendredi.
Je plie ma tente, traîne un peu dans les rues où les trailers commencent à arriver. Après un repas frugal, je croise Laulau et Picos de Europa qui arrivent au camping. Moi je pars m'installer à l'hôtel, hébergé par l'orga en tant que reporter pour Ultrafondus.
Je teste le lit durant une petite sieste avant d'aller retirer mon dossard et déposer quelques flyers pour le Trail des Citadelles. Cachés sous un caillou à cause du vent et de l'inévitable orage, je crois qu'ils n'ont pas eu beaucoup de succès.
Le soir, après le briefing très complet où je croise plusieurs Kikous, nouvelle pizza au QG en compagnie de Laulau, Picos de Europa et Oslo qui nous a rejoints. On se couche tôt, demain un gros morceau nous attend.
En voiture s'il vous plait
La nuit est courte mais très bonne, quand à 3h du mat le réveil interrompt un merveilleux rêve où je suis en compagnie de quatre sublimes créatures. Oui quatre, on parle bien d'endurance non ?
Avant le départ avec Laulau
J'avale mon petit dej habituel, prends le temps de bien me préparer de la tête aux pieds et vers 4h15 je suis sur le site de départ pour me faire enregistrer. Il ne fait pas froid, la journée est annoncée ensoleillée, avec possibilité d'orage et de grêle dans l'après midi.
Ici avec Oslo
A 5h, tout le monde démarre. Me connaissant assez bien maintenant sur ce type de course depuis le Grand Raid des Pyrénées 2009, je pars lentement pour m'économiser sur cette longue montée de 1100m de dénivelé jusqu'au col de la Vanoise.
Un peu trop de monde autour de moi je trouve et qui parle trop. Mais bon, je ne m'affole pas et je continue à monter lentement.
Quelques minutes avec Oslo avant qu'il me distance définitivement.
On passe au refuge des Balmettes avant d'attaquer le joli sentier empierré. Après une heure de course je suis chaud mais je garde toujours un rythme tranquille.
Je passe un peu de temps à faire plusieurs photos au célèbre lac des Vaches, mais elles manquent de soleil par rapport à ma sortie de vendredi.
Photo Photogone
On poursuit comme ça à travers pierriers et névés et en 1h50 je suis au refuge (environ 350ème sur 435). Je recharge la poche avec 2 sucres et de l'eau, je grignote un bout de pain d'épice avec un coca et je repars.
Et une Kikou dépassée
Le train touristique de l'Arpont
Nous voici sur une superbe partie plane où l'on peut dérouler la foulée. Il y a quelques ruisseaux à franchir alors que l'on atteint la zone ensoleillée et que les paysages se révèlent magnifiques : une verte prairie où courir, quelques petits lacs à longer et de beaux sommets enneigés autour de nous.
Ensuite on bascule dans une première descente qui nous mène à la traversée d'un névé, sécurisé par les CRS. La corde est bien utile même si la neige n'est pas vraiment dure. J'avais d'ailleurs quelques appréhensions quant aux névés ou aux passages délicats à franchir, mais le parcours ne sera jamais dangereux ni même impressionnant pour moi qui n'aime pas le vide, car le sentier est partout assez large pour être rassurant.
Après la traversée d'un pierrier où il suffit de suivre les cairns, le trail n'est pas balisé car se déroulant dans un parc naturel , nous empruntons un premier long sentier en balcon qui nous fait déboucher sur une très belle partie enneigée. Avec toujours les glaciers en fond, c'est un régal pour les yeux et je m'arrête très souvent pour prendre des photos (sur toute la course, un peu plus de 200 clichés…).
Photo promise, vous pouvez la récupérer
Ensuite, entre parties rocheuses et autres névés, la progression n'est pas si aisée que cela. Mais je tiens un bon rythme, dépassant des coureurs qui ne relancent pas quand c'est plat ou roulant, car nous sommes maintenant sur le balcon qui surplombe la vallée. Le sentier est plus technique que ce à quoi je m'attendais, avec des pierres éparses qui demandent de l'attention pour la pose de pied.
