mardi 24 septembre 2013

Trail du Pacte des Loups





Comment atterrir sur un trail absent du calendrier de Running Mag et dont pratiquement personne n'a entendu parler ? Je tombe vraiment par hasard sur Facebook sur une page créée le 12 septembre pour promouvoir la course qui aura lieu le 22...
L'affiche n'est pas belle, mais j'adore le nom. Je me renseigne, cela vient du film qui a été tourné dans ce secteur des Hautes Pyrénées et qui par la suite a donné son nom à un sentier de découverte sur les décors naturels du tournage.
L'inscription n'est pas chère, un grand soleil est annoncé et l'envie de découvrir ce secteur des Baronnies jusqu'au point haut du signal de Bassia sont autant de raisons qui me poussent vers cette course. En l'absence d'infos accessibles sur le net, l'organisateur m'envoie carte et profil par mail 2 jours avant. Un coureur du coin m'a transmis les lieux de ravitos, je connais l'essentiel.


Je vais sur place la veille au soir, Labastide n'est pas loin de Toulouse mais je n'aime pas rouler très tôt le matin. C'est ainsi que je retrouve les inconvénients d'une première nuit fraiche dans la 306 camping car. J'ai heureusement un bon sac de couchage.
Je connais ici très peu de monde, à peine 3 ou 4 coureurs. Incognito. Il y aura finalement environ 200 participants sur les trois courses et la rando, surtout des locaux vu la com. assez confidentielle.



A 8h30 le départ est donné. Il fait frais mais super beau. Je pars avec le manches longues mais je m'arrête rapidement pour mettre un tshirt, la chaleur gagnant après quelques kilomètres. Le long reste dans le sac, en montagne on ne sait jamais.


Après une première partie sur un bon chemin qui grimpe, on arrive rapidement sur une portion de route.



Au début ça ne me gêne pas, mais comme cela se prolonge ça commence à moins m'amuser. Et comme je suis venu là pour me balader et me faire plaisir, je ne me force pas à courir et je me contente de marcher sur cette portion de route montante.




Puis je suis rejoins par Francis que je connais depuis le premier Grand Raid des Pyrénées : finissant fort dans la nuit, je l'avais obligé à accélérer à l'arrivée dans Vielle Aure alors que j'allais le dépasser dans le dernier kilomètre. On est restés copains depuis ce souvenir.


On passe donc toute cette portion de route et de piste en trottinant et en discutant, ce qui la rend plus agréable. On arrive ainsi au ravito du Pla de Moula et très bonne surprise, il est très complet.
Comme je ne suis vraiment pas pressé, je prends le temps de boire un coca en mangeant chips et bout de fromage. Top. Pas loin de cinq minutes "perdues" et ce sera le même tarif à chaque ravito.






A partir de là, on aborde une très jolie partie d'abord en prairie puis sur le sentier balisé du Pacte des Loups, au coeur des bois. Ca commence à bien monter  et je rejoins bientôt Francis et son pote qui m'avaient distancés lors de ma pause prolongée au ravito.
















Après cette très belle partie en sous-bois, nous sortons à découvert et après une portion de piste nous rejoignons le ravito de l'Oueil Lusent. Nouvelle pause apéro pour moi, ce qui doit faire plaisir aux bénévoles en train de dire que les gens ne mangeaient rien. On m'explique qu'on doit aller là haut en face, au Signal de Bassia. Pas de problème, j'aime monter.




Au loin, le Casque du Lhéris.




Après cet excellent ravito on attaque une très grosse côte, sur le format du Kilomètre Vertical : environ 700m à monter en trois kilomètres. Autant dire que je me fais plaisir en montant à un bon rythme, reprenant cinq ou six coureurs qui semblent bien peiner.





Ca monte !












A droite le Signal de Bassia et tout autour de superbes paysages.





Après cette belle montée, j'arrive sur la crête à 1900m où le panorama sur les Pyrénées et notamment le Pic du Midi est magnifique.




Je termine l’ascension au milieu des pierres dressées pour atteindre le sommet où je me fais prendre en photo par les bénévoles postés là. Fin de l'anonymat, l'un deux reconnait en moi un organisateur.




J'accepte la gorgée d'eau qu'ils proposent puis je plonge dans la descente. Sentier facile au début, puis plus compliqué dans les prés ensuite. Le balisage est un peu léger vers Tire Mouréou et je tire tout droit au lieu de tourner à droite. J'hésite car je ne vois plus de balisage et le cri du coureur qui me suit me confirme mon erreur. 




Je dois remonter un peu pour récupérer la bonne trace et emprunter ensuite une nouvelle très jolie partie boisée qui va me ramener sur le ravito de l'Oueil Lusent. Nouveau mini festin pour moi, en compagnie de quelques coureurs qui ont l'air d'être bien crâmés. Nous repartons ensemble et je les distance assez vite.

Sur la large crête herbeuse qui suit, une flèche orange indique en face puis plus rien. Je scrute au loin et apercevant du balisage en contrebas, je coupe droit dans la pente pour le rejoindre, suivi par les autres coureurs. D'en bas je verrai ensuite qu'il fallait contourner par le bout de la crête.






