Le Trail du Cassoulet…c'est loin d'être mon parcours préféré, trop de chemins agricoles, trop de champs à traverser, beaucoup trop roulant. J'y arrive donc peu motivé, espérant un top10 pour les points du challenge, mais la tête encore ailleurs. Beaucoup de gens connus ici, que je salue tout en effectuant mon échauffement.
9h30, je suis dans les premiers rangs sur la ligne de départ, prêt à en découdre. Ca part relativement vite pour un tour dans les rues de Verfeil, avant d'attaquer les premiers chemins le long des champs. Je suis dans les quinze ou vingt premiers, relais et 14km compris.
Dans une grosse descente qui secoue, je perds mon bidon. Demi-tour et une poignée de secondes perdues à remonter le chercher. Un peu plus loin, j'entends une chute derrière moi : je me retourne, Jacques Granier se relève et me dit que tout va bien. Nous sommes dans un ordre logique, les premiers du challenge devant moi, par moments en visu. On dépasse les randonneurs avant de les croiser un peu plus loin après le tour du lac, c'est sympa.
Le rythme est toujours bon, pas de difficulté particulière. J'ai clairement la tête qui est restée à l'Estany de la Carança, ça me sert de motivation pour avancer, et si je rate ma course, ça me servira d'excuse.
Après le tour du premier lac, on arrive au ravito du km7. Je m'arrête, bois un coca et prends un bout de saucisse. Les cuistos sont contents, je suis peut être le premier à prendre le temps de déguster leur grillade.
Photos David, merci ;-)
Mais je repars aussitôt et mange en courant. Peut être pas idéal, je sentirais mon ventre un peu bizarre par la suite.
Je double 2 ou 3 gars sans doute partis trop vite, je ne suis pas très loin de Benoit Sableyrolles, ce qui est étonnant. On en termine comme ça avec la première boucle de 14km, avalée en 1h06. Nous voilà maintenant entre gars du 34km. Jacques Granier revient sur moi, comme d'hab, et me dépasse. On discute un peu, nos places ont l'air assurées, il n'y a personne loin derrière.
Plus étonnant, je suis tout près de gars qui me larguent d'habitude. Soit je suis vraiment en forme (on m'a dit 3 fois que j'étais affûté avant le départ) soit ils ne sont pas bien.
En fait, c'est la deuxième solution. Dans une côte, en mode cabri, je double Benoit Sableyrolles, il me dit qu'il n'a pas de jambes aujourd'hui. Finalement, il les retrouvera et finira devant moi.
Un peu plus loin, je rattrape Julien Bonilla, manque d'entrainement sans doute, il n'est pas bien. Pour lui, la course se terminera sur un abandon.
Dans une grosse côte (il y en a trop peu), je dépasse Benoit Sentost qui marche. Un petit encouragement et je poursuis. Arrivés au bord du lac pour un des passages les plus pénibles, il revient sur moi et me dit qu'il est blessé au tendon d'Achille. Abandon prévu dès qu'il arrivera auprès de ses parents un peu plus loin.
Ensemble, on double Fred Mahdi qui n'a pas l'air bien. Il nous demande si on n'a pas une barre, je lui passe une demi pate de fruit et poursuis. Revenu en forme, il me dépassera plus tard, en me remerciant pour ce coup de main.
Au bout du lac, le deuxième ravito. J'évite cette fois la saucisse et prends juste un coca.
On est vers le 25ème kilomètre et la course va pour beaucoup se durcir ici. Je commence à accuser le coup et je vais bien moins vite. Deux gars me dépassent facilement, petit coup au moral. Il me faudra bien une demi-heure pour réaliser que ce devaient être des coureurs du relais.
Il y a quelques passages sympas en forêt ou en bord de ruisseau, mais surtout des chemins ou des champs tous bosselés où il est difficile de courir. Le mental a pris le relais, j'avance comme un petit vieux, pensant aux points du challenge et toujours à la Carança, la Carança, la Carança.
Je double un gars en orange, avant qu'il revienne sur moi un peu plus loin. Il me dit "On finit ensemble ?". Je dis "Ok, mais je suis cuit". Il me répond qu'il a le genou en vrac…On va faire un bon bout ensemble, on voit au loin quelques gars qui reviennent sur nous.