Finalement, avec mes compagnons du moment, nous arrivons au refuge de l'Arpont (321ème). L'un d'eux dit "C'était juste pour la barrière". Surpris, je regarde mon chrono qui affiche 4h20. A dix minutes près, le passage à niveau se fermait devant nous. Je me ravitaille rapidement et décide de sortir l'appareil photo bien moins souvent. Je repars avec les mêmes gars et le rythme est nettement plus élevé, il s'agit de prendre de l'avance sur la prochaine barrière.
On poursuit comme ça à travers pierriers et névés et en 1h50 je suis au refuge (environ 350ème sur 435). Je recharge la poche avec 2 sucres et de l'eau, je grignote un bout de pain d'épice avec un coca et je repars.
Et une Kikou dépassée
Le train touristique de l'Arpont
Nous voici sur une superbe partie plane où l'on peut dérouler la foulée. Il y a quelques ruisseaux à franchir alors que l'on atteint la zone ensoleillée et que les paysages se révèlent magnifiques : une verte prairie où courir, quelques petits lacs à longer et de beaux sommets enneigés autour de nous.
Ensuite on bascule dans une première descente qui nous mène à la traversée d'un névé, sécurisé par les CRS. La corde est bien utile même si la neige n'est pas vraiment dure. J'avais d'ailleurs quelques appréhensions quant aux névés ou aux passages délicats à franchir, mais le parcours ne sera jamais dangereux ni même impressionnant pour moi qui n'aime pas le vide, car le sentier est partout assez large pour être rassurant.
Après la traversée d'un pierrier où il suffit de suivre les cairns, le trail n'est pas balisé car se déroulant dans un parc naturel , nous empruntons un premier long sentier en balcon qui nous fait déboucher sur une très belle partie enneigée. Avec toujours les glaciers en fond, c'est un régal pour les yeux et je m'arrête très souvent pour prendre des photos (sur toute la course, un peu plus de 200 clichés…).
Photo promise, vous pouvez la récupérer
Ensuite, entre parties rocheuses et autres névés, la progression n'est pas si aisée que cela. Mais je tiens un bon rythme, dépassant des coureurs qui ne relancent pas quand c'est plat ou roulant, car nous sommes maintenant sur le balcon qui surplombe la vallée. Le sentier est plus technique que ce à quoi je m'attendais, avec des pierres éparses qui demandent de l'attention pour la pose de pied.
Finalement, avec mes compagnons du moment, nous arrivons au refuge de l'Arpont (321ème). L'un d'eux dit "C'était juste pour la barrière". Surpris, je regarde mon chrono qui affiche 4h20. A dix minutes près, le passage à niveau se fermait devant nous. Je me ravitaille rapidement et décide de sortir l'appareil photo bien moins souvent. Je repars avec les mêmes gars et le rythme est nettement plus élevé, il s'agit de prendre de l'avance sur la prochaine barrière.
Mais à vouloir aller trop vite, je glisse sur une pierre humide. Avertissement sans frais, j'ai juste un peu mal au poignet droit qui m'a réceptionné.
Là nous sommes partis pour une longue traversée en balcon, mais comme on nous l'a dit au briefing, balcon ne veut pas dire plat. On monte et on descend plusieurs fois, avec des pentes assez sévères. Comme je suis toujours en pleine forme, je n'arrête pas de doubler "Pardon, Merci" et cela tout le long du chemin. Je reprends des places par dizaines.
Nous avons un large torrent à traverser, pas d'échappatoire, il faut se mouiller les pieds. Ca m'arrivera plusieurs fois pendant la course mais c'est sans conséquence, après l'Ultra Trans Aubrac je sais que je peux faire cent kilomètres les pieds humides sans avoir d'ampoule.
Dans une nouvelle énorme montée, je reviens sur Blob qui a l'air de peiner. On échange quelques mots avant que je poursuive, cette année sera la bonne pour lui, il finira.
