Le premier casse pattes après La Roque Sainte Marguerite (km47).
Grosse descente et remontée aux alentours de Massebiau (km64).
Patience...
Les Templiers : la longue procession
" Michel "mic31" Says:
novembre 19th, 2009 at 11:46
Bonjour Thierry,
Nul doute que le futur parcours sera beau, je n’en ai jamais douté et l envie de découvrir de nouveaux sentiers est toujours là pour moi, dans l’Aveyron ou ailleurs.
Je regrette le déménagement pour la chaleur des rues et des lieux de Nant, n’était t on pas bien dans ce petit café pour le repas d’après course ? Je ne crois pas qu’un village artificiel arrivera un jour à avoir le même charme. Mais je comprends les contraintes et les difficultés d’organiser dans cette petite commune.
Ma plus grande crainte est de voir le nombre de concurrents augmenter encore et les annonces de l’organisation à ce sujet ne me convainquent pas.
Certes à l’avant de la course tu as les sentiers libres ;-) et tous les paysages pour toi. Mais on les apprécie beaucoup moins entassés, en file indienne ou dans un bouchon pour passer un passage délicat.
J’espère me tromper en croyant que le nombre d’inscrits va augmenter, l’avenir nous dira ce qu’il en est. "
Il y a presqu'un an, j'écrivais ces quelques lignes sur le blog de Thierry Breuil, suite à la polémique que le déménagement des Templiers de Nant vers Millau avait suscitée. Malheureusement, je ne m'étais pas trompé, le parcours était vraiment intéressant mais impraticable à l'allure que j'aurais souhaité, toujours coincé dans un groupe sans possibilité de doubler. Seule la fin de parcours m'a permis de m'exprimer, sans m'être défoncé comme je l'aurais souhaité. J'en termine d'ailleurs dans un état que je qualifierais de frais, alors que j'aurais aimé effectuer une vraie perf.
Quant au village artificiel, ce fut bien le cas, en fait il y avait le salon du trail, chapiteau que l'on peut poser là ou en plein désert, où le plaisir des rencontres et des discussions était bien présent, mais en dehors rien, les avenues anonymes de Millau à opposer aux ruelles chaleureuses de Nant où tout vivait au rythme des Templiers. Même la musique d'Era au départ n'a pas déclenché le frisson attendu et si j'ai ressenti de fortes émotions, c'est à la traversée des villages où se déroulaient les ravitos, toujours dans une ambiance de Tour de France. L'arrivée était aussi sans âme, tel un 10km en zone urbaine, à cent lieues de la traversée du petit pont suivie de l'entrée héroïque dans le parc de Nant.
En conclusion, un tracé en monotraces certes magnifique mais qui engorgé dès la première édition devrait se transformer rapidement en larges pistes comme son ancêtre nantais.
Mes sentiments sont bien trop tièdes pour que j'ai envie de rédiger un long récit, la flamme n'est pas là. Les photos et quelques commentaires suffiront.
L'envie de me défoncer sur les sentiers est toujours là, bridée pendant toute une journée, je n'en arriverai que plus motivé et en grande forme à la finale du Challenge des Trails du Sud Ouest à Labruguière.
Le site d'arrivée.
Le stand des Citadelles dans le salon.
Arrivée de Thomas Saint Girons, vainqueur de l'Endurance Trail.
Samedi matin, Yvan arrive en renfort sur le stand où de nombreux Kikoureurs seront de passage.
Thomas, 2ème des Citadelles cette année, nous rend une petite visite. Un gars simple et super sympa.
Repas sur place, au dessert la fameuse tarte aux noix et au roquefort.
Francis, finalement forfait sur blessure, nous rend aussi une petite visite. Demain, il sera là en spectateur.
Salon terminé et stand plié, on s'accorde un petit apéro avant une dernière assiette de pâtes.
Une bonne heure le soir à finaliser mon équipement, quels vêtements dans le sac, rechange en cas de pluie ou pas, etc...

Le profil, les barrières horaires et mes temps de passage estimés.
5h15 je suis au départ, pas un pelé sur la ligne. Je marche un peu, reviens me mettre au chaud dans la voiture jusqu'à 5h45.
Musique d'Era, fumigènes, sans émotion. Une minute perdue avant de passer l'arche en marchant.
Sur la route, j'y vais cool, je marche dès que ça monte. Beaucoup de frontales derrière moi, je ne suis pas le dernier.
Arrivé sur le causse, je cours, à un rythme tranquille, et c'est Yvan qui me rejoint. On va faire toute la traversée du causse ensemble, discutant de choses et d'autres, un beau moment de course.
En même temps, on n'est pas vraiment seuls sur les chemins.
Après la bruine du matin, on a droit à un beau lever de soleil.
Je crois alors que finalement la journée va être belle, mais l'éclaircie sera de courte durée.
Petit à petit, j'ai pris un peu d'avance sur Yvan qui prudemment n'a pas suivi.
Arrive la descente sur Peyreleau et le début des ralentissements. Quand on est obligé de marcher en descente, c'est qu'il y a un souci...
Comme un métronome, j'arrive au premier ravito exactement dans les temps prévus. Impressionnant.
Je repars vite et dois m'arrêter dès le début de la montée en sentant une inondation dans le dos : classique, trop pressé j'ai mal refermé le bouchon. Je revisse et repars, croisant là Joël, le pote de Michel des Trois Rocs. Quelques mots et je fonce , pas pour longtemps.
Cette montée est étroite rendant tout dépassement impossible. Je suis pris dans le flot, beaucoup trop lent, ne me sentant vraiment pas à ma place.
Cette situation dure un bon moment et ce n'est qu'à partir de la modif de parcours que le sentier s'élargit. Je me mets aussitôt à courir même si ça monte, essayant de regagner le temps perdu et m'éloignant de la voix du pénible.

