Comme souvent tout débute par une pizza partagée avec Manu, local de l'étape qui a eu la gentillesse de m'accueillir chez lui.
Je teste donc la Villa Romaine à Soual, la pizza est bonne mais le dessert bien trop industriel lui fait perdre des points.
Une nuit plus tard, je fonce à la suite de Manu sur les routes du Tarn, metal à fond dans la voiture sur fond de ciel coloré par l'aube naissante. Du pur bonheur.
Après un petit sprint on arrive à temps pour voir les amis juste avant le départ de leur 50km. Ensuite récup du dossard, inévitable pause technique et échauffement.
Huit heures me voilà prêt dans les premières lignes du peloton. A épreuve locale présence de nombreuses connaissances, et l'ambiance est sympa.
Le départ donné je ne m’affole pas, me calant avec les premières féminines qui comme souvent dès que les distances s'allongent vont bien gérer et terminer devant moi. Il fait beau, doux, et en gros il y a 20km de montée et 10 de descente qui m'attendent.
Dès la première grosse montée je marche, en compagnie de la sympathique et talentueuse Maria Semerjian. On avance bien tout en discutant de trail en général et de Citadelles en particulier. Dès que la pente s'adoucit, je sens que mes jambes ont envie de relancer et je m'éloigne vers l'avant.
Rapidement je vois que ce que je redoutais sera bien une réalité, la grande majorité de la montée va se faire sur de larges pistes sans intérêt. Les bois alentours avec de petits torrents pourraient être sympas, mais neuf kilomètres à subir du faux plat trop large ça mine un peu le moral.
Après le premier ravito du km9, où je prends le temps de remplir mon deuxième bidon tout en dégustant coca, tuc et fromage, le parcours s'améliore un peu. Toujours des pistes mais un peu plus natures, boueuses ou enneigées, et quelques portions de vrai trail taillées droit entre les arbres.
Quelques belles descentes aussi, parcourues à vive allure. Enfin c'est relatif car Christophe que je reprends régulièrement me distance à une vitesse folle chaque fois que ça descend.
Et puis toujours énormément de pistes qui m'amusent de moins en moins. Courir en continu sur ces faux plats montants à fini par m'user un peu et je commence à alterner de plus en plus marche et course.
Alors que l'on aborde les parties enneigées, Thierry qui n'a jamais été très loin derrière me rejoint. Comme ça nous sommes maintenant deux à marcher, ne relançant vraiment que quand la pente est très douce.
On a zappé un ravito où la halte n'était pas indispensable, mais je m'arrête à celui du km22 pour refaire le plein d'un bidon et apprécier tout ce qui est à notre disposition. Un peu de salé et puis une crêpe embarquée que je garde pour plus tard. On me propose aussi de la ventrèche et je pense que sans trop insister le rouge ou la bière auraient aussi été servis. Mais ce sera pour plus tard, il y a encore la montée finale à aborder.
On repart avec Thierry sans s'affoler, alternant toujours marche et course, pendant que je déguste ma crêpe sur une partie marchée.
Pas mal de neige est encore présente alors que l'on approche du Pic de Nore et qu'il faut éviter quelques énormes bourbiers.
On finit par arriver au point haut de la course où se tient un pointage devant un superbe panorama sur la chaîne enneigée des Pyrénées. Quelques photos souvenirs, avant d'attaquer la descente et de partir à la poursuite de Maria qui a fini par nous rattraper, évidemment.
On tient une bonne allure sur le gros kilomètre de route qui nous attend et avec nos longues enjambées on la rejoint et on la dépasse sans problème.
Ensuite on laisse enfin toutes les pistes derrière nous pour aborder huit kilomètres d'une très jolie descente. Le balisage est enfin présent alors qu'il était plus que succin sur les sections sur pistes, causant pas mal de doutes et même des demi tours parmi les coureurs.
La difficulté dans cette descente vient plus du fait de croiser les coureurs du KV qui montent. Lancé à fond sur la neige ou sur les sentiers boueux, les croisements sont souvent à la limite du contact, mais ça passe.
Malgré tout ce que j'ai mangé, je sens que j'ai besoin de me refaire un peu et l'on s'arrête donc au ravito du km27. Un coca et un bout de salé avalés en regardant passer Maria qui ne s'arrête pas, et c'est reparti. On ne la rejoindra plus. Par contre on sera doublé par la future deuxième qui descend super bien.
Perso je manque de jus et j'insiste pour que Thierry file devant et fasse sa course. Je reste aussi prudent car les sentiers sont intéressants mais piégeux. Quelques rochers, de la boue, c'est glissant et casse gueule.
Arrivé sur une petite marche, je vois bien où poser les pieds, mais mon cerveau décide de les envoyer ailleurs. La pose sur un rocher mouillé est une erreur qui se paie cash : je dérape et me retrouve aussitôt au sol. Je me relève de suite, avec une juste une douleur musculaire dans le bras qui s'est tendu pour rattraper la chute. Je ne verrai que plus tard le sang sur ma cuisse.
Forcément, calmé par ma glissade je ralentis un peu et ce n'est que passé la croix, sentant l'arrivée toute proche, que j'arriverai à me lâcher sur ce petit sentier qui fut un vrai plaisir.
Je rejoins l'arrivée très peu de temps après Thierry, en 3h14'50" pour ces 32km et 1330md. Le temps est plus que correct, le classement un peu plus surprenant, 42ème, mais j'ai fait ce que j'ai pu sans tout donner comme j'ai pu le faire à Gruissan. Je serai bien plus motivé pour la prochaine étape tarnaise du Brassacatrail où le parcours devrait bien mieux me convenir.
Armé de la bière offerte à l'arrivée, je pars sous la tente de la Croix Rouge faire nettoyer ma plaie qui finalement est tout à fait superficielle.
La suite est bien sympathique sur le site où l'on peut déguster quelques grillades auprès de la buvette, tout en regardant les coureurs arriver. Dommage toutefois que le repas prévu était programmé en soirée et n'aura sans doute intéressé aucun coureur, les arrivées se déroulant en début d'après midi.
Au final on aura tous vu la ligne d'arrivée, que l'on soit engagés sur le 32 ou le 50km. En l'état la seule option pour éviter les pistes est de courir le KV en aller retour sur sentier.
A voir si ces quelques points seront améliorés pour une future édition, il y avait en tous cas à l'arrivée un questionnaire à remplir où tous ces défauts ont été retranscrits.
Sentiment mitigé donc, l'orga est au point avec des ravitos au top et un balisage à renforcer, mais le parcours pourrait être bien plus intéressant s'il évitait les pistes et zigzaguait au milieu de tous ces jolis bois. On a eu la chance d'avoir une superbe journée de printemps, mais par temps de brouillard on aurait perdu les jolis paysages et sans doute aussi quelques coureurs.
4 commentaires:
Heureusement il faisait beau pour adoucir cette journée mais enfin 42eme sans motivation, c'est tout de même bon pour le moral!
Comme le com précédent, 42ème sans la niaque! il en a sous la pédale Mr le Comte.
C'était également un plaisir de partager ce début de course ! à une prochaine ! Maria
Du sang, des crêpes, du jardinage, des potes, la montagne : que du bon !
Par contre coté pistes ça frôlait effectivement l'overdose !
Bravo pour ta course
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