Ce sentier en balcon n'en finit pas, derrière chaque pli de la montagne je crois arriver au refuge mais non, il y a encore une grande courbe à franchir.
Là nous sommes partis pour une longue traversée en balcon, mais comme on nous l'a dit au briefing, balcon ne veut pas dire plat. On monte et on descend plusieurs fois, avec des pentes assez sévères. Comme je suis toujours en pleine forme, je n'arrête pas de doubler "Pardon, Merci" et cela tout le long du chemin. Je reprends des places par dizaines.
Nous avons un large torrent à traverser, pas d'échappatoire, il faut se mouiller les pieds. Ca m'arrivera plusieurs fois pendant la course mais c'est sans conséquence, après l'Ultra Trans Aubrac je sais que je peux faire cent kilomètres les pieds humides sans avoir d'ampoule.
Dans une nouvelle énorme montée, je reviens sur Blob qui a l'air de peiner. On échange quelques mots avant que je poursuive, cette année sera la bonne pour lui, il finira.
Ce sentier en balcon n'en finit pas, derrière chaque pli de la montagne je crois arriver au refuge mais non, il y a encore une grande courbe à franchir.
Me voici 261ème, soixante places de gagnées et 45 minutes d'avance sur la barrière. Je suis content, jusqu'aux six heures de course j'ai bien supporté le sucré, grâce aux très bonnes barres miel sésame de Gerblé. Un régal. Mais je suis rentré dans la phase salée et je tourne aux ravitos comme sur les sentiers au saucisson, fromage, pain de mie, plus le camel rempli moitié d'eau plate, moitié d'eau gazeuse.
Je retrouve ici Patrick, habitué à filmer en course mais qui en raison des risques de pluie a préféré s'abstenir. Mon ravito est rapide, contrairement à beaucoup d'autres je ne m'assieds pas et je repars vite.
Je retrouve ici Patrick, habitué à filmer en course mais qui en raison des risques de pluie a préféré s'abstenir. Mon ravito est rapide, contrairement à beaucoup d'autres je ne m'assieds pas et je repars vite.
Il faut maintenant faire un grand tour autour des lacs, avant d'attaquer le col du Barbier.
Encore un gros morceau, mais je suis toujours en grande forme et je monte à l'aise, continuant mes séries de "Pardon, merci". On croise des randonneurs et le bonjour ou les encouragements sont bien sympathiques.
On passe en haut du col, on poursuit toujours en balcon avant d'attaquer une descente très pentue à travers la forêt. Je pourrais aller plus vite mais je préfère économiser mes cuisses pour la suite. Quelques gars me dépassent, j'en double d'autres, certains assis au bord du chemin, déjà fatigués.
Mauvaise surprise en bas, il faut attaquer une grosse montée dans les bois pour rejoindre le refuge de l'Orgère. Quand on arrive en dessous de ce dernier, je mange saucisson et fromage embarqués avant de recharger au ravito, soit un peu de temps gagné. Sur place, je négocie pour remplir la poche avec un peu d'eau gazeuse, qui apparemment se fait rare. Je prends quelques minutes pour m'alléger aux toilettes du refuge avant d'attaquer le dernier gros morceau.
Je suis ici 206ème, encore 55 places de gagnées et 1h30 d'avance sur la barrière. J'en suis à 9h30 de course.
Encore un gros morceau, mais je suis toujours en grande forme et je monte à l'aise, continuant mes séries de "Pardon, merci". On croise des randonneurs et le bonjour ou les encouragements sont bien sympathiques.
On passe en haut du col, on poursuit toujours en balcon avant d'attaquer une descente très pentue à travers la forêt. Je pourrais aller plus vite mais je préfère économiser mes cuisses pour la suite. Quelques gars me dépassent, j'en double d'autres, certains assis au bord du chemin, déjà fatigués.
