Avant tout un peu de pub pour les Citadelles !
Sincèrement j'étais venu là pour faire une sortie longue, donc à allure tranquille, afin de préparer les 75km de la Traversée. Inscrit durant les derniers jours avant la course, chaussé de chaussures neuves à tester, avec deux pots de départ la veille et peu d'heures de sommeil, je ne me voyais pas très performant et après un court échauffement je me présentais sur la ligne de départ détendu et sans aucune pression.
A 9h le départ était donné et sans forcer outre mesure je me retrouvais dans les vingt premiers, sur environ 240 partants. Forcément ça donne envie d'y rester. Malgré ça j'effectuais un début de course au train, sans m'emballer.
Le premier déclic de la course arrivera lors de la première côte, pourtant pas insurmontable : un chemin assez large, montant raisonnablement.
Habitué aux fortes pentes et après un été consacré aux Kilomètres Verticaux, j'ai poursuivi en trottinant sans forcer, quand devant moi la plupart des coureurs se sont mis à marcher.
J'ai d'un seul coup gagné pas loin de dix places.
Dans la descente suivante quelques uns sont revenus, mais la grosse montée qui a suivi m'a à nouveau permis de faire le trou sur eux, définitivement pour la plupart.
Le début de parcours est d'ailleurs très sympa avec le passage du Col des Escrozes et la remontée, bien raide, vers les ruines du château où le mystérieux chevalier était encore une fois présent, mais cette fois accompagné d'une gente dame.
Suit ensuite une partie que je connais déjà, le passage vers le Roc des Abeilles, puis tout un cheminement en direction du l'Herm, alternance de petites descentes, de sentiers roulants et d'endroits très techniques où je suis en mode prudence, me faisant un peu dépasser.
J'ai zappé les deux premiers ravitos, étant chargé d'un litre de boisson, mi eau pure, mi menthe, et j'ai ainsi pu gagner quelques places. Notamment sur un coureur que je sais être Master 2 et dont sur le moment je ne me rappellais pas le nom. J'aurais bataillé durant le début de course avec celui que j'appelais "Bernard Faure" avant de le distancer ensuite.
A la traversée de la route, un bénévole nous crie nos places. J'entends vaguement "...ixième", mais je ne pense pas être dixième, plutôt un peu plus loin.
Après une partie roulante et peu passionnante dans les champs, nous repartons en montée. J'en profite pour manger quelques noix de cajou que j'alternerai durant la course avec des pâtes de fruit.
Peu à peu on revient sur le parcours connu et la montée en direction du sentier cathare. Le terrain est sec et toujours joli. Je m'arrête au troisième ravito, le temps d'avaler un coca, manger une paire de tucs et prendre fromage et saucisson en réserve pour la suite.
J'en profite pour demander s'ils savent à quelle place on est, et la réponse est surprenante. Environ 7 et 8ème pour moi et le gars avec qui je partage la course depuis un moment. Très bonne nouvelle.
Mais arrive la descente en direction de Leychert et comme je ne la fais pas à fond, et avec mes capacités techniques, je suis persuadé que je vais m'y faire doubler.
Et bien non, personne...
Au-dessus de Leychert c'est la bascule, et le début d'une belle remontée. Juste deux gars pas très loin derrière moi, mais je suis toujours en grande forme dans les montées et je maintiens ma place.
A partir de là on commence à rattraper les coureurs du 12km et il faut jouer de la voix pour pouvoir dépasser sans perdre de temps. Mais le sentier est assez large et ça passe plutôt bien.
Sur le dernier ravito c'est un peu l'embouteillage et je joue des coudes pour m'approcher de la table et avaler rapidement un coca et un bout de fromage. Je repars sur un bon rythme pour attaquer la célébrissime montée du château de Roquefixade.
Ca devient un petit peu dur au fur et à mesure des kilomètres, une vingtaine à ce moment là, mais seul l'homme au débardeur blanc a le même rythme que moi. Derrière c'est le trou et au contraire nous revenons sur un jeune avec un maillot orange qui semble un peu explosé.
On monte jusqu'au Roc Marot, puis on attaque un petit monotrace bien technique au milieu des buis. J'ai l'impression de bouchonner un peu, mais aucun de mes deux suiveurs ne demande à passer.
Ma cheville se tord une nouvelle fois, on ne peut pas dire que les La Sportiva Akasha m'auront convaincu ce jour. En plus j'ai les plantes de pied qui chauffent, limite ampoule, me forçant par moments à modifier mes appuis. Mais bon, ça avance toujours.
La descente qui suit, très belle, réserve quelques péripéties avec Sébastien qui nous dépasse mais fait un tout droit vers la Grotte de l'Eglise Catholique, puis une clôture fermée qui nous fait hésiter.
On se retrouve finalement lancés pour de bon dans la descente finale, nouvelle, puis la classique après le Bac. Sébastien s'envole, les deux compères prennent un peu d'avance. Je suis toujours dans les dix premiers, ça va.
Sur la fin de la descente, peu avant les cascades, je vois un gars revenir à fond. Vu comme il descend, il ne me reste qu'à forcer un gros coup dans le dernier mur pour espérer conserver ma place. Mais je me vois déjà onzième...
La montée se passe bien, j'ai quasiment recollé avec mes deux compères et le nouveau est quelques mètres en dessous de moi.
Je traverse les cascades, totalement asséchées, et je me lance dans la dernière descente. Pas simple mais je la dévale à fond, sans me retourner.
Un dernier virage et c'est l'arrivée. Gagné, j'ai réussi à rester dixième avec un petit écart de vingt secondes.
Me voici déjà comblé par le déroulement de la course, et je le serai encore plus en découvrant plus tard que je suis premier de ma catégorie.
25km 1300md, 2h48'22", 10ème, 1er Master 2
25km 1300md, 2h48'22", 10ème, 1er Master 2
Après un petit tour de récup et un passage à la cryothérapie locale, je rejoindrai la buvette pour refaire cette "sortie longue" et discuter un bon moment autour de quelques bières.
Toujours une excellente ambiance ici.
Viendra ensuite le moment de la remise des récompenses, puis celui de passer à table pour un bon petit repas du terroir.
Course parfaite pour moi, une forme olympique grâce aux KV et aux vacances sportives qui ont suivi, et un parcours très costaud et très varié qui est un plaisir à parcourir.
Un seul tout petit bémol, le buff remis à l'inscription qui n'est pas très beau comparé à celui de l'année précédente. Mais bon, ça reste un détail et tout le monde a le droit de se tromper (d'ailleurs je ne suis pas super content du buff et du motif finisher des Citadelles 2016, mais les ébauches de 2017 sont déjà là et elles sont prometteuses).
En tous cas en ce qui concerne les Cascades c'est une course et une ambiance à recommander fortement.
Merci à tous ceux à qui j'ai piqué des photos, et tant pis pour le temps que j'ai perdu à prendre les miennes. Sortie longue on avait dit.
3 commentaires:
Encore une performance qui mérite le plus grand respect!
Encore un récit qui en inspirera plus d'un!
Magnifique Michel tu restes: dans ta justesse, dans tes photos, dans ta "bonhommique attitude"!!!
Tu fais déjà saliver avec les prochaines créations du TdC 2017... Mets en quelques uns de côté pour les petits élèves qui ont toujours besoin de ton soutien précieux ;-))
@+ l'ami
seb del pueblo de rieucross
Envisager une sortie longue, prendre des photos et terminer 1er M2: quelle forme!
Bravo Michel. Belle entame de ton second demi siècle !
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