Partis avec Manu le samedi matin, c'est sous un soleil estival que nous prenons un plat de pâtes du côté de Carpentras.
On fait un petit tour tout près du sommet du Ventoux. Si la météo avait pu être la même le lendemain...
En reportage pour le magazine Ultrafondus, je suis invité à la course et logé dans un superbe chalet, à quelques mètres du site d'arrivée.
Cela n'empêche pas d'être objectif, le Tshirt et le buff offerts n'étaient vraiment pas beaux, l'organisation du repas d'après course un peu bricolée. Surprenant pour une épreuve de renommée nationale.
Quand on voit ce que peut proposer une superbe première édition comme celle des Pieds Cloutés ...
On part faire un tour en ville, reconnaissant par hasard le final du parcours.
Une pizza plus loin nous voilà de retour à la frontale. Ma nuit est bonne, prêt pour le Ventoux.
Comme j'ai rédigé un récit pour Ultrafondus, je vous le livre tel quel, je n'écris pas une version bis.
Et un salut à ceux rencontrés là bas, habitués des Citadelles, Kikous ou lecteurs de ce blog. Moi qui me croyait incognito loin du sud ouest ;-)
Dimanche 27 Mars, au départ de Bédoin pour le Trail du Ventoux, parcours mythique de 46km et 2650md.
Le temps est maussade, le ciel bien gris, alors que la veille c'était sous un chaud soleil que nous admirions le sommet. A 8h30 le départ est donné et je démarre juste derrière le sas élite. Je suis là en mission photographique, mais ce n’est pas une raison pour me laisser prendre dans les bouchons qui ne manqueront pas de se produire.
Le début de course est roulant, larges chemins et traversée de vignes. Je suis en compagnie de Josiane Picolet, multiple lauréate du challenge Salomon. On traverse (trop) rapidement les Ocres avant d'aborder les premières montées sur des sentiers bien techniques qui en plusieurs endroits me rappellent beaucoup le terrain de Gruissan. Je reste donc vigilant, les rochers n'attendant qu'un faux pas pour me faire chuter.
Je monte à un bon rythme, un peu sur la retenue sachant le gros dénivelé qui m'attend, mais pas en mode touriste non plus. Je dirais que je suis à ma place et quand le sentier se rétrécit, la file indienne dans laquelle je suis avance à une vitesse qui me convient, contrairement au cauchemar vécu sur les Templiers où j'étais parti trop lentement.
L'ascension se poursuit donc à travers forêts ou en bord de falaise. La vue est dégagée, contrairement au sommet du Ventoux où un épais nuage s'est accroché. Le mauvais temps annoncé est bien là.
On longe ou traverse la route à de multiples reprises, tout en étant en pleine nature, et c'est l'occasion de croiser un public chaleureux. Je grignote un peu, bois régulièrement, c'est la grande forme et je dépasse régulièrement pas mal de concurrents, courant légèrement là où d'autres semblent déjà marquer le coup.
Le sommet pris dans le chapeau.
Je finis par arriver au ravito où j'ai la mauvaise surprise de découvrir les boissons servies dans des gobelets en plastique. Les discours sur les "démarches écocitoyennes" ou sur le gobelet offert et obligatoire sont de belles déclarations d'intention qui ne prennent un sens que si elles sont suivies d'actes. Je bois un coca en mangeant tucs et jambon, je fais le plein d'eau et repars passablement énervé.
Le parcours se poursuit sur une piste où la pluie commence à tomber. Certains s'arrêtent pour revêtir leur coupe vent, je poursuis, mes deux couches me suffisant pour l'instant. Mais je sens que mon buff est humide et je commence à craindre le froid à venir à 1900m d'altitude, même si j'ai avec moi casquette et gants. Le mur qui suit, rude sentier tracé droit dans la pente à travers bois, me détend et me réchauffe aussi. Je dépasse toujours, la forme est là. Je croise un panneau annonçant la séparation des parcours de 24 et 46km. Le tri va se faire et après un départ commun pour toutes les distances, je saurai enfin qui court aussi sur le grand.