Au château de Riquet, il rempli son camel, je bois un coup rapidement et lui explique que j'y vais, que je veux sauver des points au challenge. On se suivra encore un moment, puis je finirai par le distancer.
Le château de Riquet, joli, mais je ne l'ai pas vraiment apprécié, plongé dans la galère de la course.
Le final est vraiment pénible, il fait chaud, c'est long et plutôt inintéressant. Un gars en noir me passe, facile malgré son dossard du 34km. Un autre en rouge fait de même mais je vais m'accrocher. On va se doubler plusieurs fois, surtout sur le dernier faux plat où je m'accorde une minute de marche.
Il reste une dernière côte avant de traverser la route et dérouler vers l'arrivée. Je trouve quelques forces pour m'arracher et foncer. Un coup d'oeil derrière, le trou est fait.
Je finis 12ème, ces près de 35km avalés péniblement en 3h02. Coca, saucisse, toasts au pâté, il faut se refaire. Je retrouve les gars arrivés avant moi, c'est-à-dire le bus des abandons, Julien ou Manu qui en a eu marre. Il y en a eu aussi d'autres, plombés par la chaleur et ce parcours usant.
Manière de faire tourner les jambes, je pars en marchant voir quelques arrivées. Je vais ensuite traîner entre la remise des prix et le ravito, le ventre un peu en vrac, assez fatigué.
Manue, 3ème fille et tête des mauvais jours.
Daniel, monsieur Versant Trail, termine son relais.
Les sympathiques Trotteurs d'en Laure, organisateurs de la finale, la Piste Jaune à Labruguière.
Thierry venu de Lavelanet, on a causé GRP, ça lui a plu et il a évité la déception sur l'UTMB.
Je n'aime pas l'expression "faire le boulot" quand on parle de courses, car en général c'est un vrai plaisir de parcourir les sentiers, même en compet. Mais là je n'en étais pas loin, très peu de plaisir sur ce parcours, quelques problèmes avec la plante du pied gauche échauffée, une douleur récurrente au dessus de la maléole droite, il m'a fallu un gros mental pour avancer encore et ne pas laisser aller.
10 commentaires:
Si même des champions comme toi en ont bavé, ça me rassure car je me suis trainé pendant 5h sur ce parcours...la chaleur et le vent m'ont asséché :)
Merci pour tes encouragements... et bravo pour ta course... tout le monde en a bavé et pour moi, la sagesse m'a fait arrêter après des fortes douleurs à la cheville... j'attends ton récit pour un peu de lecture, car le mien n'est pas terrible. Photos à venir sur www.afum-team.fr
Faire 33 kms à 11 km/h de moyenne sur ce parcours plutôt ingrat...sous une grosse chaleur; un seul mot : Bravo champion, ton classement au challenge est amplement mérité.
Petit récit à venir...pour une grande course! Bravo Champion !
Encore une course rondement menée. Le top 5 au challenge gagné à la sueur.
Un grand cru se profile aux Templiers 2010 !
Bravo Michel
Au fur et à mesure que je lisais ton résumé je revivais ma course... Les passages dans les champs labourés hyper sec c'était moyen mais bravo aux organisateur car le balisage était nikel !
Bravo pour ton temps (je termine 64ème en 3h43... j'avais jamais fais la distance)
c'est vraiment un trail ingrat par sa monotonie et par ces champs tous secs qui te fracassent les chevilles. Vivement les bois de Labruguière et la boue des citadelles. ;-)
Tu peux lever le pied maintenant sinon tu vas vraiment manquer de fraîcheur pour les templiers! c pas 40 ou 50 Kms qui t'attendent! voilà le conseil du jour!
steph81
Les courses se suivent et ne se ressemblent pas ... et c'est tant mieux :-) ça permet d'en apprécier certaines plus que d'autres.
En attendant, quel beau challenge que tu nous fais !
Je te souhaite désormais de faire un excellent jus pour les Templiers !!!
Shadock
Chapeau Michel, j'espere un jour pouvoir tu suivre sur une course entiere. Mais c'est pas pour tout de suite...
A bientot dans les coteaux!
C'est bien,on sait depuis longtemps que Verfeil ,c'est pas ta tasse de thé mais tu arrives quand même à y faire une perf, ce qui prouve une fois de plus combien tu as (encore) progressé !
Penses à prendre du repos avant les Templiers ! ;-)
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