Mauvaise surprise en bas, il faut attaquer une grosse montée dans les bois pour rejoindre le refuge de l'Orgère. Quand on arrive en dessous de ce dernier, je mange saucisson et fromage embarqués avant de recharger au ravito, soit un peu de temps gagné. Sur place, je négocie pour remplir la poche avec un peu d'eau gazeuse, qui apparemment se fait rare. Je prends quelques minutes pour m'alléger aux toilettes du refuge avant d'attaquer le dernier gros morceau.
Je suis ici 206ème, encore 55 places de gagnées et 1h30 d'avance sur la barrière. J'en suis à 9h30 de course.
Le début de la montée est très raide, le sentier grimpe en lacets dans la forêt et il fait toujours très chaud. Je l'avoue, du regard j'ai cherché une branche solide qui aurait pu m'aider à avancer. Mais n'ayant rien trouvé, j'ai continué ma progression de coureur intégriste sans bâton.
Ca ne m'a pas empêché de doubler encore quelques coureurs avant que pour la première fois je commence à marquer le pas. Ca monte toujours très fort, il y a plusieurs heures que nous sommes au dessus de 2000m et nous nous dirigeons vers le col à 2800m d'altitude.
Je sens que j'ai un peu de mal à avancer, je me force à grignoter un peu de fromage et pour continuer à avancer il est temps de faire appel aux SYSAs. Qui sont ils ?
Ca ne m'a pas empêché de doubler encore quelques coureurs avant que pour la première fois je commence à marquer le pas. Ca monte toujours très fort, il y a plusieurs heures que nous sommes au dessus de 2000m et nous nous dirigeons vers le col à 2800m d'altitude.
Je sens que j'ai un peu de mal à avancer, je me force à grignoter un peu de fromage et pour continuer à avancer il est temps de faire appel aux SYSAs. Qui sont ils ?
Les SYSAs sont ces proches qui pour diverses raisons sont arrêtés et ne peuvent plus en ce moment courir et se faire plaisir sur les sentiers. Alors pour eux, pour Sabine, Yvan, Steve, Alain et un petit "s" pour les autres, parce que moi j'ai la chance de pouvoir courir, je dois continuer et ne pas faiblir face à ce monstrueux col de Chavière.
Et donc avec les SYSAs je vais avancer mètre par mètre, je vais continuer à boire toutes les 10 minutes, à manger un petit bout et petit à petit me rapprocher du col.
C'est dur, j'ai des moments de faiblesse, je prends juste un demi gel, seule entorse à une course que je voulais propre et je me rapproche des névés où j'aperçois de petits points noirs en dessous du col.
Alors que je partage la montée avec un coureur, nous en passons un assis au bord du sentier. Il vient de vomir et se remet, on lui conseille de manger pour repartir. Un peu plus haut, d'autres participants à l'arrêt, c'est dur pour tout le monde. Je dépasse un gars, debout au bord du sentier. Je lui glisse " Ca va ?", il me répond "Ca va." Je continue et cinquante mètres plus loin j'entends un grand bruit, il vient de vomir son ravito au bord du sentier.
Moi je progresse toujours, les SYSAs m'accompagnent et on attaque les névés. Ca grimpe mais la progression n'est pas difficile et le col n'est plus très loin. Je m'aide de la corde pour progresser dans le mur final et enfin j'atteins le col de Chavière.
De suite c'est la libération, je plaisante avec les CRS qui me prennent en photo et j'attaque la descente que je craignais à risque et qui finalement est aisée.
On vient d'ici.
Et on descend par là.
Beaucoup de névés à passer où il est dur de garder l'équilibre, surtout sans bâton. Quelques nappes de brouillard viennent vers nous, je prends garde à ne pas rester seul dans ce secteur où le cheminement est assez brouillon entre pierres et névés.
On arrive comme ça au refuge de Péclet Polset, je suis 183ème, encore une vingtaine de places gagnées. Mais surtout à partir d'ici c'est de la piste carrossable et il n'y a plus aucun risque de se perdre. Je peux le dire, la partie est gagnée. Je recharge le camel pour finir les 12km de descente et j'enfile le coupe vent car de grosses gouttes commencent à tomber.