Sur le causse, le peloton s'étire mais je ne cours pas non plus très vite, il faut garder des forces pour ce final annoncé difficile après La Roque.
On passe quelques jolis lieux, toujours sur du roulant.
C'est comme ça que j'approche du deuxième ravito de St André, aux abords duquel je retrouve Francis.
Ca fait du bien de retrouver une tête connue. A le voir emmitouflé il semble faire froid, en courant je ne sens rien.
On discute et en petit footing il m'accompagne jusqu'au village.
De bons moments qui reboostent.
Même menu pour moi ici comme tout le long de la course, tartines de Roquefort et Coca.
Je repars sur le causse, toujours terrain roulant , aucun problème à signaler si ce n'est la douleur supportable sur le côté du tibia droit, depuis les premiers mètres de course et surtout depuis quelques semaines.
Vers Montméjean, il y a de l'amélioration, les sentiers sont plus fluides.
Avec toujours de jolis paysages.
Et des passages techniques créant quelques retenues.
Enfin une montée praticable à un bon rythme.
Je trottine dès que ça ne monte pas, le haut des cuisses commence à être un peu douloureux.
Le ciel s'est bouché, gâchant un peu les paysages alentour.

Elle l'est par endroits, des rochers humides ou des obstacles à passer, mais rien d'inabordable pour qui est habitué au trail. Ca me rappelle un peu la Combe d'Enfer parcourue lors du Trail de Fontfroide.
J'arrive sans encombre à La Roque où je retrouve Francis avec plaisir.
Je croise une dernière fois Francis en quittant le village, merci à toi pour tes encouragements.
Sitôt quitté les ruelles, on attaque une belle montée vers le causse.
Au dessus de La Roque où l'on aperçoit le nombreux public.
Le début de la montée me rappelle les sentiers bordés de murettes que l'on trouvait au dessus de Trèves sur l'ancien parcours.
Passage près d'un abri sous falaise.
A nouveau de belles montées, à allure rando.
Et manque de chance, je retrouve quelques places derrière moi une grande gueule qui fait profiter de son monologue inintéressant des dizaines de coureurs.
Le lent calvaire se poursuit.
Heureusement, dès qu'on arrive sur le causse le bavard prend les devants et part en courant. Bon vent.
Mais la pluie s'intensifie et je suis obligé de stopper pour m'équiper, coupe vent et casquette sont les bienvenus pour me protéger.
On y arrive enfin et la partie ne s'annonce pas simple : de la boue bien glissante, des rochers humides, il s'agit là d'être très vigileant.
C'est dans ce toboggan que m'attend une autre bonne surprise, je retrouve Thierry de Lavelanet et un pote à lui. Habitués des Citadelles, je leur dis que ça doit leur rappeller quelque chose.
Certaines parties sont vraiment très glissantes, voire dangereuses. J'arrive à passer assez bien partout, flippant moins que d'autres et trouvant queques trajectoires parallèles dans les buissons, bien moins risquées.
Massebiau : 913ème 09:42:03
Malgré ma tête, tout va bien. Belle montée, bien raide sous les falaises, pas mal de ces portions m'ont rappelé le fabuleux Trail des Trois Rocs.
Arrive ensuite une descente de fou, un régal : la pente est très raide, mélange d'éboulis et de parties boueuses.
Cette fabuleuse descente se termine et il faut alors remonter vers la grotte du Hibou. De la boue, des racines et toujours la forme pour moi.
Je sens bien que la partie est gagnée et je prends le temps de faire une petite photo.
On traverse la grotte, bien plus sombre en dehors de l'éclair de mon flash.
A la sortie, c'est une nouvelle descente plutôt chaude qui nous attend. Mais elle est aussi équipée en cordes et de nombreux arbres me permettent de dévaler à nouveau.

Michel Hortala m'appelle au micro, forcément pour parler des conditions de course citadelliennes. Ensuite, alors que je m'éloigne, c'est Thomas Saint Girons, venu en spectateur, qui m'interpelle. Il veut juste savoir comment était ma course, le terrain, etc. Vraiment un gars sympa.
Voilà c'est fait. J'ai finalement écrit un petit récit, il y a eu de l'émotion sur ce parcours, une magnifique descente finale, mais le sentiment qui prédomine est la frustration.
Reste une satisfaction qui vaut bien ce V de victoire, le gri gri m'a bien poussé et a été aussi efficace qu'un gel dans les petits coups de moins bien.