Vendredi. Après un petit repas à Sarancolin en compagnie de Manu et Romain, nous retrouvons Yvan et Estelle à la plage locale dans un très joli cadre.
Fin d'aprem à Ainsa, pub pour les Citadelles, retrait des dossards et cañas. Avec un nouveau mot appris, "champo", pour désigner un demi citron. La base.
La pizzeria sur la place est bonne, sans plus. A noter pour une prochaine année le petit resto à gauche avant la tour, je l'ai bien apprécié après la course.
Il reste à préparer les sacs et à dormir, pas évident avec la chaleur.
6h du mat, prêts au départ. Il fait déjà chaud, près de 20°....
Le récit
Une fois de plus ce ne sera pas passé, pourtant cette fois-ci j'en étais
tout près. Un départ prudent avec déjà 20° à 6h du matin, les 25
premiers kilomètres très roulants avalés sur un petit rythme pour
arriver en forme au pied du premier col. Je sors les bâtons et monte en
mode rando, à peine rapide. Tout va bien, sauf les ravitos toujours
aussi maigres : oranges, bananes, eau et cacahuètes. Heureusement
Estelle nous a assuré un délicieux petit ravito jambon coca à mi-montée.
Laspuña : premier ravito et première déception, même si je savais à quoi m'attendre.
Début de course avec Manu et Romain avant que je les laisse filer devant, car je trouve leur rythme à peine un peu trop élevé. Et parce que je suis un incorrigible solitaire.
Profiter de la relative fraîcheur des bois avant d'affronter la chaleur.
Après Lafortunada, à l'attaque de la première grosse montée, sous le soleil.
Ravito du Dolmen de Tella : grâce à Estelle une oasis dans la course, avec de petits bouts de jambons et du Coca frais. Dommage pour Thierry et Yvan qui, trop rapides, seront passés avant son arrivée.
Manu que je rejoins et distance, il n'est pas au mieux. Moi je gère, malgré la pente et la chaleur la montée se passe très bien, loin de la galère d'il y a quatre ans.
Ravito sous le col : je recharge en eau et croque dans une orange pour en boire le jus. Astuce : avant d'arriver au ravito utiliser ses bidons pour se mouiller tête et casquette, puis remplir de frais.
J'arrive en haut du premier col toujours en forme, il fait chaud mais
un petit vent rend le tout acceptable. Je redescends en mode économe sur
Bielsa, utilisant mes bâtons pour préserver mes cuisses et m'équilibrer sur la première partie technique et non évidente.
Portiello de Tella.
Il n'y a plus qu'à descendre.
Grâce à deux espagnols que je suis j'évite de me laisser embarquer sur la fausse trace qui envoie tout le monde tout droit au niveau de la cabane. Le balisage à suivre est sur la droite car, il faut le rappeler, il n'y a quasiment pas de rubalise, juste les marques du sentier de grande randonnée à suivre.
Au ravito de Montinier, sur la piste, je me laisse tenter par un bout de saucisson. En fait il n'y a toujours que de l'eau et des cacahuètes (j'évite l'Aquarius comme la peste) et la charcuterie est aux bénévoles qui me laissent en prendre un bout.
Alors que j'approche de la fin de la descente, qui est superbe et facile dans les bois, deux énergumènes sifflent et crient à mon approche, avant de me barrer la route. Je ne reconnais pas de suite Francis et Flo qui nous ont fait le plaisir de venir nous encourager. On discute un peu mais j'abrège, car l'heure tourne et je ne suis pas très loin de la barrière horaire.
Bielsa, el maraton, en 8h11 (barrière à 8h30). Je suis très bien, je mange quelques pâtes
avec du coca et je repars, encouragé par Yvan qui a stoppé là. Thierry
est passé, Manu et Romain que j'ai doublé dans la descente avaient l'air d'être secs.
Après mon début de course très tranquille, je suis quasiment frais pour affronter la suite.
Après mon début de course très tranquille, je suis quasiment frais pour affronter la suite.
Environ 8km et 1000m à monter, voila ce qui m'attend jusqu'au col. 24km en tout jusqu'à l'arrivée, une simple sortie dominicale. C'est ce que je crois à ce moment là.