J'attaque la piste seul, j'arrive à trottiner à un bon rythme et intérieurement je suis euphorique. Les difficultés sont derrière moi et je réalise ce que je viens d'accomplir, 72km et 3800m de dénivelé, le Tour des Glaciers de la Vanoise avalé en une seule journée.
Dans ma tête c'est la fête et avec les SYSAs on danse la samba. Durant la descente je passerai trois ou quatre concurrents et à chaque fois les SYSAs chantent avec moi.
Mais la descente est quand même très très longue et vers le refuge du Roc de la Pêche, je ressens un petit coup de moins bien. Il est temps de ressortir les croquants miel sésame pour retrouver quelques forces et arriver en bas.
Au niveau du parking c'est l'émotion qui me submerge : il pleut et à l'abri dans les voitures deux femmes attendent leurs proches. Des bravos, des applaudissements à mon passage et les larmes ne sont pas loin. Et ça ne va plus s'arrêter jusqu'en bas. Je retrouve les sentiers de mon footing du jeudi, la descente dans la forêt et aux abords du camping, les encouragements fusent. Des spectateurs, de simples touristes ou des coureurs déjà arrivés me crient un bravo et à chaque fois je prends une vague d'émotion en pleine figure.
Puis c'est l'arrivée dans les rues de Pralogan et là les encouragements sont continus jusqu'à la ligne d'arrivée. Et même maintenant, en l'écrivant, j'en ai encore les larmes aux yeux.
Alors merci à tous ces spectateurs anonymes ou pas, merci à tous ceux qui m'avaient adressé leurs encouragements et puis bien sûr un grand merci aux SYSAs, qui m'ont poussé et fait grimper jusqu'au col de Chavière.
Ce Tour des Glaciers de la Vanoise restera un grand moment, une organisation comme un village simples et agréables, sans béton, sans paillettes ni grand barnum, juste le plaisir des paysages somptueux et tout le bonheur d'une course chaleureuse.
Pour finir soyons chauvins, le Grand Raid des Pyrénées est plus beau grâce à ses nombreux lacs, mais le TGV est splendide par ses sentiers, ses passages enneigés et les grands sommets que l'on côtoie en continu.
Et donc avec les SYSAs je vais avancer mètre par mètre, je vais continuer à boire toutes les 10 minutes, à manger un petit bout et petit à petit me rapprocher du col.
C'est dur, j'ai des moments de faiblesse, je prends juste un demi gel, seule entorse à une course que je voulais propre et je me rapproche des névés où j'aperçois de petits points noirs en dessous du col.
Alors que je partage la montée avec un coureur, nous en passons un assis au bord du sentier. Il vient de vomir et se remet, on lui conseille de manger pour repartir. Un peu plus haut, d'autres participants à l'arrêt, c'est dur pour tout le monde. Je dépasse un gars, debout au bord du sentier. Je lui glisse " Ca va ?", il me répond "Ca va." Je continue et cinquante mètres plus loin j'entends un grand bruit, il vient de vomir son ravito au bord du sentier.
Moi je progresse toujours, les SYSAs m'accompagnent et on attaque les névés. Ca grimpe mais la progression n'est pas difficile et le col n'est plus très loin. Je m'aide de la corde pour progresser dans le mur final et enfin j'atteins le col de Chavière.
De suite c'est la libération, je plaisante avec les CRS qui me prennent en photo et j'attaque la descente que je craignais à risque et qui finalement est aisée.
On vient d'ici.
Et on descend par là.
Beaucoup de névés à passer où il est dur de garder l'équilibre, surtout sans bâton. Quelques nappes de brouillard viennent vers nous, je prends garde à ne pas rester seul dans ce secteur où le cheminement est assez brouillon entre pierres et névés.
On arrive comme ça au refuge de Péclet Polset, je suis 183ème, encore une vingtaine de places gagnées. Mais surtout à partir d'ici c'est de la piste carrossable et il n'y a plus aucun risque de se perdre. Je peux le dire, la partie est gagnée. Je recharge le camel pour finir les 12km de descente et j'enfile le coupe vent car de grosses gouttes commencent à tomber.
