mercredi 5 novembre 2014

Trail Larzac Dourbie 2014





Tout avait pourtant mal commencé, après une soirée  un peu arrosée le jeudi soir qui me voyait le vendredi fatigué et le ventre en vrac. C'est dans cet état approximatif que je rejoins Nant en début d'après midi, ayant eu la bonne idée de poser ce vendredi en Rtt. Bien accueilli par l'orga, j'installe rapidement un petit stand des Citadelles dans le joli cadre de l'ancienne église.
Un bon repas, une grosse nuit de sommeil et bonne nouvelle, je suis à nouveau en forme le samedi.


Le matin je tiens mon petit stand, l'occasion de rencontrer plein de connaissances et d'inconnus, et de constater en direct que le buff 2014 comme le flyer 2015 plaisent beaucoup. Très bon pour l'égo du créateur.



Vers 11h, soient trois heures avant le départ comme le veulent les livres, je prends un repas léger : mini quiche roquefort/noix, petit friand et puis pour finir une crêpe au Nutella. Me voila prêt, il me reste à aller me changer et m'échauffer sur le coup de 13h30, avant de regagner le sas de départ.







A 14h, le départ est donné. Bonne nouvelle, ça part relativement lentement. Enfin des gars qui comprennent que nous n'avons pas dix bornes à faire et qu'il y a le temps pour s'expliquer.
Du coup j'effectue les premiers kilomètres plats en dixième position. Le rythme est soutenu mais facilement tenable et c'est ainsi que l'on arrive à la première côte.

Grâce à mon expérience d'il y a deux ans, je sais qu'il faut en garder pour la fin et plutôt que de montrer que je sais monter vite je choisis de gérer, alternant beaucoup de marche et un peu de course. De toute façon je marche presque aussi vite que ceux qui trottinent devant moi.




On arrive ensuite sur le plateau, enchainant avec une piste très roulante en direction des Liquisses Basses. Ca court vite, mais toujours en gardant du potentiel sous le pied. On traverse le hameau où il y a pas mal de public et des connaissances qui encouragent, ça fait du bien.


Puis on attaque une courte montée avant une longue cavalcade sur le causse du Larzac. Ca va toujours vite entre petites pierres, arbustes et larges pistes. Je suis environ quinzième, excellente place, et je dois souvent me remettre le cerveau en place pour me concentrer sur ma course, au lieu de rêvasser à l'arrivée ou à mon futur récit, contant ce beau classement.
Mais tout à coup voila que devant les coureurs s'arrêtent et reviennent vers nous. Je comprends de suite et vois que l'on a tous suivi un large chemin sans voir le balisage sur le petit sentier de droite. On coupe le champ et on rejoint le bon tracé alors que toute la tête de course engagée sur cette fausse piste nous rejoint et nous double. Du coup cela perturbe mon allure économe et je me laisse un peu embarquer par leur rythme plus élevé. Puis je me reprends et reviens à la raison.

Un peu plus tard, me voici arrivé au premier ravito. Je bois un coca en remplissant mon deuxième bidon et repars rapidement. Mais avant d'aborder les descentes je dois m'occuper de mes chaussures pas assez serrées. Le temps de refaire les lacets, j'ai perdu pas loin d'une minute. Temps perdu pour le final  ou temps de récup qui m'aura servi ? On ne le saura jamais.

Je repars avec un seul gars, fonçant entre les arbustes tout en surveillant les nombreuses petites pierres qui jonchent le sol. Pas évident d'avoir un oeil en même temps sur le balisage, qui par moments est assez léger. D'ailleurs je rate à nouveau un embranchement et c'est mon compagnon du moment qui me rappelle. Sympa. On déroule ensuite à fond sur une piste descendante avant de poursuivre sur les supers sentiers que j'avais déjà appréciés en 2012. On file à un bon rythme en descente, on doit être maintenant quatre ou cinq, je mène le groupe et il faut croire que mon allure est bonne car personne n'essaie de doubler.

Nouvelle traversée de village avec public et copains qui m'encouragent, avant une courte descente suivie de la longue piste qui ramène vers Cantobre. Je suis toujours super bien, je ne m'emballe pas, tenant un bon train qui semble encore une fois convenir à mes voisins et suiveurs. Ce faux plat est avalé sans souci, sur un rythme régulier de marathonien que je ne suis pas.


Après le joli passage  sous la falaise et une courte descente technique où je gagne un peu de terrain (!), il convient de remonter la forte pente qui nous mène à Cantobre. Toujours pas d'affolement, je me contente de marcher aussi vite que je peux en poussant sur les cuisses. La corde à noeuds me hisse jusqu'au trou où le public chaleureux nous attend. Je relance aussitôt pour foncer vers le deuxième ravito. Derrière on dirait que ça a un peu craqué.


Je bois un coca en mangeant un peu de fromage pendant qu'un bénévole remplit mon bidon. Mais où sont donc les crêpes ??? Je demande à une autre bénévole qui se souvient qu'il y en a. Je la suis jusqu'à derrière le comptoir où retirant un papier alu elle découvre enfin le tas de crêpes. J'en saisis une que je range dans une poche, elle sera pour l'arrivée, et repars aussitôt. Un peu de temps perdu, mais Cantobre sans crêpe ne serait plus Cantobre.
Suit une courte descente avant de remonter le lit du ruisseau, moussu et glissant. D'après les spectateurs, je suis environ 17ème à ce moment là.