Vient ensuite un petit bout de route que je quitte rapidement pour rentrer dans un magnifique sous-bois. Le sentier est souple, se faufilant entre arbres et rochers, un vrai plaisir.









La descente se poursuit ensuite, toujours belle mais plus rurale. Impossible d'éviter ce petit clin d'oeil aux Citadelles, une énorme flaque de boue qui barre tout le sentier. Obligé de m'y enfoncer assez profondément, j'essaye juste de ne pas y laisser une chaussure.
Je repars, la foulée alourdie par cinq cent grammes de boue à chaque pied.


De là je retrouve le ravito du Pla du Moula, pour mon menu habituel : tucs, chips, fromage et coca. A l'heure de l'apéro il ne manque qu'un petit jaune.




La portion qui suit est moins marrante, me voila à nouveau sur les trois kilomètres de route à parcourir en sens inverse. N'ayant pas envie de me forcer, je me contente de marcher, vite, ce sera toujours un bon entrainement pour un ultra.


Un vénérable V2 me dépasse en trottinant, je le rejoindrai par la suite, dès le retour sur sentier. Lui non plus n'a pas apprécié cette partie. On arrive ensemble au ravito du Col de Coupe qui a été dévalisé. Je me contente d'un coca tiède avant de reprendre un bon rythme sur les chemins qui suivent. Vu les indications du GPS, je me doute qu'il va y avoir du bonus en kilomètres. Finalement ce sera 32km pour 1700md.




Pour terminer le parcours, on effectue une grande boucle autour de Labastide par divers chemins. Apercevant un coureur au loin, je me mets en tête de le dépasser. Du coup ma fin de course sera bien plus dynamique, mettant en pratique les heures d'entrainements accumulées.




Je le rejoins assez vite et accélérant dans les descentes je prends une avance confortable. Ce qui ne me servira à rien puisqu'il coupera dans le village directement vers l'arrivée, sans effectuer la dernière boucle, et finira juste devant moi... Il est vrai que le balisage au milieu des ruelles, des gens et des voitures n'était pas évident, mais j'ai pourtant réussi à le suivre.



Enfin, j'en termine par un tout petit sentier après avoir doublé un autre coureur un peu à l'agonie. Je finis 47ème sur environ 70 coureurs, en 4h47, après une belle course où j'ai pris mon temps et beaucoup de plaisir, sauf sur la route.


Comme il n'y a plus de coca à l'arrivée, je négocie une bière en remplacement. Avec de petits sandwiches au pâté et au fromage, c'est bien sympathique. Je suis un peu isolé en cette terre inconnue mais heureusement je retrouve Francis avec qui on va longuement discuter, notamment de la Diagonale des Fous qu'il a bouclée l'an dernier.

Mais je suis quand même un peu fatigué et je m'éclipserais avant la fin de la remise des prix pour aller me reposer avant de reprendre la route.

***

En conclusion, je l'ai déjà dit mais j'ai vraiment apprécié cette course. Il faut juste renforcer le balisage, trouver une alternative à la portion goudronnée et ce sera une très très belle course. Les sentiers sont très agréables, les paysages splendides et les ravitos appétissants, autant d'éléments que j'ai pris le temps d'apprécier en faisant la course en semi-touriste. Si rien ne m'en empêche, j'y reviendrai avec grand plaisir.








6 commentaires:

Francis a dit…

Effectivement, cette course est restée confidentielle mais semble bien attrayante au regard des clichés que tu nous proposes.

Seb del pueblo de Rieucros a dit…

Tu me fais halluciner!!!
Un reportage en semi-touriste avec juste un "petit" 30 bornes et un léger dénivelé histoire de ne pas s'ennuyer...
Tu penses même aux mots qui accompagneront ton compte-rendu en prenant les photos pendant la course...
Ah que j'aimerai avoir un peu de tes capacités physiologiques...
Bien: malgré tout tu n'as pas croisé la belle "monica" sur ces magnifiques lieux de tournage (là je t'en aurai vraiment voulu ;-))... alors tu es "pardonné" pour tout ton talent et surtout tu es une nouvelle fois félicité pour cette sortie absolument magnifique!!!
Les hautes-pyrénées me tentent depuis longtemps: pour une fois j'ai du nez...
@+ l'ami

Steve a dit…

Bien joli coin en effet. Les courses en touriste j'adore !!
Toujours de belles photos.
PS: tes photos de "route" n'ont pas besoin de commentaire, ton visage est assez représentatif de ton ressenti...
A bientôt en Aveyron.

Christophe a dit…

Encore une belle découverte et un beau récit

Anonyme a dit…

Michel, c'est toujours un plaisir d'aller sur ton blog et de découvrir tes belles aventures sportives, si bien décrites, de vrais reportages, on y est!.
Continue à nous faire rêver et nous donner envie d'y participer avec toi sur une des prochaines courses ou recos!
Pascal le circadien traileur

Anonyme a dit…

Aujourd'hui a eu lieu la deuxieme édition, affluence record pour l'épreuve, et fini la portion bitume ;-) une belle épreuve!