J'attaque la piste seul, j'arrive à trottiner à un bon rythme et intérieurement je suis euphorique. Les difficultés sont derrière moi et je réalise ce que je viens d'accomplir, 72km et 3800m de dénivelé, le Tour des Glaciers de la Vanoise avalé en une seule journée.
Dans ma tête c'est la fête et avec les SYSAs on danse la samba. Durant la descente je passerai trois ou quatre concurrents et à chaque fois les SYSAs chantent avec moi.
Mais la descente est quand même très très longue et vers le refuge du Roc de la Pêche, je ressens un petit coup de moins bien. Il est temps de ressortir les croquants miel sésame pour retrouver quelques forces et arriver en bas.
Au niveau du parking c'est l'émotion qui me submerge : il pleut et à l'abri dans les voitures deux femmes attendent leurs proches. Des bravos, des applaudissements à mon passage et les larmes ne sont pas loin. Et ça ne va plus s'arrêter jusqu'en bas. Je retrouve les sentiers de mon footing du jeudi, la descente dans la forêt et aux abords du camping, les encouragements fusent. Des spectateurs, de simples touristes ou des coureurs déjà arrivés me crient un bravo et à chaque fois je prends une vague d'émotion en pleine figure.
Puis c'est l'arrivée dans les rues de Pralogan et là les encouragements sont continus jusqu'à la ligne d'arrivée. Et même maintenant, en l'écrivant, j'en ai encore les larmes aux yeux.
Photo Photogone
Les poings levés je franchis la ligne, heureux et fier de ce que je viens d'accomplir. Je finis 177ème en 13h56, la tête remplie de paysages magnifiques, le cœur débordant d'émotions.
Les poings levés je franchis la ligne, heureux et fier de ce que je viens d'accomplir. Je finis 177ème en 13h56, la tête remplie de paysages magnifiques, le cœur débordant d'émotions.
Alors merci à tous ces spectateurs anonymes ou pas, merci à tous ceux qui m'avaient adressé leurs encouragements et puis bien sûr un grand merci aux SYSAs, qui m'ont poussé et fait grimper jusqu'au col de Chavière.
Ce Tour des Glaciers de la Vanoise restera un grand moment, une organisation comme un village simples et agréables, sans béton, sans paillettes ni grand barnum, juste le plaisir des paysages somptueux et tout le bonheur d'une course chaleureuse.
Pour finir soyons chauvins, le Grand Raid des Pyrénées est plus beau grâce à ses nombreux lacs, mais le TGV est splendide par ses sentiers, ses passages enneigés et les grands sommets que l'on côtoie en continu.
Allez-y, sans hésitation.
Nota : ne ratez pas le récit d'Oslo, un autre vécu, d'autres photos :
15 commentaires:
Bravo pour ce Trail à Grande Vitesse parfaitement géré et merci pour ce beau récit qui donne bien envie de ce frotter à cette épreuve même si pour les barrières horaires c'est chaud chaud !
Bonjour Michel,
Ah, je l'attendais avec impatience ce récit! j'avais déjà apprécié la pizza.., j'avais eu un aperçu de tes photos mais avec ton récit c'est encore meilleur et plus beau, il y a beaucoup d'émotions à l'image de ces splendides paysages et de ce que tu as vécu certainement. A l'arrivée tu avais l'air frais , souriant, ému et heureux et pour la spectatrice que j'étais cela procure aussi beaucoup d'émotions. Je suis enchantée d'avoir pu faire un petit peu connaissance avec toi, bravo pour ta performance car en plus tu as pris le temps d'offrir de très belles images à ceux qui n'ont pu faire ce tour. Merci et au plaisir de te revoir
Gratienne
Bravo Michel. Encore un CR vivant et illustré de belle manière.
Au nom des "SYSAs" dont je fais partie, nous sommes heureux d'avoir participé mentalement avec toi à cette belle aventure.
A bientôt sur les sentiers (en rando pour moi).
