Première édition pour ce Luchon Aneto Trail, reporté en 2013 en raison des gros dégâts provoqués dans la région par les fortes intempéries.
On se retrouve à une bonne bande le vendredi soir pour partager bière et pizza. On aura bien rigolé, mangé moyennement, on avait encore faim une fois la pizza avalée. Voila une pizzeria qui n'aura pas son étoile dans le guide officieux Trail et Pizza.
Au cœur de ma nuit dans le break, je me réveille bien avant la sonnerie du réveil. Etant à deux pas du départ, je me lève donc à 5h pour voir partir les courageux qui vont affronter ces 73km en montagne. Quelques gouttes de pluie commencent à tomber alors que je rejoins ma voiture pour avaler une paire de chocolatines avec mon traditionnel Candy Up, avant de finir ma nuit.
Le matin, je prends mon temps pour me préparer, je pars comme toujours avec trop de nourriture mais par contre je ne regretterai pas le matériel embarqué.
A 8h le départ est donné sous un ciel couvert. On nous "vend" des nuages qui vont se déchirer et l'arrivée du soleil côté espagnol, ça reste à voir...
Après un court bout de route, on attaque très fort par le chemin de la crémaillère. Je passe rapidement en mode marche, aidé par mes bâtons, toujours en apprentissage pour le Tour des Cirques.
Aujourd'hui j'ai décidé de ne pas être à allure ultra comme au Trail de la Haute Bigorre ou au Trail Ulldeter, mais d'être plus performant sans toutefois m'emballer. Je laisse donc filer ceux qui vont plus vite et je fais ma course.
Tout ce début de parcours dans la vallée est joli, des petits sentiers dans les bois, une partie plate sur le canal, un tracé agréable bien typé trail qui monté régulièrement mais pas super raide.
Puis on arrive sur une longue partie mi route mi chemin en faux plat montant, environ deux kilomètres qui ne me donnent pas envie de courir. Je me fait donc dépasser par pas mal de monde, tant pis.
Au bout de cette route, me voici à l'Hospice de France, environ 12km en 2h, c'est ce que j'avais estimé.
Je refais le plein de Nutraperf avant de profiter de l'excellent ravito : je prends un bon Coca tout en grignotant Tucs, jambon, fromage et saucisson. C'est royal. J'embarque quelques provisions pour quand j'aurai un creux, et me voici reparti.
C'est sympa, il y a un peu partout des têtes connues, on sent l'endroit qui est et qui va devenir un rendez-vous du grand sud.
Devant nous cachée dans la brume, on aperçoit la prochaine étape le Port de Venasque, mille mètres plus haut environ. Je trouve le début de la montée un peu pénible car il se fait en procession, à un rythme à peine trop lent pour moi, mais il n'est pas facile de doubler. Je m'accroche aussi un peu avec un gars qui a eu la mauvaise idée de couper largement plusieurs lacets, raccourcissant d'autant le tracé.
Mais heureusement les groupes vont peu à peu s'effiler et je pourrai faire ma course un peu plus en solitaire, à l'allure qui me convient.
Peu à peu on sent que l'on quitte le confort de la vallée pour aborder la haute montagne. Le ciel est bien bouché, l'atmosphère humide et la première étape de protection est de mettre le buff sur la tête. A priori les lunettes ne devraient pas beaucoup servir aujourd'hui.
On passe un premier névé très bien sécurisé avec une trace élargie et une corde "au cas où". Les bâtons sont aussi bien utiles pour ce genre de passage. C'est quelques mètres au-dessus que je décide d'agir contre le froid qui gagne : je m'arrête pour enfiler une première couche à manches longues sous mon maillot à manches courtes. Avec en plus un autre buff autour du cou, ça va de suite mieux.
Beaucoup s'arrêtent aussi là pour enfiler leur coupe-vent. Il reste encore pas mal à monter et les conditions deviennent de plus en plus dures. En effet le vent de côté s'intensifie nous envoyant en pleine figure une bruine froide. Thierry m'a rejoint et on fait un bout de chemin ensemble, en enchainant les lacets dans le froid.
On passe juste à côté du refuge sans pour autant voir les lacs, pourtant tout proches mais perdus dans le brouillard.
Après d'autres traversées de névés, on attaque la partie finale de la montée vers le port de Venasque par un sentier très minéral, parfois taillé dans la roche, mais jamais dangereux. Le froid se fait de plus en plus piquant et je suis obligé de m'arrêter pour remplacer mes mitaines par les gants que j'ai eu l'excellent idée d'emporter. Ceux qui n'en avaient pas auront pas mal souffert et ce durant de longues minutes.
Je finis par arriver au Port de Venasque à 2444m d'altitude, après 3h42 de course.Le pointage situé un peu plus bas m'enregistrera en 158ème position.
Je retrouve Thierry qui filme, on prend le temps de faire une photo souvenir avant de basculer dans la descente côté espagnol où les températures sont un peu plus douces.
Je laisse filer les coureurs, perdant encore quelques places, mais préférant m'attarder dans la contemplation de la vallée de Benasque. Si l'Aneto est invisible, j'arrive à apercevoir le Trou du Toro, source de la Garonne, et le refuge point de départ de l’ascension vers le sommet.
