- Trail des Pieds Cloutés

J'avais dès le lendemain de la course écrit un article pour Running Mag. Il est certes moins personnel qu'un récit de course, mais franchement j'ai la flemme de recommencer. Je le livre donc tel quel ci-dessous avec juste quelques remarques en plus.

Merci pour les photos à Thierry Bennamoun, Stéphane Meurisse, Afum Team, Francis et ceux que j'oublie.

Arrivé la veille avec Manu, on s'accorde une excellente pizza suivie d'une mousse au chocolat. Prépa au top jusqu'au bout.

Nuit moyenne dans la 306, rêves et excitation de veille de course.

Petit stand de présentation des courses amies, le Trail de Quéribus et le Trail du Pays de Sault, que je recommande chaudement.

Derniers préparatifs pour Julien le maître de cérémonie.



Le trophée.






Le récit



On s'en doutait depuis plus d'un an, le Trail des Pieds Cloutés s'annonçait comme l'un des premiers évènements régionaux de l'année : une communication soignée sur leur site internet et des organisateurs qui n'hésitent pas à mouiller la chemise en distribuant leur joli flyer sur beaucoup de trails de la région. Et une semaine avant la course le résultat était là, les 250 dossards déjà attribués alors que de nombreux autres coureurs auraient souhaité participer. Mais cette limite était une décision raisonnable pour l'organisation d'une première édition.





Restait à constater sur place si l'organisation allait être à la hauteur de la communication. Dès l'entrée dans Foix, le fléchage jusqu'au village de Ganac montrait déjà le sérieux de l'évènement. Autour de la salle des fêtes fort bien décorée, tout se mettait en place et l'on ne sentait aucune faille dans le déroulement de l'avant course. De la bouche même de l'orga, la remise des dossards manquait un peu de fluidité, ce qui impliquait un départ décalé de 10 minutes, temps mis à profit pour s'échauffer plus longuement.






A 9h10, le peloton s'élançait pour une première partie rapide, tout en descente. Ça filait fort devant et il fallait déjà donner pas mal pour suivre le rythme.






Puis la première montée, annoncée très sérieuse, arrivait et cassait d'un seul coup la vitesse. Devant, Laurent Brossard et Jean Robert Flory s'envolaient pour se disputer la victoire. Il faut croire que les Ariégeois n'étaient pas prêts à se laisser voler la vedette par les coureurs venus de tout Midi Pyrénées et même de plus loin. En effet les locaux furent très nombreux à occuper les places d'honneur, sur un circuit taillé pour les très costauds.







Hervé Piton et Xavier Dubois que j'aurais toujours en point de mire.

En attendant, chacun s'escrimait dans ce premier mur où peu de trailers arrivaient à courir. Une montée qui marquait les jambes et les esprits, mettait le cardio dans le rouge et débouchait sur une partie plus roulante où il fallait être capable de relancer aussitôt.

Passé cette zone relativement roulante, on abordait une immense descente, sur un chemin large mais recouvert de feuilles mortes pouvant dissimuler divers pièges. Ceux qui descendaient plus ou moins prudemment perdaient ici de précieuses secondes, pour les autres c'était un peu la loterie et plusieurs coureurs seront ici victimes d'entorses.

A fond dans les montées, à fond sur le plat, juste un peu prudent dans les descentes.

Des clameurs et des applaudissements annonçaient le point de relais et le ravitaillement de mi-parcours. Un coca rapidement avalé, je repartais ici sur un joli monotrace longeant une rivière. Un demi-tour sur une passerelle permettait de juger les écarts avant d'aborder la seconde côte de la journée.

Moins sévère que la première, elle pouvait se courir par endroits mais s'avérait bien trop raide pour cela sur d'autres portions. A l'avant de la course, les écarts étaient à peu près stabilisés mais quelques batailles se menaient encore ici ou là. Un bénévole proposait en haut de la côte une ration d'eau fraîche et nous annonçait la descente juste derrière.

Nouvelle portion pour grands malades où à nouveau quelques places se jouaient selon le niveau de prudence de chacun. Laurent Brossard, cheville tordue, devait laisser filer Jean Robert Flory vers une nouvelle victoire, mais arrivait à conserver sa deuxième place devant Loïc Argouarch.

Arrivé en bas de la descente, il valait mieux avoir étudié le profil pour ne pas se laisser surprendre : la course, loin d'être finie, proposait alors quelques kilomètres sur pistes roulantes et puis surtout un final en légère montée, vraiment usant après les efforts déployés depuis le début de course.

L'occasion, pour ceux à qui il restait un peu plus de jus, de reprendre quelques places à ceux qui avaient tout donné un peu trop tôt. L'arrivée se profilait enfin dans les rues de Ganac où un public chaleureux encourageait les arrivants.

J'ai pris un gel pour le final, je m'en serai passé mais je ne voulais pas être rattrapé par un coureur qui jouait les premières places, tracté par son chien.

J'ai râlé intérieurement pour cela toute la course.

Objectif Top10 et podium V1, les deux ratés de très peu.

Pas grave, la journée fut belle quand même.

Sitôt arrivé, je repartais en sens inverse faire des photos.

Yvan dans la dernière côte.

Jean Pierre, l'homme qui ne doit jamais vous rattraper (serre file des Citadelles)

Quelques minutes plus tard, les premières filles se présentaient également et contrairement aux hommes, les étrangères au département prenaient le pouvoir : Agnès Francastel (31) remportait une belle victoire, avec trois minutes d'écart sur Delphine Piednoir (64). Un peu plus tard, Linda Vidal, venue de Narbonne, montait sur la troisième marche du podium.

Thomas

Romain

Manu (prêt pour le Ventoux ?)

Francis victorieux, il y a quelques semaines il ne pouvait pas encore courir.

Adrien

Les arrivées allaient s'étaler sur plus de trois heures, alors que sur place les coureurs pouvaient déguster la bière offerte, profitant de l'ambiance festive d'une bandas et des nombreuses démonstrations de métiers anciens. Seul point noir de la journée, la douche très froide n'encourageait pas à se prélasser dessous. Mais on pouvait se consoler en se disant que c'était bon contre les courbatures.

L'après course se poursuivait et après une remise des prix où les vainqueurs repartaient avec un coffret contenant un grand clou en fer forgé, tout le monde se retrouvait pour un chaleureux repas, rythmé par l'excellent concert que nous offrait le groupe Yellow Mojo.

En milieu d'après midi, on finissait par quitter Ganac, vraiment heureux, conscients d'avoir participé à la naissance d'une grande course, offrant un parcours aussi rude qu'intéressant, une organisation déjà au top dès la première édition et un après course des plus conviviaux.
Bienvenue au Trail des Pieds Cloutés, une entrée magnifique dans la cour des grands, dans le club des épreuves qu'il faut avoir vécu et où l'on a déjà hâte de revenir.

D'autres photos à voir ici : Album Pieds Cloutés