Bravo Michel,
tu mérites le respect de tous les traileurs que nous sommes. Dans le grand cirque de l'humanité, Traileurs, nous sommes les clowns au coeur chargé d'émotions à l'arrivée,les funambules de sentiers, les dresseurs de montagnes et les dompteurs de névés. Que le spectacle continue, continuons à faire tourner la piste aux étoiles et encore chapeau l'artiste!!
merci pour ce voyage...
steph81
encore un super récit complet, vivant et avec des photos toujours aussi magnifiques. j'ai pu revivre cette aventure par les nombreuses images et surtout connaitre la fin du parcours puisque j'avais abandonné un peu au dessus de l'orgère completement déshydraté. par contre il y avait bien plus de neige que l'année dernière.
merçi pour tes pensées et ton petit clin d'oeil aux blessés du moment c'est super sympa, en plus si on a pu te porter dans les moments difficiles c'est génial.
continue à nous emporter et à une prochaine rencontre sur les sentiers.
alain
Michel bravo pour cette leçon de courage
Une fois de plus le CR attendu est de toute beauté
Il est temps maintenant de penser à la récupération, mais vu ton état de forme et ta facilité à courir sur ces sentiers de fous, est ce bien nécessaire ???!!!
Encore bravo et à bientôt
Manu
Salut Michel
Bon je vais me répéter mais encore une fois ton CR est un grand moment de bonheur ! De l'humilité, du sport, de l'émotion et plein de chaleur humaine. Tu cristallises l'esprit trail tel qu'on l'entend et ça fait vraiment plaisir ! Heureux d'avoir fait ta connaissance à l'occasion de ce TGV !
Bravo pour ta course, merci pour tes photos et ton CR. A bientôt j'espère
Bonne continuation à toi :)
Merci Michel pour ce nouvel épisode de tes aventures dans un cadre aussi majestueux que la Vanoise. Forcément 200 photos cela prend un peu de temps. Bonne récup et un clin d'oeil aux SYSAs. A bientôt sur les sentiers.
On est les deux amoureux du lac.
Merci pour le petit clin d'oeil et bravo pour tes exploits: en plus de finir honorablement le TGV, tu te payes le luxe de faire 200 photos, toutes plus belles les unes que les autres!
ton récit est très sympa, juste ce qu'il faut. L'émotion de ton arrivée donne envie d'y retourner pour la finir ( ce qui malheureusement n'a pas été notre cas, barrières trop chaudes voir même bouillantes!)
On te donne le lien de notre blog, et on en profite pour te mettre dans nos liens en 1ière page: http://naturellementsport.blogspot.com/2010/07/cr-trail-tour-des-glaciers-de-la.html
A bientôt sur les sentiers...libres.
Super récit comme d'habitude. Merci Michel. Je regrette de ne pas avoir filmé car avec toute cette neige, le trail était magnifique et technique (surtout la descente de Chavière).
PS : merci pour la photo souvenir
Patrick/Coursforest38
que dire de ce CR de toute simplicité avec des texte précis ,des photos qui en disent long sur la beauté des décors et des acteurs.
seul des traileurs peuvent comprendre les sensation que tu fais passer.
à bientôt sur les pistes
millepattes77.overblog.com
Bravo Michel de magnifiques photos et une belle remontee. A bientot sur les chemins.
Ouaouhh !!!
Venu voir le CR sur Ikalana, une fois de plus tu m'emmènes rêver bien au delà de mes limites.
Encore merci Michel, pour ce partage d'émotions.
William
Quel beau reportage encore et quelles photos! Juste une petit question, quel appareil utilise-tu? Je trouve les couleurs vraiment belles. Pour le reste, c'est ton talent de photographe qui est à l'oeuvre.
Nathou de bordeaux.
Bonjour Nathou,
J'utilise le Canon Ixus 870 IS, pour de belles couleurs je n'ai pas trouvé mieux que Canon.
Parfois un petit coup de Picasa par dessus et voila le résultat !
Merci pour les compliments.
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