Puis je reprends ma route en direction en direction du Puerto de la Picada, me remémorant le passage de nuit ici, en sens inverse, lors des 98km de la Vuelta al Aneto en 2011. Je discute un peu avec les bénévoles qui plantés là ont l'air de bien se geler.
Un peu plus loin il faut faire la queue pour descendre les uns après les autres un névé une fois de plus parfaitement sécurisé. Il faut ensuite remonter un peu pour rejoindre le Pas de l'Escalette. Le sentier est large même si caché par le brouillard on sent qu'il y a un peu de vide par là. En haut, le PGHM est là et les gendarmes et bénévoles nous encouragent.
Derrière je m'engage sur le sentier de la Crête de Crabidès, autant de passages qui à l'étude de la carte m'inquiétaient un peu. Mais là non plus aucun risque, la partie falaise est sur la droite et le sentier est tracé en prairie, loin du bord.
Je ne sais pas si c'est le fait de voir ces appréhensions disparaitre, de retrouver des températures meilleures ou tout simplement d'être en forme, mais je vais effectuer à partir de là une magnifique descente, je dirais même qu'elle fut euphorique.
J'ai déroulé à une très bonne vitesse sur ces petits sentiers, souvent boueux, parfois un peu techniques, en confiance partout grâce à l'adhérence des Ultra Raptor et à la stabilité apportée par les bâtons.
J'ai doublé des coureurs moins à l'aise, d'autres fatigués sans doute et, volant sur les sentiers j'ai repris vingt places entre le Port de Venasque et l'Hospice de France, dépassé seulement par les premiers du 73km.
Hospice de France 137ème
J'effectue un arrêt express au ravitaillement, j'ai peu bu et mes bidons sont presque pleins, je prends juste un Coca et un peu de salé avant de repartir aussitôt.
La suite est un peu plus compliquée : j'ai rejoins Thierry et ensemble on aborde la longue partie sur route descendante. Cette partie d'environ 3km est bien désagréable et si j'avais été seul j'aurais certainement levé le pied, voire marché.
Mais là on se soutient et on avance bien, à vue de nez on doit bien faire péter un 14km/h. On double pas mal de coureurs et entre ici et l'arrivée on en reprendra une vingtaine de plus.
Cette partie pénible s'achève heureusement et on retrouve en sens inverse les jolis sentiers parcourus ce matin. On va arriver à maintenir un bon rythme même si je suis de moins en moins fringuant. Il fait plus chaud et je bois beaucoup. Je mange aussi dès qu'un signe de faiblesse apparait.
Il faut encore passer quelques dernières bosses et je maintiens une bonne allure pour suivre Thierry dont la présence m'aura bien boosté sur ce final. Je discute aussi avec Pascal qui est en train de réaliser une très belle quatrième place sur la course longue.
Puis on finit par apercevoir Luchon et entendre la sono de l'arrivée. Il ne reste plus qu'à effectuer une dernière descente avant de rentrer dans la ville et de franchir la ligne en 6h30, en 117ème position.
Je suis bien, un peu fatigué car j'ai donné pas mal, mais sans être à fond et donc sans m'épuiser.
Je pourrais ainsi apprécier l'après course avec les copains, la douche chaude dans les thermes (mixité de couloirs/vestiaires pas évidente pour les dames qui étaient là), l'excellent buffet froid, bon et copieux, ainsi que la bière partagée avec l'organisateur à qui j'avais transmis quelques infos pour essayer de l'aider dans cette première organisation.
Et bien pour une première ce fut une très belle réussite, un parcours costaud de haute montagne avec la sécurité adéquate, un très bon balisage, une organisation sans erreur et puis une très bonne ambiance à tous les niveaux. Le ravito était top, bien mis en place et très complet. J'ai beau chercher, je ne vois pas de défaut évident. Donc c'est un grand bravo et une forte recommandation pour ceux qui voudraient s'y frotter.
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Infos persos qui me resserviront : bu environ 1l de Nutraperf, + 0,5l d'eau, consommé 1 barre miel noix, 1/2 pâte de fruits, 1 gel, + tuc/fromage/jambon/saucisson/coca aux ravitos + bout fromage et saucisson embarqués.
5 commentaires:
Salut, récit sympa pour une superbe course. J'ai aussi vu le
relou qui coupait tous les lacets. Pas sûr qu'il avait un dossard, il me semble qu'il servait de lièvre à un autre mec. Il courait où tout le monde marchait pour montrer qu'il n' était pas à sa place. Mais à faire grimper son pote droit dans la pente, je crois qu'il l'a fait exploser...a+
Voilà une course bien vendue ! La forme est là, le plaisir aussi, et le partage en bonus. De bonne augure pour la Piste aux Étoiles fin août.
la forme Michel, la forme ! C'est ça le résultat de la saison. Allez encore un bon mois et tu pourras t'éclater aux cirques !
Magnifique course en effet et récit magique....comme d'hab......
Vivement qu'on aille faire les clowns....aux cirques !!!!!!!
Je voie que la préparation continue et s'intensifie, bravo pour ta course, en espérant que fin Août les nuages et le froid ne soient pas trop présents.
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