Mais c'est l'organisateur Serge Jaulin qui nous attend là, pour nous annoncer qu'en raison de la météo très dure au sommet, tout le monde bascule sur le 24km. Les cent dix premiers sont passés et la barrière est tombée quelques minutes avant mon arrivée. Mais je ne regrette pas, je ne sentais pas trop cette ascension au cœur d'un épais brouillard.
Du coup, il est temps de dépenser toutes les forces que je gardais pour la suite du parcours. C'est en criant "A fond, à fond !" que je me lance dans les 7 ou 8 km de descente qui restent jusqu'à l'arrivée. Je vois que ceux qui avaient prévu la version longue font de même, reconnaissables à leur sac à dos, en opposition aux "courts" qui n'ont qu'une ceinture porte bidon.
La descente est superbe , euphorisante. Gardant un œil sur ce sentier qui se révèle technique par endroits, je dévale, dépassant beaucoup de "courts" et positivant déjà : le trail du dimanche suivant qui me faisait envie, mais n'aurait pas été raisonnable, me permettra de rebondir et cette arrivée précoce sera l'occasion de faire quelques photos des premiers du 46km.
Je prends un plaisir fou sur ces sentiers, doublant deux gars debout mais se tenant la jambe après une chute, sans doute un peu trop optimistes quant à leurs trajectoires et tenue de route.
Le final est très roulant sur pistes et je le prends comme une séance d'entraînement , à fond. Je commence quand même à peiner sur la fin, mais je ne lâche rien, ne voulant pas me faire reprendre par tous les coureurs doublés.
Au dessus de l'arrivée dans le camping, le public est assez nombreux pour nous voir négocier les dernières épingles. J'en termine heureux en 2h43, le temps ni la place ne voulant pas dire grand-chose puisque ma course aurait été tout autre si j'étais parti pour faire seulement ces 24km et 1200md.
Au final, je n'ai donc eu aucun regret, bien conscient des dangers qui pouvaient nous attendre au sommet. Ce que confirment d'ailleurs les témoignages de ceux qui sont passés par le sommet, parlant plus de survie que de course, pendant une heure au coeur du froid et du brouillard.
Après quelques Tucs et une Saint Yorre, étiré et réchauffé, je repars sur les sentiers prendre quelques photos. Beaucoup seront ratées, trop peu de lumière...
Manu arrive à son tour.
Des Citadelliens.
Une lectrice assidue ;-)
Julien Rancon, vainqueur.
Quelques minutes plus tard, Thomas Lorblanchet.
Julien Chorier
Aurélien Brun
Et quelques autres photos, peut être dans le prochain numéro d'Ultrafondus.
A bientôt!
3 commentaires:
Bravo Michel, je vois que tu as su prendre du plaisir et positiver sur ce parcours malheureusement-heureusement raccourci ...Reste que le Ventoux t'attend toujours ! en 2012 ?
Débutant dans le trail avec seulement deux course à mon actif je n'en suis pas moins un fidèle lecteur de ton blog où j'ai plaisir à retrouver tes nouveaux reportages comme celui du Ventoux.
Lavelanétien d'origine mais expatrié dans la Marne, ton blog me permet de revenir vers mes racines ariégeoises, audoises bref, occitanes d'un seul clic.
Encore bravo et à bientôt en terre ariégeoise au détour d'un sentier ou aux citadelles. En effet je participe le 24 à mon premier citadelles. (J'ai hâte)
ouais! j'apprécie le style de plume franc et honnête, tes photos de rando avec saucisson, vin rouge,camembert et tes analyses pertinentes des courses, et en l'occurence ici: bazar de gobelet qui n'arrêtait pas de tomber et qui n'a même pas servi! Bon, le tee-shirt femme est un petit mieux que celui des gars..trop de monde sur ce trail mais le tracé est magnifique
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