J'aurai beau me mouiller à chaque ruisseau croisé, ma casquette séchant trop vite je ne garderai jamais longtemps la fraîcheur sur moi.
J'aborde la montée vers le col de la Cruz de Guardia prudemment, même si
je n'avais que 20 minutes d'avance sur la barrière horaire à Bielsa.
Tout va bien, je monte régulièrement, protégé du soleil par les bois. Je
fais une petite pause pic nic avec gâteaux d'apéro et mini saucisson,
et je repars. Progressivement, la chaleur commence à m'étouffer et
l'appétit à s'enfuir.
Je m'arrose dès que je croise un ruisseau, mais je
n'ai plus envie de manger. Une bouchée de pain d'épice tourne dans ma
bouche cinq minutes avant que j'arrive à l'avaler. J'avance, de plus en
plus doucement, dans cette interminable montée vers le col. Je suis dans
les derniers, beaucoup se sont arrêtés au maraton. Mon ventre est
bizarre, je ne sais pas si il a faim ou envie de vomir. J'ai terminé mon
eau (1,5 litre) et je remplis un bidon à un torrent.
Le col est encore
loin, la barrière horaire qui le suit sera difficile à passer,
n'arrivant plus à manger je me sens faiblir. Je décide assez vite de ne
pas aller chercher mes limites en me mettant minable, en étant malade ou encore
plus faible. J'arrive à petits pas au col, voyant le gars devant moi
proche du malaise récupéré par un bénévole, et je décide d'arrêter après
11h15 de course (km50, il en restait 16). La montée au col m'aura pris
plus de 3h et aura ruiné ma course, alors qu'en partant de Bielsa je
pensais que cette année était la bonne.
Redescendu en 4x4, j'ai
ensuite retrouvé los amigos, et l'appétit qui heureusement est revenu
dès le soir. Malgré l'abandon, raisonnable, cela aura été un très bon
weekend, bien amical comme à chaque fois là bas. Dommage pour les
ravitos qui pourraient changer la donne s'ils étaient plus conséquents. Du Coca, du salé (fromage, saucisson ou jambon) aideraient sans aucun doute à prendre des réserves et à rejoindre le ravito suivant. Depuis 2011 et la première tentative là bas les problèmes sont les mêmes, chaleur et problèmes pour s'alimenter.
On verra bien en 2012 sur l'autre boucle si j'arrive à voir la ligne d'arrivée.
Une bonne soirée suivie d'une agréable journée à "la plage" avec los amigos, on ne va assurément pas là bas que pour la course .
6 commentaires:
Alors, en espérant que ça fonctionne cette fois, je disais que la course est belle et que le fait d'accumuler les courses (et autres), ça ne rend pas la tâche facile.
ceci dit, le récit est magnifique et la dernière photo fait rêver ah ah ah.
Vivement la prochaine
"On verra bien en 2012 sur l'autre boucle si j'arrive à voir la ligne d'arrivée."
Je te souhaite de la voir en...2016 ! Pour 2012, malheureusement la chaleur avait aussi été la plus forte.
Cette course nous remet les pieds sur terre, et nous rappelle à vitesse grand V que sans carburant, on n'avance plus. Dommage pour toi cette année, ton début de course ultra prudent laissait pourtant présager une fin plus heureuse.
Malgré tes commentaires mitigés sur les ravitaillements, vous semblez tous prendre beaucoup de plaisir à y retourner. L'ambiance et les paysages sublimes doivent y être pour beaucoup! Cela donne envie! Bravo pour cette humilité de ce récit.
Michel tu aurais du manger des tucs !
Dicton de SOBRARBE : Grosse chaleur rend plus dur le labeur.
En tout cas bravo d'avoir essayé à nouveau et rdv en 2016. Ils font une carte de fidélité ???
Bien vu pour le lapsus Yvan, en espérant que l'histoire ne se répètera pas.
Pas de carte de fidélité, mais les organisateurs nous reconnaissent. Ils nous ont même dit que nous étions habitués à la chaleur. A l'arrêt prématuré aussi...
Tu l'auras un jour, tu l'auras ! ;-)
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