L'énorme montée qui suit me casse un peu les jambes. Je monte bien, mais il y a quelques coureurs un peu plus rapides, deux ou trois qui me passent, dont la première fille. Impossible de suivre. La pente est raide et je progresse en marche rapide.
Sur le haut, quand il est possible de relancer, je dois me filer quelques coups de pieds au cul mentaux pour cesser de marcher et me forcer à trottiner. J'y arrive et mon début de course économe est maintenant payant.
Après la ferme du Martoulet, un coureur me dépasse en m'encourageant. Sympa. Une place perdue mais je la reprends peu après en rejoignant à mon tour un coureur un peu cramé.
Puis viennent les zigzags sur le plateau avant de plonger dans la mythique descente du Roc Nantais. Je ne suis pas mal, pas super rapide mais assez efficace pour ne pas trop me faire rejoindre.


Je suis finalement un peu déçu de voir que la descente a été un brin aseptisée, les parties avec racines et cordes, bien raides, ayant été remplacées par un joli sentier, certes sans risque, mais bien moins historique. J'aimais bien dévaler ces pentes à fond juste accroché à la corde du bout des doigts.
Je retrouve sur le bas le sentier moins pentu mais plus technique où pas assez rapide je me fais doubler par un de mes anciens compagnons.



J'essaie de ne plus perdre de temps car un autre coureur n'est pas loin, mais il ne reviendra pas. En bas de la pente Steve est là pour faire quelques photos et courir devant moi pour en faire encore d'autres. 




 Et me voici rentrant dans Nant pour une fin dynamique, après une belle course qui m'a totalement satisfait. 25ème il y a deux ans, j’espérais être encore dans les 20 ou 30 premiers, mais m'attendant à en être exclu. Il va sans dire que je suis donc très heureux de cette 21ème place, avec un bon chrono de 3h08'30"

Le parcours est toujours excellent, grosses côtes, belles descentes, et de longues parties roulantes où il faut savoir courir. Un tracé joli et  complet.



Légère déception pour le tshirt finisher un peu fade, alors que celui du 15km comme celui des Hospitaliers arborent une belle croix rouge. Par contre le ravito d'arrivée est sympa et varié.

Je me rends compte que j'ai oublié de parler de la piqûre : en début de course, en plein sentier dans les bois, j'ai senti une grosse piqûre derrière la cuisse. Impossible de savoir ce que c'était, sans doute une guêpe ou un truc dans le style. J'ai un peu ressenti la douleur durant la course, craignant que cela augmente et ne foute ma performance du jour en l'air. Finalement s'est passé comme ça, avec une grosse rougeur qui démange encore quelques jours plus tard. J'ai aussi oublié d'évoquer les plantes de pieds échauffées, l'orteil douloureux gagné en descente, avec une belle ampoule au bout. Tous ces soucis auxquels on ne doit pas penser en course pour se contenter de se concentrer sur sa respiration et sa foulée.


Après avoir assisté à de nombreuses arrivées, nous sommes allés avec Steve nous péter le ventre au resto, ultime récompense d'une journée bien remplie.
Le lendemain nous étions sur les sentiers pour encourager les coureurs du 75km et faire quelques photos. Excellent weekend passé à Nant et ses environs, toujours dans une ambiance chaleureuse et sans bousculade grâce à l'orga qui a su rester raisonnable dans le nombre de courses et de coureurs acceptés.


J'en profite également pour saluer tous ceux que j'ai croisés là bas, me reconnaissant en tant qu'organisateur des Citadelles ou bien en tant que rédacteur de ce blog. Le rapport entre mon clavier et votre écran est souvent virtuel et ça fait plaisir de se rencontrer en vrai, même si c'est bref.
A une prochaine fois !












8 commentaires:

Steve a dit…

Bravo pour ta course et pour ton récit. C'est toujours bon de venir à NANT...

Christophe a dit…

C'est pas la 1ere fois le coup du lacet non? :-))
En tout cas belle course de ta part!

Sentier Libre a dit…

C'est compliqué le serrage Christophe : là il était trop lâche et ensuite trop serré, j'avais les pieds un peu endormis mais je n'ai pas eu le loisir d'y penser.

Yvan a dit…

Belle course, en plus tu sembles rajeunir sur les photos !

Matthieu a dit…

Tout à fait d'accord avec toi pour la descente du Roc Nantais meme apres 75km j ai été frustré de passer dans un sentier de "sanglier" sans corde.De plus 11eme fois que je viens à Nant et c est tjrs un énorme plaisir.
Pour l histoire de la piqure, j ai eu la meme mésaventure dans la descente sur St Jean du Bruel : d un coup énorme douleur au coude (cela m aura fait bien plus mal que mes jambes meme au 77eme km!!!!
) .depuis :petit point rouge, démangeaisons gentilles…une abeille endormie probablement.
On s est vu dans la montée du Saint Guiral et avant la crete du Suquet …on parlait justement des citadelles et aussi de ton blog et de ton récit des hospitaliers qui nous a bien aidé pour nous rendre compte des changements de parcours avec les Templiers de l époque (qui étaient bcp plus roulant, moins "traces de sangliers", plus direct mais moins esthétiques sur les 30 derniers kms.
merci pour tous ces récits et photos…maintenant Portet….

Sentier Libre a dit…

Matthieu j'ai rajouté ta photo, j'espère que tu pourras la récupérer. Tu as vu à St Jean, il suffit de parler de moi et j’apparais au bord du sentier ;-)

Manu a dit…

Une fois de plus une course rondement menée, bravo Michel

Matthieu a dit…

Merci pour la photo…je l ai récupérée sans problème
à plus (sur les chemins ou le bitume)